Un problème dans le diagnostic
de l’action humaine
Le diagnostic de
l’action humaine pour la détermination de sa nature et
l’identification de ses caractéristiques particulières est essentiel
dans la vie sociale et dans la vie personnelle de l’homme, parce que l’homme, en
tant qu’être moral et animal politique, comme l’animal et toute chose dans
l’existence, est essentiellement une force, ou, est universellement composé de
forces, et le destin de toute force est d’agir, de réagir, volontairement ou
involontairement, avec un certain pouvoir d’action et d’influence, dans une
étendue spatiale et temporelle, sur elle-même, sur d’autres forces dans son
environnement physique ou métaphysique. Les choses et les êtres qui constituent
l’ensemble qu’on appelle monde ou univers, y compris l’être supérieur qu’on
appelle Dieu, sont égaux par nature.
C’est donc l’action qu’ils exercent ou qu’ils
peuvent subir et les caractéristiques de
leurs actions, qui distinguent les choses et les êtres de l’existence essentiellement
considérés en tant que forces, constantes ou extensibles, dans leurs divers
mouvements au sein d’une étendue spatiale et temporelle déterminée dans la
nature ou dans la société humaine.
On
peut ne pas connaître le nom d’un végétal ou d’un animal rencontré et observé
dans la nature, et donner une information significative sur son existence, sur
son identité, en fournissant des renseignements sur son comportement, sur les
réponses constantes ou variables qu’il fournit dans une certaine situation dans
laquelle, en tant que force ou ensemble de forces, il entre en contact avec d’autres
forces connues ou inconnues de lui ou de l’observateur.
Deux
végétaux de la même famille répondent de la même manière et toujours, aux
actions des autres forces avec lesquelles les forces qui les composent entrent
en contact. Deux jumeaux ayant reçu la même éducation ou des éducations
différentes, deux sociétés, deux institutions sociales ayant la même fonction
et les mêmes composantes, ne produisent pas les mêmes problèmes, et ne répondent pas nécessairement de la même
manière dans une même situation donnée, en supposant qu’ils ont les mêmes
forces physiques ou psychiques, les mêmes pouvoirs d’action et d’influence.
Deux
policiers ne répondent pas de la même manière quand ils ont reçu le même entrainement
et sont équipés des mêmes armes, des mêmes droits, et dans la même mission,
dans une même situation déterminée, et deux contingents de la même institution ne reçoivent pas
nécessairement les mêmes ordres sous le commandement de deux chefs ayant reçu
la même formation dans une même situation engageant leur vie personnelle, celle
du corps général qu’il constituent ou celle de l’ordre public et de l’intérêt
général du peuple, de la république ou de la nation. C’est donc l’action qui
fait l’animal et c’est l’action qui permet de définir l’homme et ses
diverses intuitions dans le même monde, sous l’action de le présence ou de l’absence
des mêmes forces : dis-moi comment tu réagirais dans telle situation ou
comment tu as effectivement réagi dans telle situation, et je te dirais une caractéristique
permanente ou provisoire de ton identité, en tant qu’individu, animal sensible
ou raisonnable, peuple, société, nation, État ou gouvernement.
Si tous les hommes naissent égaux par la même
force originelle et universelle, et avec les mêmes forces initiales constituant
leur intimité, c’est l’action des forces qui les composent dans les forces de
leur champ d’apparition qui est la source de toutes les différences qui les
séparent et de tout ce qui les rapproche dans leur devenir. L’histoire humaine,
celle de l’homme, celle de la société, celle du peuple, celle de la nation, celle
de sa gouvernance, est toujours et partout, l’histoire de l’orientation, du
contrôle, de l’éducation, de l’entraînement, de l’extension, de la compression
du mouvement des forces qui les composent, par un ensemble d’activités et
d’actions spécifiques individuelles ou collectives, caractérisables et
quantifiables, par un diagnostic pouvant viser leur efficacité, leur
rationalité, leur légitimité, leurs conséquences, etc.
Tous
les tribunaux des hommes, les tribunaux dans leurs consciences individuelles et les
tribunaux publics en dehors de leurs consciences individuelles, sont toujours
des instances dans lesquelles s’examinent, se caractérisent, se jugent, s’apprécient,
se mesurent, s’approuvent, se désapprouvent, se condamnent, se punissent et se récompensent les actions
humaines individuelles et leurs actions collectives, en termes de rationalité,
d’efficacité, de rationalité, de moralité, de bien et de mal, etc.
Mais
vois-t-on que ces jugements sont universellement considérés comme justes ou
injustes ? Non, car, il est possible qu’une affaire soit jugée
différemment d’un tribunal à un autre par des juges sortant de la même
université et sous la direction des mêmes maîtres.
Le
problème fondamental ou un des problèmes fondamentaux du diagnostic de l’action humaine et même de l’action au sein
de la nature, se trouve dans la relativité de sa signification, de sa valeur,
de sa rationalité, de son efficacité, de sa légitimité, de son universalité, de
sa reconnaissance comme visant ou sortant du bien ou du mal. Est-ce à dire que
l’universalité et l’unité des hommes n’est pas possible dans le champ de l’action
humaine ?
Quelle
est la source de ce relativisme ? Est-ce impossible de désigner l’action
droite, l’action bien, l’action vertueuse, l’action légitime, l’action
rationnelle dans le champ des actions humaines personnelles et collectives
au-delà des différences de toutes sortes qui séparent les humains, leurs
cultures, leurs convictions, leurs certitudes et leurs croyances et leurs
intérêts ?
N’y
a-t-il pas une boussole indépendante de la raison et de la volonté et des
intérêts humains en lutte pour dire : voici la caractéristique ou l’ensemble
des propriétés universelles de l’action humaine raisonnable, de l’action
humaine légitime, de l’action humaine vertueuse, de l’action humaine nécessaire ?
C’est
le problème fondamental de ces recherches et réflexions philosophiques sur le
mouvement des forces qui constituent les choses et les êtres de l’existence
dans le devenir universel et en dehors
du devenir, notamment des forces du devenir historique.