Tous
les jours le soleil se lève en Afrique et ailleurs dansle monde. Tous
les jours la lune se lève quelque part dans le monde. Et éclaire la
surface de la terre des hommes et celle des animaux. Tous les jours des
centrales électriques et d’autres sources d’énergie distribuent des
tonnes et des tonnes de lumière et éclairent le monde.
Malgré toutes ces lumières
et leur éclat naturel et artificiel, tous les jours, partout dans le
monde, même en ces lieux de la terre où les hommes semblent avoir
définitivement ou au moins provisoirement réglé l’handicap de
l’obscurité dans la vie humaine, le monde souffre toujours
d’une grande carence de lumière. Car les lumières de la nature et
celles que les humains se sont créées eux mêmes pour ne pas s’égarer ou
se télescoper contre des obstacles dangereux ou tomber dans un puits en
plein jour comme Thalès de Milet, n’atteignent pas toujours ces zones de
la nature et surtout de la vie personnelle et sociale qu’il faut
pourtant nécessairement éclairer pour espérer vivre dans la paix
intérieure propre à chaque individu en tant qu’être moral, et dans la
paix sociale commune à tous.
Oui,
notre monde manque de transparence et donc de vérité et il bouge à une
vitesse inquiétante et vers une destination angoissante. Notre monde
n’est pas transparent malgré toutes ses sciences et toutes ses sagesses
car tous les jours, nous nous levons un bon matin, et sortant de notre
sommeil, à la boutique, on apprend sans savoir pourquoi, que le monde
vient encore de changer : Ce qui coûtait hier seulement 10 FCFA coûte
maintenant 1000 fois plus cher.
C’est
ce genre d’obscurité et ces conséquences que la pressese propose à ce
qu’il me semble de combler. C’est du moins ce que l’on peutcomprendre
dans les propos des organisateurs de la marche Une preuve
matérielle de cette hypothèse m’aété donnée aujourd’hui et en d’autres
circonstances même avant aujourd’hui aucours de la marche de
protestation des jeunes de la banlieue dakaroise deGuédiawaye, pour
faire entendre au reste du monde l’inconfortable posture danslaquelle
elle se trouve aujourd’hui leur cité. Mais cette jeunesse a tenu toutde
même à dire que malgré cette position très inconfortable qui leur
construitedélibérément ou par impuissance, la banlieue de Guédiawaye
préserve les valeursqui fondèrent la cité de leur anciens et qui
guidèrent leur vie personnelle etsociale :la patience, le travail,
l’intégrité, la solidarité, le refus dela déchéance morale même dans la
plus profonde déchéance matérielle : « Labanlieue de Guédiawaye n’est
pas un repaire de malfrats, de prostituées, dedrogués ou d’autres
ennemis de la cité.
Elle
est certes éprouvée, mais elle n’estpas désespérée et ne sera jamais
désespérée tant qu’il lui restera un soufflede vie pour penser et agir
individuellement ou collectivement en vue de sortirde ses moments de
crise », étapes quelquefois transitoires pour avancerdavantage vers les
horizons du développement. C’est sans doute en ce sens que Finkielkraut a raison de supposer que « l’humanité
a quelquefois besoinde catastrophe » naturelle, économique, culturelle,
politique, morale ou d’uneautre nature. Le rôle historique de ces
genres de catastrophe est de fouetter profondémenta conscience de
l’homme de telle sorte qu’elle ne puisse plus se dérober devantsa
responsabilité historique en tant que conducteur d’une vie personnelle
etsurtout en tant que conducteur de peuple.
Nous
ne sommes pas encore dans cet état de catastrophe et nous ne le
souhaitons pas même s’il peut contenir du positif- puisque même
lacatastrophe n’est pas encore arrivée peut-être en Côte d’Ivoire-ce qui
ne veutpas dire souhaiter une évolution dans le sens de l’aggravation.
Mais il mesemble que l’Afrique marche inexorablement vers cette
catastrophe qui enfanterales enfants de sa renaissance africaine qui se
joindront aux enfants de la renaissancedes autres peuples et nation du
monde puisque l’histoire n’est en effet qu’unesérie de morts et de
renaissances. Chaque mort et chaque renaissance dans lanature ou dans la
culture est la condition nécessaire pour empêcher une mortplus
regrettable sans résurrection possible, la mort qui anéantit
pourtoujours.
Peu
importe au départ comme aujourd’hui le nombre de cesenfants de la
renaissance: ce qui compte c’est leur vécu et la conscience qu’ilsont de
ce vécu qui compte.
Ils
ne sont pas encore totalement instruits des plus hauts etprofonds
secrets du monde, mais ils savent maintenant ce que le monde n’est pasen
partie et comment il n’est plus permis aujourd’hui de se comporter dans
lemonde.
Ils
indiqueront clairement le chemin en le prenant sans appelerpersonne,
mais quelque part sur le chemin, tout le monde s’apercevra que la
voieafricaine de l’existence de la nature et de la vie humaine
personnelle etsociale qui avait été niée ou perdue est enfin
retrouvée.Ce chemin mérite qu’on y engage tout ce qui est en
notrepossession mais il ne demande pas des armes. Les armes sont faites
pour lesagresseurs de l’intérieur ou de l’extérieur et non pour les
ouvriers de la citéet de la patrie ou contre les droits de l’homme.
Sur ce chemin les médias de toutes sortes ont une missionfondamentale.La police aussi a un rôle historique sur ce chemin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire