I.
Le problème de l’être chez
Socrate
1. La question initiale « qu’est-ce que c’est ? »
Dans les dialogues de Socrate dont Platon est le rapporteur, la question initiale et incontournable
est celle qui pose le problème de l’être : Socrate commence toujours par
se demander ou par demander à son interlocuteur de chercher une solution
acceptable pour la question : « qu’est-ce
que c’est ?». Ainsi dans Le Ménon, un ouvrage dont le
titre porte le nom de son interlocuteur, à la demande initiale de son vis-à-vis
qui vient d’un autre lieu de sagesse, Socrate pose une question au lieu de
donner une réponse : « Qu’est-ce
que c’est la vertu » selon toi, mon cher Ménon ? L’activité
intellectuelle durant laquelle et par laquelle l’esprit cherche à fournir
une solution acceptable à la question « qu’est-ce que c’est ? »,
et le résultat qui émane de cette entreprise intellectuelle sont fondamentaux
chez Socrate quand il réfléchit sur une réalité quelconque. La résolution de cette question initiale
commande la résolution de toutes les autres questions possibles sur la chose
examinée. Cette phase de la production ou de la reproduction intellectuelle de
la réalité de chaque chose considérée en elle-même s’appelle définition ou
conceptualisation. La conceptualisation
est le processus par lequel, l’esprit, usant des normes de mesure et de capture de la
raison, essaye de se faire subjectivement ou objectivement, une image mentale
abstraite propre et exclusive, une identité spécifique à ce dont on parle, et de l’isoler d’autres existants possibles, proches ou éloignés, matériels ou
immatériels, en le présentant dans une
formule faite dans un langage approprié ce qui contient la chose ou ce que la
chose contient comme propriété distinctive.
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