Qu'en pensez-vous?
Remarque:la consigne qu'en pensez-vous demande d'examiner tout ce qui est pensable dans une proposition,comme par exemple ses significations théoriques subjectives et objectives possibles,ses présupposés ou ses fondements matériels ou théoriques,ses origines ou le contexte de sa production,ses impacts ou ses conséquences intellectuelles ou pratiques dans la science ou la politique,ou la morale,etc. Chacun pense en fonction de sa sensibilité et chaque sensibilité est la sensibilité intellectuelle ou physique déterminée par une histoire collective et personnelle.L'essentiel est d'être sémantiquement et logiquement comestible même si ce que nous disons ne permet de satisfaire aucune soif ou aucune faim matérielle.
INTRODUCTION
Proposée par M.Samba Guejopaal Gnane
La philosophie
nous est présentée par Pythagore comme une activité qui exprime dans une vie
humaine un amour profond et sincère pour la sagesse et pour la vérité et comme
un chemin, une méthode, manière de marcher vers cette vérité et
cette sagesse qui est théorique en tant qu'elle est l'expression d'une
connaissance théorique et rationnelle vivante d'une certaine manière de se
conduire dans le monde face à ses divers évènements naturels et sociaux. Dans
ce mouvement vers la sagesse, si le corps et les sens ne sont pas écartés, c'est
surtout la raison ou l'esprit ou la faculté pure de distinguer le vrai du faux
qui est essentiellement le moteur, un moteur avec plusieurs régimes quelquefois
contradictoires. Mais dans une direction comme dans une autre, dans un sens
comme dans son contraire, pour les premiers philosophes appelés philosophes
traditionnels, généralement métaphysiciens ou idéalistes, ce qui est recherché
par le philosophe, c'est un état originel de l'existence du monde ou d'une
chose, un état de pureté dans lequel la chose qui se suffit elle-même n'a
besoin d'aucune relation avec une autre chose et vit dans l'isolement et dans
l'indépendance. Ces philosophes qui spéculent sur le monde avec le seul pouvoir
de la raison déclarent en effet chercher non pas à connaître les choses telles
qu'elles se au-delà de ces choses matérielles ce dont chacune d'elle ici et
maintenant n'est présentent dans leur multiplicité et dans leur diversité comme
des individus isolés les uns des autres, mais ce qui, qu'un particulier
incomplet, imparfait d'une chose en général, en soi, en elle-même, une chose parfaite,
éternelle, unique,qu’ appelle essence ou nature et qui contiendrait toutes les caractéristiques
des cas particuliers et historiques qui le représentent et l’imitent dans le
monde concret et qui sont des existences de la même essence primitive. C’est
sans doute cette conception de la philosophie que l’on veut exprimer dans les
termes de notre sujet : « philosopher c’est retourner vers les
origines ».
Pourtant la science aussi est l’expression d’un amour chez l’homme
de connaître la vérité du monde. Mais contrairement à la philosophie que l’on
dit très souvent être sa mère ou sa grand-mère, elle ne commence pas par dire
avec la raison, ce que sont ou ce qu’ étaient ou ce que devraient être les
choses dans un monde rationnel abstrait dans la raison ou dans l’esprit de leur
architecte. Elle commence par les faits tels qu’ils sortent des choses
extérieurement et objectivement observables et expérimentables, en procédant
par des analyses fragmentaires de cas particuliers pour ensuite extraire un
dénominateur commune assez répandu qui constituerait une essence ou une nature
ou un lien de parenté commun qui ferait d’une multitude de cas isolés, des
expression diverses d’une même réalité dont les apparences historiques et
concrètes sont conditionnées par plusieurs facteurs conjoncturelles. Pourquoi
cette différence entre la démarche de la philosophie et celle de la science en
général ou qu’est-ce qui justifie le choix du philosophe dans le champ
collectif de la connaissance qu’il partage avec d’autres agents de recherche de
la vérité ? Nous espérons pouvoir apporter une réponse rationnelle et
légitime à cette question.
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