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PHILOSOPHIE
Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme pas sa force en droit et l’obéissance en devoir. De là le droit du plus fort ; droit pris ironiquement en apparence, et réellement établi en principe. Mais ne nous expliquera-t-on jamais ce mot ? La force est une puissance physique, je ne vois point quelle moralité peut résulter de ses effets. Céder à la force est un acte de nécessité, non de volonté ; c’est tout au plus un acte de prudence. En quel sens pourra-ce être un devoir ?
Supposons un moment ce prétendu droit. Je dis qu’il n’en résulte qu’un galimatias inexplicable. Car sitôt que c’est la force qui fait le droit, l’effet change avec la cause ; toute force qui surmonte la première succède à son droit. Sitôt qu’on peut désobéir impunément on le peut légitiment, et puisque le plus fort a toujours raison, il ne s’agit que de faire en sorte qu’on soit le plus fort. Or qu’est-ce qu’un droit qui périt quand la force cesse ? S’il faut obéir par la force on n’a pas besoin d’obéir par devoir, et si l’on est forcé d’obéir on n’y est plus obligé. On voit donc que ce mot de droit n’ajoute rien à la force ; il ne signifie ici rien du tout.
Obéissez aux puissances. Si cela veut dire, céder à la force, le précepte est bon, mais superflu, je réponds qu’il ne sera jamais violé.
QUESTIONS
1) Dégagez l’idée générale de ce texte après l’avoir situé dans l’ouvrage (05 points)
2) Expliquez la différence qui existe entre la soumission à une force et le respect d’un droit (05 points)
3) Pourquoi la force est-elle un moyen peu sûr de conserver le pouvoir ? (05 points)
4) Le droit peut-il se passer de la force ? Justifier votre réponse (05 points)
Mais ou sont les réponses
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