lundi 25 janvier 2016

Du Métier de berger et de la satisfaction de l'existence

 

La satisfaction est l’expression visible d’un état existentiel caractérisé par le fait ou le sentiment de ne pas être séparé de quelque chose qui est nécessaire ou au moins utile, dans sa propre intimité ou dans son environnement, de manière permanente ou dans une situation particulière, devant un objet théorique ou concret objectivement ou subjectivement mesurable, et son intensité dépend du pouvoir d’action et d’influence et donc de la place essentielle de l’élément absent dans une totalité naturellement composée ou artificiellement et historiquement conçue et réalisée, par exemple devant une théorie philosophique, une théorique scientifique, une œuvre d’art, un code de conduite politique, morale ou éthique, une situation économique, etc. La satisfaction ou l’insatisfaction peut être ressentie en comparant une chose à elle-même en tant qu’intimité ou s’exprimer dans les relations et dans les rapports entre les choses et les êtres. Je peux être satisfait ou insatisfait de moi par rapport à une performance, une œuvre que j’ai réalisé ainsi que l’avais voulu ou que j’ai lamentablement raté. Je peux être satisfait dans mes relations et rapports avec un objet dont je ne suis pas l’auteur ou d’un autre homme comme moi.  Chacun est toujours satisfait de l’autre qui a tenu la promesse qu’il fut, même s’il n’est pas le destinataire. Le fait d’être satisfait de soi-même et par moi-même comme le fait d’être satisfait d’une théorie philosophique ou d’une œuvre d’art, impliquent toujours une relation. La satisfaction et l’insatisfaction sont l’expression d’une relation dans une totalité. Elle est le rapport entre un juge sensible ou pensant et un objet extérieur ou intérieur qui peut être lui-même ou en lui-même, comme elle est un rapport dans une totalité de mesures possibles entre un extrême représentant la valeur nulle ou la plus basse possible et une autre valeur absolue, indépassable ou représentant la plus haute du moment dans les valeurs connues déjà réalisées dans l’histoire ou dans les mythes et les légendes. La satisfaction est donc inséparable de l’idée selon laquelle les choses et les êtres sont concevables comme des pouvoirs mesurables subjectivement et objectivement en fonction de leurs actions positives et négatives et de leurs influences dans les sens ou dans l’esprit, dans la raison, dans l’âme, dans la conscience, etc. Théoriquement, à l’école les notes vont de zéro à 20. La satisfaction la plus basse est 10 sur 20 et 20 sur 20 absolument satisfait ou satisfaisant. La forme absolue de l’état de satisfaction est celle de l’existant qui n’est plus séparé de rien dans une situation particulière ou définitivement, et qui est donc intégralement dans son intimité avec tous les pouvoirs qui lui sont nécessaires et qui ne cherche plus rien, qui est absolument satisfait de lui-même, d’un autre ou de son monde lorsqu’il a retrouvé tout son pouvoir dans son monde et non point arrivé dans un autre monde qui vient après celui dans lequel il serait établi dans cet état, au sein de la nature ou dans l’histoire des hommes. La satisfaction totale, est l’état existentiel déjà accompli et définitivement établi dans les intimités physiques et métaphysiques des existants qui n’ont plus rien à attendre de l’existence et l’état existentiel recherché par tous les existants en devenir dans les champs de leurs monde où ils espèrent retrouver ce dont ils sont séparés par la nature ou par l’histoire, volontairement ou accidentellement , à la suite d’une convention, d’un accord et d’un contrat ou sans consentement de leur part en tant qu’individu ou groupement d’individus. Un existant est dit satisfait lorsqu’il est arrivé là où la nature le destina à arriver et représentant sa fin ultime et la meilleure de son devenir et cette fin coïncide toujours avec l’appropriation de tout le pouvoir qui est nécessaire à son intimité pour redevenir entière et non séparée d’elle-même parce que séparée de quelque chose de nécessaire dans son intimité, comme une composantes physique ou psychique, comme un pouvoir, une compétence, un état,  ou , là où sa société ou une autre autorité ou lui-même en tant qu’existant doté d’un pouvoir de distinguer entre plusieurs possibilités et de choisir, s’est promis d’arriver.
 

Théoriquement la nature a séparé toute chose en devenir d’une partie d’un pouvoir qui lui est nécessaire pour arriver à son devenir le plus haut possible et le meilleur dans le monde physique ou dans le monde métaphysique et à chaque chose un pouvoir initial extensible et compressible, positivement et négativement, qui lui est nécessaire pour retrouver ce dont elle est séparée dans son intimité ou dans son environnement. Les choses les mieux partagées par la nature entre tous les existants qui sont sortis directement de son mouvement, sont le pouvoir, le devoir et le droit de rechercher ce dont ils sont séparés pour redevenir ce qu’ils étaient, pour devenir ce qu’ils veulent être dans leur devenir en tant qu’individu ou société, peuple ou nation. Mais en même temps, ou alors c’est pourquoi aucun existant en devenir n’est assuré dans la nature et encore moins dans l’histoire humaine de viser et de s’approprier toujours et partout de sa fin individuelle ou collective…NEANMOINS….

mardi 19 janvier 2016

Jean-Paul Sartre: L'enfer et le paradis sont dans la surveillance de l'existence par elle-même

   Surveiller, c’est suivre un existant physique ou métaphysique, par les pouvoirs de la sensibilité, celle de l’intelligence, celle de la raison, de la conscience, de l’instinct, de la mémoire, de la volonté et par quelque autre faculté ou moyen artificiel, dans une étendue spatiale et temporelle, pour ne pas perdre sa présence dans son mouvement volontaire et involontaire causé par les actions et les interactions et les influences positives et négatives des pouvoirs dans son intimité et par l’interaction de ses pouvoirs individuels avec les autres pouvoirs formant le champ de sa constitution et de son apparition ou qu’il traverse au cours de son histoire individuelle ou collective. Par le mot présence, je comprends l’ensemble des composantes unifiées ou non unifiées en une forme générale qui s’est détaché de l’intimité d’une chose en surface ou en profondeur et qui s’est jeté et est entré et s’est fixé volontairement ou involontairement dans une autre intimité proche ou éloignée de même nature ou de nature différente, et l’ensemble des actions, des effets, des sensations, des excitations ou des inhibitions des états et des comportements extérieurement observable ou intérieurement, et que provoque le contact avec ses traces ou le détachement de ces empreintes dans l’intimité qui jaillit et sort d’elle-même ou dans celle qui accueille. Surveiller donc, c’est  sentir par l’instinct, par la conscience ou par la raison qu’on est en possession de quelque chose que l’on tient de la nature ou de l’histoire, sous la forme d’un don, d’un héritage ou par un travail productif exclusivement personnel ou associé. Se surveiller ou surveiller, c’est aussi sentir par l’instinct ou comprendre ou supposer par la raison, qu’il y a un autre capital, un autre avoir, une autre propriété, un autre objet, un autre état possible qui pourrait s’installer dans l’intimité qui se surveille ou qui est surveillée par une autre qui veut s’en emparer ou qui s’en est déjà emparée comme on s’empare de toute chose pouvant faire l’objet d’une appropriation rationnelle, légitime et durable, en raison et de manière droite, d’une autre manière, par exemple par une expropriation forcée. L’animal sensible ou raisonnable qui se surveille ou qui surveille une autre partie de l’existence dans son monde, est nécessairement un propriétaire qui détient déjà une part de son capital qui lui est distribué par nécessité, par la nature ou par la société, et qui se sait séparé ou séparable de ce qu’il a déjà ou qu’il pourrait et devrait avoir et vise dans son devenir. L’animal qui se surveille par sa sensibilité ou par son esprit ou par quelque autre faculté ou moyen artificiel, est informé par son instinct ou par sa faculté de dissociation, qu’il est dans le devenir et que dans le monde du devenir, rien n’est encore ni totalement perdu ni absolument et définitivement gagné.  Partout, l’incertitude, la peur, la méfiance, le doute, l’angoisse existentielle, le désir, la crainte, l’espoir, le risque, sont les composantes universelles aux origines de la surveillance de l’existence en devenir. Dans un terrain de football, deux équipes en face constituent un champ général de pouvoirs positifs et négatifs dont certains sont maîtrisables par eux et d’autres pas. Chaque équipe surveille l’autre pour marquer un but et pour empêcher à l’autre parie d’en faire autant ou de ne point en faire si cela lui est possible comme c’est toujours le souhait de chacun de retirer à l’autre ce qui lui profitable et de lui transmettre ce qui est nuisible pour nous, mais ici, en suivant une règle qui dirige un arbitre absolument avec à tout ce qui n’est pas juste et reconnu comme tel par tous, avant que rien ne commence...
 

dimanche 17 janvier 2016

Aristote: l' animal politique naît toujours avec le réveil de la conscience du risque, du devoir et du droit à l'existence pour toutes choses semblables ou différentes


 

                          INTRODUCTION

 

1.                      Un jour, dit Rousseau reprenant Aristote, au milieu de l’immense catastrophe généralisée annonçant sa sortie de l’état de nature, l’homme découvrit qu’il était quelque part un  animal politique séparé de ses semblables à retrouver, pour espérer assurer sa survie et trouver ce qu’il est venu chercher dans cette autre région du monde où il vient d’entendre une part de son destin.

2.                      Un animal politique, ce n’est pas seulement un être vivant sensible mais aussi et surtout, un animal dans l’intimité duquel se réveillent la conscience du risque annoncé par l’instinct, et en même temps, le devoir , le droit et la pleine volonté et la décision de faire face à tous ces dangers encore pas tous visibles mais bien présents parce que profondément ressentis dans sa propre intimité et en dehors de son intimité à la fois fermée et ouverte aux autres, et se propose d’influencer le mouvement d’extension ou de compression des pouvoirs positifs et des pouvoirs négatifs dont il sent la présence dans propre intimité et dans d’autres intimités d’autres existants proches ou éloignés et dans son environnement physique et institutionnel, en vue d’arriver individuellement ou collectivement à une fin bien mesurée, connue, voulue, désirée et choisie parmi d’autres possibles dans un monde en perpétuellement extension et compression sous les mouvements à la fois séparés et solidaires, volontaires et involontaires de ses pouvoirs.

3.                      Si l’homme est un animal politique, parmi ses devoirs, ses droits et ses pouvoirs les plus anciens, figurent celui de s’interroger sur sa présence et sa condition dans ce grand ensemble de l’existence qu’on appelle monde ou univers.

4.                      C’est ce devoir plus que mon droit que je pourrais autant faire valoir, qui m’assure que je peux prendre le chemin de ces Rechercherches philosophiques sur la condition humaine dans l’existence sans la moindre inquiétude, si ce n’est la peur de tomber au cours de ce chemin, dans l’insensé ou dans l’absurdité par quelque déficit de ma raison qui ne saurait jamais quitter celles de tous les humains.

5.                      Je n’ai rien reçu que je devrais par quelque contrainte ou que je voudrais librement communiquer aux autres. Je ne fais qu’essayer de comprendre à ma manière, par ma sensibilité physique, intellectuelle, morale et politique, de construire, de reconstruire, de donner un sens et une valeur à ce que l’observation de l’existence m’autorise à croire ou à démontrer. Mes amis m’appellent familièrement « Philosophe », à tort ou à raison ou par moquerie. Si être philosophe est un devoir de penser, c’est alors pour assurer mon devoir à l’égard de ces amis qui s’occupent ailleurs dans des activités qui leur sont utiles, qui me sont utiles et donc utiles pour la société.

6.                       Nos sources de renseignement nous indiquent dans le Dictionnaire Larousse et ailleurs, que pour l’esprit de la culture française, « exister c’est être présent dans une étendue spatiale et temporelle », ou d’une manière générale, dans un contenant et donc avec et en tant que contenu naturel nécessaires ou accidentel.

7.                      Cette vision ou cette indication ou cette condition pour fonder l’existence, est partagée par l’esprit de la culture latine qui aurait donné au français les composantes linguistiques du mot, puisque le mot exister viendrait des mots « existere » ou « exsistere » pour dire « sortir de quelque chose », « naitre de quelque chose », « se montrer », « se tenir debout », etc.

8.                      Ce qui sort et ce qui entre sont de même nature ou forment une même réalité. Pour « sortir de » quelque chose d’autre ou de sa propre intimité, il faut d’abord « être présent dans » quelque chose et généralement, tout ce qui sort de quelque chose se meut pour entrer dans quelque chose d’autre. Quant aux wolofs et au sérères du Sénégal, ils déclarent qu’ « exister c’est avoir » parce que pour dire que la chose dénommée «A existe », le wolof dit que la chose « A  amna » et le sérère, la chose A « A jiga ». Or « Am » veut dire « avoir » comme verbe et « Am-am » désigne l’avoir ou la propriété, la richesse, le capital, comme le mot « Jig » en tant que verbe signifie « avoir » et l’expression « O Jig » désigne la propriété, etc.

9.                      Pour qu’il puisse y avoir d’entrée ou de sortie, de même que pour qu’il puisse y avoir appropriation et quelque chose à s’approprier, il faut nécessairement une activité de conception, de constitution matérielle, donc, un mouvement, une force, un pouvoir. Et selon le médecin français Edouard Claparède, dans la nature comme dans l’histoire des choses et des êtres humains, tout mouvement est causé par un rupture qui crée une insatisfaction et est donc, la recherche d’une satisfaction provisoire ou définitive, en vue de mettre fin ou de suspendre provisoirement une sensation désagréable, une souffrance physique ou morale ressentie par l’intimité en mouvement ou par une autre à laquelle elle est attachée par la nature ou par un contrat historique au sein d’une totalité solidaire.

10.             Ainsi donc je me suis dit que pour  espérer arriver à une compréhension non pas intégrale de toute l’existence, mais au moins d’une portion significative de sa réalité physique et sensible ou d’une autre dimension, je pourrais chercher à comprendre

11.             Qu’est-ce que l’existence cherche à atteindre quand elle sort de là où elle sort ou quand elle entre là où elle entre volontairement ou involontairement ? Ou bien elle cherche à donner ou alors à recevoir, car, Senghor a bien raison de voir le monde comme un gigantesque pâturage dans lequel chaque unité naturelle ou artificiellement composée par l’homme au cours de son histoire, c’est-à-dire du mouvement de l’extension et de la compression positive ou négative des pouvoirs positifs et des pouvoirs négatifs individuels dans son intimité et dans son environnement au cours de leurs actions et interactions contrôlables et non maîtrisables, est à la fois une pâture et à la recherche d’une pâture...

vendredi 15 janvier 2016

Et si les latins, les français, les wolofs et les sérères voyaient l'existence avec les mêmes composantes sans l'organiser de la même manière

                                                         CHAPITRE III
 
 
 EXISTER C'EST AVOIR POUR LE WOLOF ET LE SERERE DU SENEGAL
On voit donc que le lien entre l’esprit latin et l’esprit français dans la question qu’est-ce que veut dire exister, est très clair. Ce n’est pas seulement parce que le mot «exister » en français est tiré du mot latin « existere » ou « existere » signifiant entre autre « sortir de », naître de » «s’élever au-dessus de », « être stable », etc. C’est aussi un lien philosophique, un lien dans la manière de voir, d’expliquer ou de comprendre quelque chose de l’existence, notamment sur la question d’où vient ce qui exister ? Lorsque l’esprit de l’homme pensant l’existence dans la culture français chez René Descartes ou chez Sartre ou chez Camus dit que ce qui existe, c’est «  ce qui est présent dans quelque chose », cela se trouve dans Le Larousse, il dit la même chose que l’esprit de l’homme dans la culture latine qui considère que ce qui existe, c’est «  ce qui sort de quelque chose ». Ce qui sort de quelque chose c’est ce qui est dans quelque chose dont il se détache volontairement ou involontairement, naturellement et nécessairement ou accidentellement, violemment ou sans violence, intégralement ou partiellement, d’un coup ou  progressivement, pour y retourner ou sans possibilité d’y retrouver. Les deux désignent la même chose et désignent la même réalité divisée, ayant deux moments, deux temps, deux phases, deux états, deux lieux, deux orientations différents. C’est comme si l’un déclarait que le soleil existe au moment où il le voit se lever de quelque chose apparemment de la terre, mais peut-être aussi réellement alors que l’autre déclare que la lune existe.
Ces deux visions ne sont pas étrangères à celles de l’esprit de la culture wolof et de la culture sérère du Sénégal, comme aussi chez les peulhs et les toucouleurs du Sénégal. Je ne connais pas le terme dans les autres langues, mais je crois que je pourrais les connaître ultérieurement pour un espace plus large. Pour dire que la chose nommée argent ou vérité existe, le wolof dit que cette chose nommée argent « amna » et  le sérère dira que cette chose nommée vérité « a jiga ». Les deux termes sont logiquement et linguistiquement équivalent et signifie « avoir ». Ce qui existe donc pour le Wolof comme pour le sérère c’est ce qui est en possession de quelque chose qui constitue son avoir, sa propriété exclusive ou partagée naturellement ou socialement et historiquement, par exemple par l’éducation et  notamment la conception de l’existence. On voit sans doute l’harmonie entre ces quatre esprits autour de la même réalité, leur lien logique et matériels nécessaires. Comme on peut lourdement et gravement se tromper en prenant toutes les mesures que les humains particuliers pourraient composées pour les choses à partir de sa propre intimité, j’essayerais ultérieurement de rendre plus claire cette convergence de vue culturelle et philosophique. Il ne s’agit comme certains pourraient le penser déjà, de chercher à dire que cette convergence sans concertation est suffisante dire que la part de l’esprit universel chez tous les humains dans le monde voit l’existence partout sous le même visage, dans les mêmes parures, dans les mêmes comportements. Mais cela suffit pour penser un fondement politique universel dans la surveillance de l’existence et dans le Métier de berger. Si l’esprit de l’homme en des points si éloignés de l’étendue du monde voit, sentent, entendent, pensent l’existence en s’accordant quelque part et sur quelque chose d’essentiel parce que de base, il se pourrait qu’un diagnostic universel du Métier de berger soit concevable...

mardi 12 janvier 2016

HERACLITE,LAVOISIER, NEWTON, KANT et d'AUTRES pour comprendre la surveillance de l'existence et le Métier de berger


        CONSTRUCTION PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE PHILOSOPHIQUE

                                                           SUR            

                             LA SURVEILLANCE DE L’EXISTENCE

                                    ET LE METIER DE BERGER

                                                            OU

          DES ORIGINES DES FONDEMENTS ET DU DIAGNOSTIC

                                      DU METIER  DE BERGER

                          POUR CONTRIBUER A LA QUESTION

                 QU’EST-CE QUE LA GOUVERNANCE POSITIVE

                     QUI SE POSE ACTUELLEMENT CHEZ NOUS

 

 

 
(Poste philosolidaire N°1  avant ou après Goulmaam)
 

                                                                INTRODUCTION
 
 
 
 

                                                           I.      LES FAITS: 
 DECRIRE UNE SITUATION OU DES SITUATIONS CONCRETES PARTICULIERES CONTENANT ELEMENTS ESSENTIELS DU FAIT  TELS QUE ESSENCE, LES MOYENS QUI RENDENT POSSIBLE, LA MANIERE, BUT, FINALITE,  LA RAISON D’ETRE OU ORIGINE OU CAUSE, EFFICACITE, RATIONALITE, OBSTACLES DIFFICULTE EXTERNE ET INTERNE, REUSSITE ET ECHEC, LES EFFET + ET NON +, LES RAPPORTS, LES OEUVRES, LES CONDITIONS D'APPARITION OU EXERCICE, SANCTION REUSSITE ECHEC, DIAGNOSTIC

1.     En pleine nature, un chat sauvage qui cherche à attraper un oiseau solitaire ou picorant sur le sol dans une assemblée formant un corps naturellement composé, ne bondit depuis n’importe quelle distance sur sa proie. On le voit se mettre en route avec toute la prudence que la nature lui a donnée communément avec tous les autres de sa famille. Tout en marchant dans le silence et dans la discrétion possible, il ne quitte pas sa cible de son regard avec toute l’attention extensible ou non extensible qu’il tient de la nature depuis sa constitution et sans doute aussi de son séjour dans son monde avec semblables ou dans la solitude. On sent toute sa concentration, évitant la moindre perturbation de son intimité, l’excitation d’un pouvoir qui pourrait tout compromettre. On a le sentiment ou l’intuition que dans cette situation, toute son énergie existentielle composée par les diverses composantes matérielles et psychiques de son intimité sont mobilisées comme celle d’un commando dans une opération de capture. Il évite la moindre erreur, de faire un faux pas ou un pas de trop ou de moins. Il veut être précis comme on voit qu’il est très méthodique. Il en veut, mais il n’est guère pressé. Ce n’est pas toujours et partie la même attitude, parce qu’il y a des situations où le chat est en poursuite avec sa cible, mais ici, on le voit avancer très lentement, avance graduellement, réduisant la distance qui le sépare de sa cible, et très souvent, on peut le voir s’arrêter, avant de repartir avec le même élan. Pourquoi ? Parce qu’il ne veut et il craint, il a peur que son comportement ne déclenche l’émission d’une alerte, d’un signal, d’un signe le surgissement d’un autre acteur qui pourrait tout compromettre, par exemple, un autre chat ou un autre chasseur du même bien dans le même champ où ils cherchent tous, isolément ou collectivement, ce qui leur fait défaut et qui leur est nécessaire, et comme si, par une voix qu’ils entendirent et qu’ils attendent encore, quelque chose dont ils sont séparés par la nature et quelque chose qui leur promis de retrouver. Il ne veut pas que sa présence soit détectée sinon il n’arriverait pas à son but. Donc, il se sait ou sent que son intimité à la fois fermée et ouverte et liée, attachée à elle-même et à d’autres de son environnement, dans la même étendue spatiale et temporelle et dans un réseau relationnel particulier. Autrement dit, il peut être détecté, sortir de sa propre intimité, volontaire et involontairement, pour se jeter dans une autre intimité proche ou éloignée, comme l’intimité de l’oiseau se jette dans sa propre intimité, sinon ils ne se sentiraient pas pour s’attirer ou se rejeter réciproquement, cherchant à se rapprocher les uns des autres et à s’éloigner le plus loin possible.  Il sent qu’il n’est pas n’importe quoi sinon il ne serait pas un détectable et un détecteur de présence. Il ne se trompe jamais au sujet des présences qu’il détecte et il ne détecte pas n’importe présence. Il ne peut détecter que les présences dont il sait faire partie en droit de son capital existentiel. On ne voit pas que le chat s’intéresse à toutes ses gracieuses feuilles des végétaux sous lesquels il se cache quand cela est nécessaire dans son opération. Tout se passerait comme si, avant cette rencontre dans cette immense nature, chaque chose, chaque être vivant était présenté à tous les autres et que par la suite, on aurait fait une répartition d’un capital de pouvoirs solidaires mais dont certains sont négatifs et d’autres positifs ou favorables et défavorable selon les choses et les êtres ou les situations, et qu’à chaque chose et à chaque être on aurait dit : tu reconnaitra désormais que tu es chargé d’un certain capital individuel tiré de la dissociation et de la division d’un capital universel mobile, extensible et compressible dont le propriétaire est chacun de vous mais aussi en chacun dans vous, mais tu n’es pas en ce moment de votre séparation, chargé de tout le capital nécessaire pour défendre et atteindre tout le nécessaire à l’accomplissement, à la conversation, à l’extension de ton capital existentiel, cette autre part de toi mais aussi de lui ou d’elle, tu la retrouveras dans les autres parts du même capital existentiel, quand vous arriverez après bout de ce chemin de votre séparation, dans cet autre étendue spatiale et temporelle où vous allez constituer un autre monde. Il faut nécessairement supposer qu’il y a quelque part où le chat et l’oiseau ou la souris se sont déjà rencontré et connus, chacun portant quelque chose de l’image de l’autre ou tous les composantes nécessaires de son intimité. Sinon, on ne saurait pas pourquoi dans la nature, les vaches ne cherchent pas et ne mangent pas n’importe quelle herbes et aucun berger n’a appris à la vache de reconnaitre ce qui dans la nature fait partie de son capital initial et authentique quand elle quittait le monde ou cette autre partie du monde ou de l’univers duquel elle est arrivée en celui-ci depuis lequel, je décris ces faits par tous les monde observables, même par les aveugles. Ainsi donc, on sent et du moins je sens et je comprends intérêt pour le chat, son appétit, sa volonté, son attachement, son désir, son besoin, la nécessité pour lui d’arriver à son but pour une fin connue ou inconnue, pour une fin exclusivement individuelle ou qui s’intègre comme une fin particulière dans une fin générale. Pareillement, je sens, je comprends, comme le chat le sait,  son devoir, son droit, sa crainte, sa peur, son incertitude, son doute, mais en même temps la ferme conviction,  l’espoir qui le porte vers son dû, vers son but. Autant il sent le risque de perdre, autant il sent la même grandeur, la même chance, la même probabilité d’atteindre ce vers quoi il est poussé par devoir et par le droit et la nécessité au sein de la nature. Il n’est ni faible ni assez fort, ni assez faible, ni assez armé ni désarmé au départ, mais il peut le devenir. La promesse est là, devant lui, ici et maintenant, à lui, faite à tous par le même propriétaire qui détenait tout dans son intimité. Quelque part, ici dans la nature, comme aucun chasseur ne peut se prévaloir d’avoir procédé d’une manière assez significative qui le démarquerait des autres, les moyens et les manières restant toujours ou relativement partout constantes, en dernière instance, c’est la nature, c’est celui qui est dans le chat et dans l’oiseau et partout ailleurs dans les intimité du monde, dans celle du ver de terre et dans celle du roseau qui fait l’échec ou la réussite, celui qui est dans le chat et dans l’oiseau et entre les deux et qui les rapproche et qui les éloigne. Qu’est-ce cherche le chat? Tout le monde sait ce qu’il cherche à atteindre. Il veut s’approprier cette autre partie de l’existence dont il est détaché, séparé et éloigné par la nature dans le même grand ensemble des capitaux des avoirs du monde, et dont il est encore solidement lié, attaché, attelé, par un ou plusieurs cordons, fibres, nerfs, chemins dans leur intimité ou en dehors de leur intimité individuelle, et dans leur intimité et en dehors de chacune d’elle et en d’autres dans le tout. Quelque chose qui servirait à lier tous dans le même pour former une grande totalité solidaire. Il y a quelque chose qui est dans l’intimité de l’oiseau et qui n’appartient pas à l’oiseau exclusivement mais dont une partie appartient au chat et à un autre chercheur de capital nécessaire dont il est détaché par la nature. Il y a dans ce que cherche l’oiseau, quelque chose qui fait partie de la propriété, du capital existentiel naturel de l’oiseau. Toute l’intimité du chat n’est pas la propriété exclusive du chat dans les pâturages des capitaux du monde dans les choses et les êtres qui le composent et qu’ils composent.  Rien n’est absolument en rien, si les choses pouvaient se présenter ainsi. Rien n’est absolument lui-même. Chaque chose au sein de la nature est dans une autre et est chargé du capital exclusif propre à un autre ou à d’autres. Finalement, je crois que quelque part, si du moins les choses peuvent être présentées ainsi, Lavoisier pourrait avoir raison de dire que « Rien ne se perd, rien ne se  créée, tout se transforme » et comme il faut un premier à partir duquel commença le mouvement, la conclusion est que tous les êtres et les choses en devenir dans le mouvement et dans la transformation sont les porteur du même être ou du capital du même propriétaire initial. Si la nature et pas seulement le monde dans la nature était ainsi, Newton aurait aussi raison et d’ailleurs sans aucune teinture scientifique particulière en dehors de cette que tout esprit humain pour peu qu’il s’interroge pourrait découvrir ou acquérir, tout le monde voit et entend et sent en lui, dans son intimité à la fois close, et ouverte, claire et obscure, transparente et cachée à elle-même et aux autres, de même qu’en dehors de soi, que « Les choses » et les êtres de la nature « s’attirent » comme elles se repoussent. Ce que tout le monde dont moi ne sait pas ou ne savaient ou ne comprend pas malgré la mise en évidence du savant dont on dit qu’il fut un Franc-maçon-peu importe cela qu’il fut ou ne fût point- c’est que cela se fait « En fonction de leur masse et de la distance qui les sépare ». Ces deux conceptions du monde sont en parfait accord avec la conception de l’existence quand on cherche à savoir qu’est-ce que veut dire exister chez les latins ou chez les français qui prirent le mot des premiers, de même qu’on la trouve dans les mots qui traduisent le mot exister. Pour le latin, « exister c’est sortir, s’extérioriser, naître de , avoir pour origine ou pour cause ou pour raison d’être » et dans le Larousse, « exister c’est être présent dans quelque chose » Ce qui veut dire que tout ce qui ne peut pas être son contenant exclusif et absolument en tant que contenu, est dans quelque chose de plus vaste, de plus ancien, de plus étendue dans le temps et dans l’espace, de plus durable, de plus solide, de plus complet, etc. Descartes estime, que même pour l’athée, il est nécessaire de poser l’existence d’un premier contenant et d’un premier contenu duquel partit le mouvement de division qui donna naissance à toute chose, avant que les choses les êtres arrivés aux dernières unités de la division du tout appelées individus ne prennent le chemin inverse, celui de la multiplication, des croisement ou des re-croisement après la section, la rupture des croisements et des liens antérieurs dans la totalité pour tenter de reconstituer l’intégralité du monde ou celle du ver de terre séparée d’une partie d’elle-même.
 
 

2.      Les enfants qui ont eu la chance de se promener un peu dans la nature en ces lieux où elle préserve encore quelque chose qui pourrait l’instruire au sujet de l’existence, peuvent  parfaitement que le corps de l’assemblée des hérons qui quitte  son domicile dans les premières heures du matin en un point donné de l’espace, pour aller chercher ce qui lui est nécessaire dans d’autres régions proches ou éloignées de son domicile, revient toujours le soir à son point de départ, et très souvent avec la plus grande fidélité,  la plus stabilité dans le mouvement, la plus grande constance, le minimum d’écart, le minimum de surprise. Je ne sais pas si tous les héros reviennent puisque je ne connais pas le nombre au moment du premier départ. Reviennent-ils tous satisfaits avec ce qu’ils étaient allés chercher individuellement et collectivement, pour chacun et pour tous ? Je ne sais pas. Je suppose que  oui, parce que je suppose que la nature est droite, juste, et qu’étant ainsi, elle n’aurait donné à toute chose ce qui lui est nécessaire sans que cela ne soit de même nature ni égale à ce qu’elle aurait donné à une autre intimité. Elle n’aurait  promis à aucune chose ni à un être sensible ou raisonnable, ce qu’il ne saurait rechercher et retrouver et s’approprier individuellement et collectivement. La nature est surtout juste parce qu’elle n’a donné  à aucune chose, à aucun être en devenir tout ce qui lui est nécessaire, tout ce qui doit se constituer ou se réveiller, s’activer dans son intimité en tant que composante ou faculté et pouvoir nécessaire. Elle a donné à toutes choses en devenir ce qui lui est nécessaire pour atteindre sa fin, en la séparant de quelque chose, comme si chaque chose, chaque être, devrait acheter son existence et sa fin à un certain prix, moyennant un certain effort. Un pouvoir n’est jamais donné, jamais prêté, peut-être qu’il peut se louer ou se vendre. Pour le Sérère et le Wolof du Sénégal, le verbe exister se traduit par « Jig » et « Am » qui  correspond en français au mot « Avoir ». Ce qui existe donc,  c’est ce qui a quelque chose, par exemple chez les latins, un contenant mais aussi donc un contenu. Il est sur une même colonne vertébrale, un même tronc commun avec d’autres existants qu’il poursuit et qui le poursuivent, qu’il voit et qui le voit. Comme le chat est attaché à l’oiseau, le héron solitaire ou vivant en assemblée lui aussi est lié, attaché par un ou plusieurs cordons ombilicaux avec les lieux et les choses desquels il prend son envol et vers lesquels il s’élance et atterrit. Il n’est pas plus lui non, seul dans son monde. Il ne peut pas prétendre être aussi libre même dans le plus abondant des états de la nature elle aussi en devenir selon Rousseau. Par où voit-on dans la nature un animal être présent n’importe comment dans le monde ? Ne voit-on pas dans la nature, directement ou à la télévision ou par d’autres cordons artificiels qui nous lient au reste du monde, qu’il y a quelque part dans la nature, un oasis, un marigot, un fleuve où s’abreuvent les loups, les hyènes, les léopards, les buffles, les éléphants, les phacochères, les girafes, les biches, les caïmans et d’autres ? Et voit-on qu’ils arrivent tous au même moment au lieu commun pour prendre leur part individuelle et collective nécessaire dans le même capital de la nature ? Si cela se produisait en un jour, toute la nature aurait été exterminée par elle-même dans ces existants. Elle n’en disparaîtra pas totalement pour autant ou pas immédiatement parce que les végétaux pourraient encore survivre si les minéraux sont encore à leur portée. De même les capitaux particuliers de l’existence qui se seraient affrontés et détruits en tant que parts particulières ne serait pas nécessairement détruits. On ne verrait plus de lion ou d’hyène, mais l’ensemble des choses qui constituent ces existants continueraient à être présents de manière visible ou invisible, dans un existant vainqueur de tous les autres dans la guerre ou dans un autre en dehors du champ de guerre, mais toujours dans  l’existence. Qu’est-ce que fait le soldat à la frontière de son Etat ? Qu’est-ce que font le gendarme et le policier dans l’intimité et aux alentours des intimités des choses et des êtres dans l’intimité de leur territoire ? Qu’est-ce que font ces machines, ces robots, ces radars dans les cités anciennes et modernes du monde ?Qu’est-ce que fait le maître en classe quand il fait une évaluation de ses enseignements au moyen d’un devoir ou durant tout le temps de son activité ? Qu’est-ce que fait Dieu dans le monde où il existe ? La même chose. Surveiller l’existence.
 

3.     Mais d’abord qu’est-ce que c’est cette existence qui se surveille elle-même en tant que partie d’un tout ou totalité ?

mardi 5 janvier 2016

Du Métier de berger et de la Bonne gouvernance


                               

                    

RECHERCHES ET REFLEXIONS
SUR LA SURVEILLANCE DE L’EXISTENCE 
  ET SUR LE METIER DE BERGER

 

 


" Nous nous  séparons insensiblement de nous-mêmes",

ANNE DUFOURMANTELLE, Eloge du risque.
                              

I.                   GOULMAAM

      UN AVEUGLE A LA RECHERCHE D’UN CERTAIN POUVOIR

 

J’ai rencontré aux Assises du Khoy de Wéthiar Ndigil, un homme se présentant lui-même au nom de Goulmaam. Il aveugle et personne ne peut douter de son état de non voyant en voyant l’immense et monstrueux vide que ses yeux arrachés par la nature ou par quelque accident ou des accidents successif dans son histoire, ont laissé dans son corps, même si nécessairement, il n’est pas absolument aveugle. Il dit, mais cela est plus difficile à vérifier, qu’il aurait tout oublié ou alors beaucoup oublié au cours de son chemin. Mais il sait qu’il n’a pas tout oublié et qu’il n’a pas oublié l’essentiel. Il n’est pas seulement séparé de ses yeux, parce que ses yeux sont naturellement et habituellement dans les corps des choses et des êtres de l’existence pour les mener à une certaine destination connue d’eux dès le départ de leur mouvement, ou progressivement découverte ou restant fondamentalement inconnue, même si parfois on voit l’existence s’en aller comme s’il ne craignait point de s’égarer. Mot à mot, Goulmaam veut dire « être égaré ». Je ne sais pas aussi si on peut le toujours le prendre au sérieux. Tantôt il dit porter un âge que portent et que portèrent ses contemporains, tantôt il se déclare d’une longévité qu’une certaine raison ne saurait accepter sans prudence si elle ne s’empressait pas de la rejeter, si elle n’est pas sur les chemins de la philosophie et de la science dans lesquels les humains sont toujours disposés et ouvert à l’inconnu et à la surprise, à tous les possibles. Au jour où je l’ai rencontré aux Assises du Khoy de Wéthiar Ndigil à Pagaal, les Assises de l’esprit ou de la Mémoire ou de l’âme dont on dit qu’il n’oublie rien de ce qu’il a vécu et de ce qui lui est annoncé et qui est en route mais qui n’est pas encore arrivé dans l’intimité de tous, il disait être à sa 496 années depuis sa séparation avec d’d’autres voyageurs qu’il doit nécessairement rencontrer pour retrouver ses yeux perdus et leur pouvoir et ensuite atteindre ce qu’il cherche et en même temps voir ces autres compagnons dont il est séparé arriver enfin à leur fin personnelle et collective. Les autres, c’est une femme enceinte qui s’appelle Moselle. Elle est amnésique, sourde, aveugle et muette. Elle est en compagnie d’une matrone, qui pourrait je crois aussi être une prêtresse et encore une législatrice, parce qu’elle s’appellerait Jotnaam Ndigil, pour désigner mot à mot, celui ou celle, le pouvoir qui fait traverser la vérité. L’autre, c’est Yaakaar, qu’il soit une fille ou un garçon, qu’il s’agisse d’un seul nouveau-né ou de plusieurs en même temps, il recevra toujours le même nom, signifier l’Espérance. Le problème de Goulmaam qui dit être un ancien chasseur de fauve reconverti en Défenseur des droits universels qui pourraient et devraient être uniformément partagés et défendus par tous les humains, il portait un arc et une flèche en tout cas.  Je ne sais pas si Goulmaam est né aveugle ou s’il l’est devenu accidentellement, je l’ai seulement entendu dire de lui-même qu’il aurait entendu depuis le ventre de sa mère, une partie de son destin ou tout, mais avec beaucoup d’oubli, sauf cette voix qui lui annonça de l’intérieur qu’il serait aveugle et par laquelle il dit avoir entendu de suite, la promesse qui lui annonça la possibilité pour lui de retrouver ses yeux perdu et le pouvoir qui leur est attaché. Il ne sait pas exactement depuis quand il est en route. Il sait seulement que c’est depuis le jour où il s’est converti en Défenseur des droits de l’homme. Je crois, mais ce n’est pas certain, que Goulmaam né pas né aveugle, puisqu’il m’est difficile qu’un aveugle puisse être un chasseur de fauve depuis les premiers pas de l’homme sortant à peine avec dit-on très peu de connaissance de lui-même et de la nature, avec le minimum de connaissance, de science et de technique. Or, c’est un jour de chasse, celui de la reconversion, qu’il s’est rendu compte qu’il ne pouvait plus voir aucune cible de celles qu’il chassait dans la nature, mais seulement cette cible qu’il venait d’atteindre de sa flèche intensément et instantanément  mortelle et qui pourtant, pendant longtemps, se mit à lui répéter « Tu m’as atteint, tu nous as atteint. Que voudrais tu donc de ma mort ? » Il entendait alors d’immenses essaims de voix du monde l’interpellait de toutes part par la même question dit-il, mais il ne voyait plus rien. Il s’est alors entendu dire qu’il lui fallait si elles ne mourraient pas, suivre ces vies qu’il venait d’atteindre de sa flèche mortelle dans un immense buisson dans lequel s’était réfugié un fauve qu’il poursuivait, un loup avait-il dit je crois, dont il confondit avec l’autre cible dans le même refuge. En ce temps, c’est la matrone Jotnaam qu’il ne vit pas mais qu’il entendait à ses pieds et qui était non loin des lieux qui le lui fit savoir, « Le pouvoir qui devait assurer la surveillance publique de la cité ne devait accoucher et ne naitre au milieu de la cité, mais dans la nature la plus hostile à l’existence ». C’était selon Goulmaam qui le tiendrait de la matrone en compagnie de Mosselle, une manière de tester sa viabilité, son efficacité, sa résistance, mais aussi sa légitimité. Je ne sais pas si un homme peut dire d’un autre qu’il est libre ou heureux ou malheureux comme il n’est pas évident pour moi de savoir si je suis libre ou heureux, si j’ai déjà été libre ou heureux. Malgré tout, il est possible de le regarder comme un homme heureux, même s’il déclare lui-même qu’il cherche à être enfin libre. Je ne l’ai pas entendu dire qu’il se sentait malheureux ou coupable. Je l’ai entendu remercier son Dieu et  divinités particulièrement attachées à son intimité, ses pangols, d’avoir donné à cette vie humaine qu’il venait d’atteindre d’une flèche qui eut raison des fauves les plus féroces connus de lui alors, une si grande résistance ou peut-être d’avoir neutralisé ou altérer la charge du pouvoir de sa flèche. Il a pleuré abondamment malgré son âge, pensant sans doute aux conséquences qui devraient arriver si le contraire de ce qui arriva avait pris le dessus. Ce n’est pas seulement Mosselle et Yaakaar qui allaient mourir ; ce serait un monstrueux génocide, un carnage, une extermination abominable si Mosselle et Yaakaar avaient péri de la flèche empoisonnée d’un chasseur de fauves. C’est tout un peuple dont il ne connaît rien de sa dimension, mais peu importe, puisqu’il n’existe pas de peuple grand ou petit, même si un peuple peut être petit par son territoire, par sa science ou par ses technique pour assurer sa surveillance et devoir compter sur l’assistance d’un autre plus grand, plus vigilant, plus informé du monde et de l’homme. Tous les peuples poursuivent une fin et une fin n’est jamais petite. Il peut y avoir peut être aussi de petites fins et de grandes fin pour soi, pour autrui ou pour tous et pour le monde, mais je crois que Goulmaam s’estime heureux et ce n’est pas sans raison. Depuis que son peuple s’est établi dans le monde en tant que peuple et en tant que nation, en tant que corps et esprit, chez Mosselle, c’est le plus beau des humains qui est le siège du pouvoir public.  Cet femme que Goulmaam cherche à rencontrer depuis leur séparation fut la plus belle de tout son peuple et c’est en elle que le pouvoir s’est établi le pouvoir public.  Je ne sais pas d’où vient Goulmaam puisque lui-même ne se souvient exactement de tout, mais je crois qu’il doit venir de très, très loin de moi, même si au s’il n’est pas à la même distance de tous les autres témoins au sein de cette assemblée où j’ai fait accidentellement, peut-être aussi par la providence ou par quelque autre pouvoir inconnu du monde me voulant autre chose que le bien. Combien d’institutions sociales, morales, éthiques ou politiques valides ou d’une autre nature, une société, un peuple, une nation peut-il avoir ? Je ne prétends pas le savoir, même si comme tous les humains, je peux me sentir très éloigné des autres ou d’un autre surgissant en moi ou en dehors de moi. Lorsque le peuple s’est réuni à la Place des Origines, alors que chaque corps et chaque âme s’était disposée de la même manière et à une distance régulière les corps et les âmes à côté les uns des autres et tous déshabillés, au réveil, ils  se sont tous retrouvé autour d’un corps à moitié nu, celui d’une femme dont le visage est caché et dont personne ne pouvait dire après vérification de la présence de tous ce qu’il connaissait, de quel visage il s’agissait. Et puis, on demanda à corps présent parlant consciemment et peut-être aussi inconsciemment « Quel est ce visage parmi nous » Et on entendit le visage lui-même demander «  Qui suis-je et que suis-je pour vous ? » Goulmaam n’est pas un témoin de cela, il l’a seulement entendu de la matrone de Mosselle, celle du peuple et du pouvoir politique. C’est toujours, c’est peut-être encore le cas aujourd’hui, dans les mains de la matrone du peuple que naît le pouvoir et c’est dans ses seins qu’il grandit. C’est tout son peuple sans exception aucune qui lui a donné son nom. Il l’appela Mosselle Yaakaar avant de tirer le voile et il vit qu’il ne s’était pas trompé, qu’il est impossible que tout un peuple s’accorde dans l’erreur, c’est pourquoi lorsque cela arrive dans quelque assemblée, il faut se dire qu’il y a une voix qui n’a pas parlé ou qui n’a pas sérieusement parlé. Elle s’appelle Mosselle parce qu’elle est la plus belle jusqu’ici pour son peuple. Elle s’appelle Yaakaar, parce qu’elle n’est pas seulement la plus belle, mais celle en qui se contiendrait l’espoir le plus étendu. Cette femme que Goulmaam qui se déclare lui-même égaré cherche à rejoindre par un chemin dont il ne sait plus rien de la direction ni des traces, s’appelle Mosselle Yaakaar, bien avant la conception de l’enfant qu’elle porte encore dans son ventre.  Mais Yaakaar, c’est l’esprit du peuple, la volonté du peuple, l’âme du peuple, le capital existentiel primitif du peuple qui s’incarne dans son intimité, avant que son visage ne soit découvert. Si le peuple découvrait que Mosselle était laide selon leurs critère de mesure d’alors, elle serait lapidée sur le champ, parce que le peuple aurait dit qu’il s’agit d’un pouvoir d’un ennemi qui cherchait à usurper leurs pouvoirs individuels et leurs pouvoirs publics. Elle pouvait aussi être belle mais sans être aussi vaste et constitué ou éduquée pour contenir tout le peuple et à cette époque-là chez eux, selon Goulmaam, pour parler du pouvoir, son peuple disait que «  La mère du peuple doit toujours se coucher sur le dos ses seins jaillir de tout son corps pour répondre aux appels de sa progénitures vivant de mille et une choses.  C’est donc avec la plus haute des beautés que son peuple pouvait encore atteindre des humains parmi ses membres et dans la plus étendue des fécondité qu’on peut attendre d’une femme que Mosselle prit congé des siens discrètement, pour aller accoucher en pleine nature, dans un lieu connu de la matrone et peut-être de quelques autres assistants nécessaires pas nommés parce que peut être connus de Goulmaam. C’est donc dans un immense espoir de les revoir revenir ensemble dans la santé la plus sûre pour un peuple. Tout n’est pas perdu. Il serait promis à Goulmaam et à Mosselle et à Jotnaam Ndigil de se rencontrer quelque part dans le monde où ils retrouveraient chacune, chacun et ensemble et au milieu de leur peuple qui les attend, toutes leurs facultés, toute leur beauté et toute leur science et art perdus et se séparant de plus en plus de au fur et à mesure qu’il avance et s’éloignent des lieux de l’accomplissement des promesses qui leurs sont faites et qui sont faits à leur peuple. Ils ne sont pas morts, mais depuis qu’il les a atteints par ses flèches, leur histoire semble inversée totalement. Ils s’approchent de plus en plus du contraire de ce qu’ils devraient être. Peut-on se demander qu’est-ce que cherche un aveugle, une femme enceinte, un enfant dans le ventre de sa mère depuis autant d’années, un peuple qui a déposé tous ses pouvoirs vitaux dans le corps d’une femme et d’un enfant et qui a tout confié à une matrone dont il n’a jamais douté ni de sa science ni de sa loyauté ? Il peut être néanmoins utile de le dire clairement. Dans les eaux du fleuve Pagaal qui passe par toutes les terres du monde et par les côtes les plus profondes sous la terre en surface, il y aurait selon Goulmaam, une pirogue transportant Mosselle, Yaakaar et Jotnaam en direction d’une cité où ils entendent les appelle de leur peuple attendant toujours leur retour avec l’essentiel pour tous et pour chacun. Le problème de Goulmaam c’est que nulle part sur la terre, il n’entend ses appels, même s’il déclare, malgré sa séparation d’avec les yeux habituels de son corps dans tous les corps humains, toujours voir et en toute transparence les voyageurs dont il parle et qu’il cherche à rejoindre dans les lieux de la délivrance. De sa bouche, je l’ai entendu dire, qu’il avait beaucoup oublié et qu’il se sentait relativement déchargé de son oubli et de son problème, quand il est arrivé au milieu de l’assemblée des Assises de Wéthiar. J’avais entendu dire avant d’arriver ici, qu’il existe quelque part dans le monde une assemblée au sein de laquelle tu pourras encore te souvenir pour ne jamais oublier ou avant d’oublier à nouveau. Je crois disait-il alors et apparemment bien déchargé mais encore très relativement, que c’est bien cette assemblée ou une des divisions de cette assemblée. Parce qu’ici, je souviens maintenant de ce que je cherche, de ce que ces autres dont je suis séparés cherchent dans le même monde et que nous ne saurions avoir séparément. Nous cherchons un pouvoir. Un pouvoir comme n’importe quel pouvoir, c’est-à-dire, une source matérielle ou spirituelle capable de penser et d’agir pour influencer positivement ou négativement l’existence de quelque chose ou de toute chose.

Nous sommes, tous les autres comme moi et comme nous, à la recherche d’un pouvoir dont l’essence consisterait à rapprocher toutes choses de la nature et tout être en dehors de la nature, de ce dont il est séparé effectivement, ou se sent séparé ou craindrait d’être séparés, et qui lui est nécessaire ou au moins utile, pour chercher et atteindre,  ou espérer se rapprocher le maximum possible, de sa fin individuelle ou collective.

 

 

vendredi 1 janvier 2016

ANNE DUFOURMANTELLE sur Liberté et conscience d'être divisé et séparé de son être


 
Elle nous demande de risquer notre désir comme si c'était une chose infiniment précieuse, un évènement unique, une voix intérieure. D'aller, en somme, en devant de soi, là où nous ne savons pas que nous sommes, là où quelque chose ignoré de nous parle pourtant de nous et nous convoque. La liberté est une convocation. Mais comment en répondre, puisqu'on ne peut ni la vouloir ni en précipiter l'issue? C'est peut-être une disposition d'être, une "inclinaison" comme on disait au XVII e siècle, une disposition à l'instant juste, au kairos, à cette intensité qui désigne ce moment où nous sommes vraiment vivants, entièrement. Ce qu'on appelle la chance, ou bien le destin, n'est sans doute qu'une interprétation possible de cette intensité de présence à autrui et à l'événement. Car la liberté nous appelle du point le plus éloigné( en apparence) de nous-mêmes, elle offre très peu de résistances à objections, s'écarte de nous, disparait. Elle s'offre comme un angle mort dans le rétroviseur, il faut se retourner pour voir ce qui gît là. Or rien dans les annales de notre passé n'y répond, il n' y a ici plus de code de conduite, plus d'héritage, seulement un futur à vif pas encore écrit. Ce sont d'abord les peurs qui nous précèdent , bien avant les actes. La dépression n'est qu'un autre nom de ce refus de liberté ou plus exactement l'impossibilité radicale, mais ignorée de nous, de croire qu'une libération est possible, un affranchissement des limites "objectives" de notre existence. Ce qui se partage en nous,  ici, c'est le champ d'une bataille sans fin, car le risque d'être libre atteint les plus anciennes que nous portons; nos armures sur ce front de guerre n'ont pas été faites par nous mais par d'autres générations, d'autres mémoires.
 
ANNE DUFOURMANTELLE, Eloge du risque.