C’est
l’histoire qui commande à la culture la production des identités individuelles
et collectives nécessaires à son accomplissement dans une étendue spatiale et
temporelle déterminée ; elle est la condition de ses forces et de toutes
ses faiblesses.
La faiblesse de la culture ou sa force dépend de sa capacité à
entendre et à comprendre, et à répondre aux divers signaux clairs et obscurs de
l’histoire.
Le problème pour la culture, c’est qu’il lui arrive très souvent d’avoir
de la peine à arrêter de produire tout ce qui est signalé comme nuisible à l’histoire,
à se débarrasser de sa propre progéniture ou à défaut, pour des principes
éthiques et moraux, de la rééduquer.
Le problème, c’est qu’il arrive très
souvent à la culture de se prendre pour la fin de l’histoire et non point comme
son moyen dans le devenir.
Beaucoup de peuples, de pères, et tous les guides, dirigeants
et leaders du conservatisme se plaignent des renversements des valeurs, des
orientations, des prières, des idoles, des messies, des prophètes, des
prédicateurs et de leurs vérités, comme des pires catastrophes annonçant non
pas la déchéance des valeurs et du besoin de valeur pour l’homme, principes qui
n’ont point peur de mourir pour renaître en d’autre dans la même famille, de
continuer à aller là où ils vont avec l’homme, mais de leur propre déchéance
dans le devenir.
La tête de L’Histoire de l’humanité est universellement vers
le même horizon, par une multitude de moyens dont le principal est la culture.
Partout où la culture est plus ouverte, plus apte à lutter contre elle-même,
contre ses propres chaînes qu’elle produit involontairement et non pas en
faisant semblant de ne pas entendre la voix universelle de l’Histoire humaine, là,
elle est toujours plus proche de la marche de l’humanité.
L’humain a horreur du
déjà fait, du fini, du non extensible, parce qu’ « il est une
histoire » et pas seulement pour le matérialisme. Il faut toujours se
méfier des cultures qui pensent qu’elles sont intégrales, que l’homme leur
appartient, définitivement, à présent qu’elles l’ont totalement accompli.
C’est
une autre forme d’usurpation de ce qui appartient à tous et qui peut toujours
être et demande toujours d’être autrement, ainsi qu’il se voit clairement dans
un ailleurs possible, et ICI, par l’homme lui-même.