mardi 1 février 2011

Norbert Elias sur les rapports entre individu et société




SUJET: Expliquez et discutez le texte suivant:
Les individus ne sont pas liés par un ciment. Que l'on songe seulement à la foule dans les rues d'une grande ville : la plupart des gens ne se connaissent pas. Ils n'ont presque rien à voir les uns avec les autres. Ils se pressent en désordre, chacun poursuivant ses propres objectifs et ses propres projets. Ils vont et viennent comme il leur plaît. Parties d'un tout ? Le terme n'est certainement pas employé ici à bon escient, en tout cas pas si son sens doit être uniquement déterminé par la vision des structures statiques ou fermées sur elles-mêmes dans l'espace, par des expériences telles que nous en offrent les édifices et les œuvres d'art ou bien encore les institutions. Mais il y a indubitablement une autre face de la médaille : en dépit de toute la liberté de mouvement des individus, un ordre caché, qui n'est pas directement sensible, est manifestement en action dans cette foule qui se presse en désordre. Chaque individu pris isolément occupe une certaine place dans cette multitude. Il a une table où il mange, un lit où il dort, et même ceux qui n'ont pas à manger et qui sont sans abri sont en même temps un produit et un élément constitutif de l'ordre qui commande tout ce mouvement.

INTRODUCTION
Proposée par Monsieur Samba Gnane/LPA/2010-2011
Le texte qui nous est soumis est une réflexion qui se classe dans le domaine de la philosophie morale et politique. Il est de nature politique parce qu’il a pour thème de réflexion les rapports entre l’individu et la société. L’auteur, Norbert Elias cherche à résoudre le problème philosophique suivant : la solidité des liens que la société établit entre les individus qui la composent est-elle comparable à celle qui lie des briques d’un immeuble et supprime-t-elle leur liberté ? Pour l’auteur les individus ne sont pas totalement enchaînés les uns aux autres comme des esclaves de l’ordre social puisqu’ils conservent leur liberté de mouvement, la liberté de poursuivre leurs intérêts, mais il existe néanmoins selon lui, un « ordre caché » derrière cette liberté apparente des individus. La première partie qui s’arrête à « désordre » met en évidence l’existence d’une certaine liberté individuelle dans la société. Le reste du texte vient relativiser cette liberté en montrant qu’elle n’est pas absolue puisqu’il existe un gouvernement ,un « ordre caché ». Qu’est-ce qui prouve que derrière la liberté apparente des individus de la société il y a toujours un ordre caché ? Comment mettre en évidence l’existence de cet ordre et la nécessité de cet ordre dans la vie sociale ?

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