Nous voilà donc
conduits à déterminer les propriétés de l’étendue, simplement du point de vue
de la forme. C’est l’objet de la géométrie qui, pour y parvenir plus
facilement, considère d’abord l’étendu limitée par une seule dimension, ensuite
par deux, et enfin sous trois dimensions qui constituent l’essence du corps
intelligible, c’est-à-dire d’une portion de l’espace terminée en tout sens par
des bornes intellectuelles. Ainsi, par des opérations et des abstractions
successives de notre esprit, nous dépouillons la matières de presque toutes ses
propriétés sensibles pour n’envisager en quelque manière que son
fantôme ;et on sentira dès l’abord que les découvertes auxquelles cette
recherche nous conduit ne pourront manquer d’être fort utiles toutes les fois qu’il
ne sera point nécessaire d’avoir égard à l’impénétrabilité des corps :par
exemple, lorsqu’il sera question d’étudier leur mouvement en les considérant
comme des parties de l’espace figurées ,mobiles et distantes les unes des
autres.
Werner Heisenberg, La
nature dans la physique contemporaine, pp. 149-150.
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