L’usage des connaissances mathématiques n’est pas moins grand
dans l’examen des corps terrestres qui nous environnent. Toutes les propriétés
que nous observons dans ces corps ont entre elles des rapports plus ou moins
sensibles pour nous : la connaissance ou la découverte de ces rapports est
presque toujours le seul objet auquel il nous est permis d’atteindre, et seul
par conséquent que nous devions nous proposer.
Ce n’est donc point par des hypothèses
vagues et arbitraires que nous pouvons espérer
connaître la nature, c’est par l’étude réfléchie des phénomènes, par la
comparaison que nous ferons des uns avec les autres, par l’art de les réduire,
autant qu’il sera possible, un grand nombre de phénomènes à un seul, qui puisse
en être regardé comme le principe. En effet, plus on diminue le nombre d’une
science, plus on leur donne d’étendue : puisque l’objet d’une science étant nécessairement déterminé, les
principes appliqués à cet objet seront d’autant plus féconds qu’ils seront en
plus petit nombre.
Il n’y a, pour parler exactement, que les disciplines qui traitent du calcul, des grandeurs et des
propriétés générales de l’étendue, c’est-à-dire l’algèbre ,la géométrie et la
mécanique, qu’on puisse regarder comme marquées au sceau de l’évidence.
Werner Heisenberg, La nature dans la physique contemporaine
,éditions Gallimard,p.152.
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