CHAPITRE III
EXISTER C'EST AVOIR POUR LE WOLOF ET LE SERERE DU SENEGAL
On voit donc que le lien entre l’esprit
latin et l’esprit français dans la question qu’est-ce que veut dire exister,
est très clair. Ce n’est pas seulement parce que le mot «exister » en
français est tiré du mot latin « existere » ou « existere »
signifiant entre autre « sortir de », naître de » «s’élever
au-dessus de », « être stable », etc. C’est aussi un lien
philosophique, un lien dans la manière de voir, d’expliquer ou de comprendre
quelque chose de l’existence, notamment sur la question d’où vient ce qui
exister ? Lorsque l’esprit de l’homme pensant l’existence dans la culture
français chez René Descartes ou chez Sartre ou chez Camus dit que ce qui existe,
c’est « ce qui est présent dans quelque chose », cela se trouve dans
Le Larousse, il dit la même chose que l’esprit de l’homme dans la culture
latine qui considère que ce qui existe, c’est « ce qui sort de quelque
chose ». Ce qui sort de quelque chose c’est ce qui est dans quelque chose
dont il se détache volontairement ou involontairement, naturellement et
nécessairement ou accidentellement, violemment ou sans violence, intégralement
ou partiellement, d’un coup ou progressivement,
pour y retourner ou sans possibilité d’y retrouver. Les deux désignent la même
chose et désignent la même réalité divisée, ayant deux moments, deux temps,
deux phases, deux états, deux lieux, deux orientations différents. C’est comme
si l’un déclarait que le soleil existe au moment où il le voit se lever de
quelque chose apparemment de la terre, mais peut-être aussi réellement alors
que l’autre déclare que la lune existe.
Ces deux visions ne
sont pas étrangères à celles de l’esprit de la culture wolof et de la culture
sérère du Sénégal, comme aussi chez les peulhs et les toucouleurs du Sénégal. Je
ne connais pas le terme dans les autres langues, mais je crois que je pourrais
les connaître ultérieurement pour un espace plus large. Pour dire que la chose nommée
argent ou vérité existe, le wolof dit que cette chose nommée argent « amna »
et le sérère dira que cette chose nommée
vérité « a jiga ». Les deux termes sont logiquement et
linguistiquement équivalent et signifie « avoir ». Ce qui existe donc
pour le Wolof comme pour le sérère c’est ce qui est en possession de quelque
chose qui constitue son avoir, sa propriété exclusive ou partagée naturellement
ou socialement et historiquement, par exemple par l’éducation et notamment la conception de l’existence. On
voit sans doute l’harmonie entre ces quatre esprits autour de la même réalité,
leur lien logique et matériels nécessaires. Comme on peut lourdement et
gravement se tromper en prenant toutes les mesures que les humains particuliers
pourraient composées pour les choses à partir de sa propre intimité, j’essayerais
ultérieurement de rendre plus claire cette convergence de vue culturelle et
philosophique. Il ne s’agit comme certains pourraient le penser déjà, de
chercher à dire que cette convergence sans concertation est suffisante dire que
la part de l’esprit universel chez tous les humains dans le monde voit l’existence
partout sous le même visage, dans les mêmes parures, dans les mêmes comportements.
Mais cela suffit pour penser un fondement politique universel dans la
surveillance de l’existence et dans le Métier de berger. Si l’esprit de l’homme
en des points si éloignés de l’étendue du monde voit, sentent, entendent,
pensent l’existence en s’accordant quelque part et sur quelque chose d’essentiel
parce que de base, il se pourrait qu’un diagnostic universel du Métier de
berger soit concevable...
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