Nous donner la possibilité de
prévoir des expériences futures afin que nous puissions organiser nos actions
présentes d’après cette prévision : telle est la prochaine tâche de notre
connaissance consciente de la nature et, dans un certain sens, sa tâche la plus
importante.
Les expériences antérieures, qu’elles
résultent d’observation fortuites ou de tentatives volontaires, serviront en
toute circonstance de fondement pour résoudre ce problème de la connaissance. Pour
déduire le futur du passé et atteindre à
la précieuse désirée, cependant, nous procédons toujours de la façon suivante :
nous créons des représentations intérieures imaginaires ou des symboles des
objets antérieurs et nous les façonnons de manière que les conséquences
intellectuellement nécessaires des images soient toujours les images des
conséquences naturellement nécessaires des objets représentés. Pour que cette
exigence puisse être satisfaite, il doit
exister une certaine conformité de notre esprit à la nature. L’expérience nous enseigne que cette exigence peut être
satisfaite et donc qu’une telle
conformité existe effectivement .Lorsqu’on a réussi à constituer, à partir de l’expérience
accumulée jusqu’à présent, des images de la qualité désirée, on peut en peu de
temps développer sur elles, comme sur des maquettes ,les conséquences qui se
manifesteront dans le monde extérieur que dans
un avenir lointain ou par suite de notre intervention ;ainsi nous
avons la possibilité de devancer les faits et d’orienter nos décisions
présentes en fonction de la connaissance acquise.
Les images dont nous parlons sont
la représentation que nous nous faisons des choses ;elles sont conformes
aux objets par un point essentiel, à savoir que l’exigence énoncée est
satisfaites, mais leur fin ne nécessite pas d’autres conformité aux choses. En
fait, nous ignorons, et n’avons de ;si la représentation que nous nous faisons des choses est conforme à celle-ci en aucun
point autre que cet unique rapport fondamental .
Incontestablement, les images que
nous voulons nous faire des choses ne sont pas encore déterminées par l’exigence
qui veut que les conséquences des images soient de nouveau les images des conséquences.
Il y a plusieurs images possibles pour un même objet et ces images peuvent
différer sous plusieurs aspects.
Heinrich Hertz (1857-1894), in
Werner Heisenberg, La nature dans la
physique contemporaine, « sources historiques », p.158-159.
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