Il n’est pas toujours aisé, venant de l’univers mental de Edmond Husserl, de s’introduire dans celui de Saint Thomas. La relation de Husserl avec Franz Brentano permet peut-être d’établir un certain rapprochement. Dans ses souvenirs sur Brentano, Husserl a lui-même raconté combien l’avait séduit la méthode de Brentano, et comment sa manière d’aborder les questions philosophiques l’avait attiré vers la philosophie. Grâce à Brentano,
il avait compris que la philosophie pouvait être autre chose qu’un bavardage distingué ; son enseignement lui montrait que, bien conduite, la réflexion philosophique pouvait satisfaire aux plus hautes exigences scientifiques, auxquelles la mathématique l’avait habitué. Or, d’où Brentano tenait-il cette rigueur dans la conduite de la pensée, qui étonnait et captivait tant Husserl ?D’où lui venait cette clarté cristalline dans la formation des concepts ?N’était-ce pas un héritage de la scolastique.
Brentano avait été éduqué à l’exigeante école de la philosophie catholique traditionnelle, et s’était formé l’esprit à en suivre la méthode.
Edith Stein, Phénoménologie et philosophie chrétienne, présenté et traduit par Philibert Secrelan, IV, « La phénoménologie de Husserl et la philosophie de Saint Thomas d’Aquin »
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