Le fait sur lequel porte ces réflexions n’est pas imaginaire, même s’il
peut avoir besoin de modèles, de formes imaginaires, idéales ou supposées
historiquement réalisables dans la nature et parmi les hommes pris
individuellement ou en tant que corps social, comme un peuple ou une nation ou
une communauté. Le développement est un fait visible dans la nature et parmi
les hommes et il est possible de décrire ce qui dans la nature et parmi les
hommes, est appelé développement individuel ou collectif dans une étendue
spatiale et temporelle déterminée.
La brebis qui vient de naître dans la nature vient dans la partie du
monde où elle apparait avec un certain pouvoir initial constituant son individu
et son identité dans une totalité. Dans le territoire de nature où elle naît et dès sa naissance, la brebis a le pouvoir de
retrouver ce qui fait partie de sa propriété au sein de l’immense nature et
dans le plus grand du troupeau du monde. Aucune brebis n’apprend à rechercher
et à retrouver les mamelles de sa source dans les corps vivants de son enclos.
Ce pouvoir de reconnaître ce qui est proprement à elle, du commencement jusqu’à
la fin de son existence, n’est pas un pouvoir sans importance ou un pouvoir
secondaire dans l’ensemble des pouvoirs naturels et des pouvoirs historiquement
constitués par les hommes. Ce pouvoir contient en même temps l’existence d’une
identité individuelle de la brebis dans l’enclos parce qu’aucune autre présence
ne vient lui discuter ce bien. Ce pouvoir qui porte la brebis vers la source la
plus de son existence dans l’enclos et la premières vitales dans les pouvoirs
du monde extérieur, porte aussi clairement l’évidence selon laquelle toute
chose dans le devenir est propriétaire de quelque chose et dès sa naissance, de
manière définitive ou provisoire, dans les divers capitaux de l’existence.
Personne ne peut non plus discuter à la partie de la nature qui a donné
naissance à la brebis dans l’enclos, son droit de mère puisque personne ne lui
a enseigné son devoir de mère. Séparer une vache et son veau en les plaçant à
deux extrémités du monde, ils finiront par se retrouver et avec une rapidité que
deux humains pourraient ne pas réaliser
et à tous les âges possibles historiques ou métaphysiques de leur devenir. Au
sein de la nature, il n’existe pas de conflit d’identité dans une intimité et
il n’existe pas de conflit de propriété dans les intimités ou entre les
intimités. Dans la nature, jamais rien ne poursuit et ne détient ce qui n’est
pas à lui, ce dont il est contenant sans en être nécessairement le propriétaire
ni même l’usager de droit, et dans la nature aucun gérant ne résiste à demande
de livraison de ce qui est destiné à un autre connu ou inconnue. Dans la
nature, il n’y a pas de guerre d’espace, même s’il y a une défense des espaces
individuels et des espaces collectivement occupés par des loups, des buffles ou
des agneaux. Je crois que cette
disposition fait partie des causes, des origines, des conditions qui auraient
permis à la nature d’exister et de se conserver bien avant l’homme et jusqu’ici depuis son contact avec ses pouvoirs
sevrés, détachés de la totalité et formant l’intimité initial du pouvoir humain.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire