mardi 23 février 2010

Y A-T-IL OUI OU NON UNE VOIE UNIVERSELLE POUR INTRODUIRE UN SUJET DE DISSERTATION EN PHILOSOPHIE?


Le plus difficile pour nous autres professeurs de philosophie, n'est pas sans doute de présenter des cours magistraux portant sur les notions du programme.Car dans la plupart du temps il s'agit pour beaucoup d'entre nous de redire passablement ce qu'un penseur appelé Platon ou Socrate ou Sartre ou Nietzsche a eu à dire, à des élèves qui n'en savent presque rien et dont force est de le reconnaître, l'esprit d'analyse et de critique n'est pas tellement exercé dans une culture de consommation passive.On entend souvent dire"monsieur,tel professeur a dit qu'on ne fait pas ceci...qu'on ne fait pas cela dans l'introduction ou dans la conclusion...tel professeur nous a dit que la thèse dans un commentaire de texte,"c'est ce dont parle l'auteur"-ce qui du reste est enseigné par un site ou un blog -sous le couvert(...) de notre Ministère de l'Education Nationale".Ce n'est pas sérieux...Finalement,c'est la confusion totale dans la tête des élèves.D'autres professeurs, sous prétexte que les élèves risquent de réciter un exemple de "corrigé" de dissertation ou de commentaire, s'abstiennent purement et simplement de proposer au moins une ou deux ou trois "exemples" de réflexions personnelles ou de construite avec la participation des élèves un "corrigé" pour une dissertation ou pour un commentaire.S'il ne peut pas exister une correction avec introduction, développement et conclusion pour une dissertation ou un commentaire en philosophie, alors le professeur de philosophie n'a pas sa raison d'être si ce n'est pas simplement la philosophie qui est à supprimée des enseignements évalués.
La plupart des élèves vont à l'examen sans jamais avoir fait en classe une dissertation complète ou un commentaire.
Au finish, durant la fin de l'année, les candidats vont au BAC sans jamais avoir fait suffisamment d'entraînement.Naturellement ce qui doit arriver arrive toujours et arrivera toujours si une certaine méthode d'enseigner la philosophie est perpétuée.A mon avis,il ne s'agit pas d'enseigner ce que Sartre a dit ou ce que Hegel a dit,même si cela est un bagage culturel subjectif qui peut être utile pour débattre.
Nous ne disons pas non plus que les exemples d'introduction ci-dessous sont les meilleurs,mais nous espérons qu'ils peuvent permettre de faire une comparaison avec ce que nous mêmes enseignons et avec ce que d'autres enseignent.
Il ne s'agit pas ici de retenir ce qui est dit, mais surtout comment ce qui est dit est dit ou comment l'esprit rationnel monte ou descend les escaliers vers un but déterminé de manière précise,à une hauteur précise.
Lorsque notre professeur de philosophie,monsieur Mamadou Diallo est arrivé pour la première fois en classe, au Lycée Malick Sy de Thies,il y a de cela plus de 20 ans,il a immédiatement donné un sujet de dissertation.Il y a des élèves qui avaient eu une très bonne note et l'objectivité du professeur s'était confirmé à l'examen.Aujourd'hui quel professeur de philosophie l'aurait fait?Ses propres collègues lui auraient dit ou auraient dit à ses élèves qu'il a tort:c'est la preuve à mon avis que ces professeurs qui pensent ainsi n'ont rien compris à la philosophie, fussent-ils des maîtrisards ou des docteurs.
Il m'arrive même de m'interroger ainsi:ces professeurs qui donnent ces sujets à leurs élèves pour 4 heures auraient-ils terminé leur devoirs et auraient assuré la moyenne?Dieu sait que ce n'est pas évident car PENSER...ce n'est pas RECITER...

Les exemples d'introduction ci-dessous ne sont pas sans doute des modèles parfaits,mais ils peuvent permettre de voir un peu comment on peut faire.L'un des auteurs de ces exemples s'appelle Alain Maréchal
SOURCES: http://www.philagora.net/ et http://www.ac-reims.fr/ avec Alain Maréchal

SUJET1 :Peut-on douter de tout ?

On peut considérer le doute comme inséparable, et même constitutif, de toute véritable entreprise philosophique. De Socrate à Descartes, en passant par les sceptiques, en effet, on retrouve ce doute.

Chez Socrate, le doute est synonyme de critique et de remise en cause de tout ce qui présente comme savoir (définitif). Chez les sceptiques, le doute est une attitude de suspens : on dit que, étant donné la nature (précaire) de l'homme, on ne peut rien affirmer avec certitude, mais qu'on doit au contraire douter de tout. Chez Descartes, on retrouve le même doute radical que chez les sceptiques, mais, avec un mélange du doute socratique : le doute radical sert à ne pas être dupe des opinions ou des faux savoirs; c'est une méthode qui sert à nous purger de nos illusions, et à atteindre la vérité, sans se précipiter.

Mais si le doute nous est présenté comme attitude philosophique par excellence, est-il quelque chose de si positif? La question même de savoir si on peut douter de tout semble entraîner un doute quant à la valeur même du doute. La question semble en effet présupposer qu'il est peut-être exagéré de douter de tout : peut-être une vie humaine n'est-elle pas possible si on se met réellement, dans la vie quotidienne, à douter de tout, car ce serait rester en suspens (cf. étymologie du mot) et donc à la limite se laisser mourir.

En tout cas, se demander si "on peut" douter de tout, c'est sous-entendre que douter de tout est quelque chose qui ne va pas de soi, qui pose problème : que, si ce n'est pas impossible, ce sera au moins difficile.

Il faut donc se demander s'il y a des limites au doute, et cela, au sens à la fois théorique, moral, et politique.

Ce qui reviendra à se demander jusqu'où va la liberté de penser (d'abord au sens théorique, ie, au sens où elle n'entraîne aucune conséquence pratique sur la vie des gens), et aussi, au sens pratique, ie, au sens où cette fois notre doute a des conséquences sur notre conduite et peut-être la société toute entière.

Bref le doute : attitude positive, ou négative? Est-il seulement une attitude théorique, n'ayant de conséquences que pour la cohérence de la pensée avec elle-même, ou bien est-ce une attitude qui a des conséquences pratiques? (selon la réponse, on répond à première question différemment)

Bref : le problème posé par le sujet est double. D'abord, il pose le problème de savoir s'il existe des connaissances indubitables. Ensuite, il pose le problème de la liberté, à la fois intellectuelle et politique, de l'homme.


SUJET 2 : La vérité est-elle soumise au temps


Si on a pris la mauvais habitude de qualifier de “vrai” ou “faux” tout et n’importe quoi (on achète une fausse montre Cartier, avec de la fausse monnaie, on est convaincu de voir au Louvre un vrai Léonard de Vinci), et en particulier des objets, l’usage voudrait qu’on évite de recourir à cette idée lorsqu’il s’agit d’objets, et qu’on le réserve aux jugements : les objets seront alors dits “réels”, ou pas, alors que tel discours, tel propos, telle connaissance seront dits “vrais” ou “faux”. Si cela permet d’ordonner un peu nos propos, néanmoins ce n’est pas suffisant. En effet, la vérité est définie selon deux critères qui ne sont pas toujours simultanément respectés : tout d’abord, est vrai un discours qui est conforme à ce dont il parle. Ensuite, ce qui est vrai ne peut pas être faux. En effet, la vérité est conçue comme étant éternelle : ceux dont les propos se contredisent tout le temps montrent par là que, soit ils ne possèdent pas la vérité, soit ils mentent. Ainsi, dans l’idéal, la vérité serait un discours semblable à la réalité, valable éternellement. Le problème, c’est que la manière dont nous pensons et disons la vérité n’est pas conforme à la définition qu’on en donne, à tel point qu’on peut être amené à remettre en question l’éternité et le caractère absolu de la vérité, pour la considérer finalement comme soumise au temps. Tout d’abord, on va le voir, si la vérité change, c’est bien parce que la réalité elle même dont elle parle change aussi, et que nos discours doivent bien suivre ce mouvement. On verra que c’est ce qui caractérise ce premier degré de vérité qu’est l’opinion. Mais si la vérité change, aussi, c’est parce que nous mêmes évoluons dans nos connaissances, et que celles ci interagissent de telle manière que certaines sont parfois remises en question. C’est là le travail essentiel de la science. Enfin, nous pourrons confronter ces manières dont nous sommes concrètement en quête de vérité à l’idéal de vérité, qui demeure l’éternité.

SUJET 3 :Dois-je craindre le regard d’autrui ?

"Le regard est une réalité mystérieuse. Il ne peut se réduire ni aux yeux qui regardent, qui ne sont que des choses, ni à un rayon matérialisable, palpable qui en sortirait. Pourtant, c’est une réalité qui agit, la première sans doute qu’appréhende le nouveau-né. On dit que le regard est la fenêtre de l’âme : c’est le regard-expression qui m’indique la joie, la tristesse de l’autre. Le regard est aussi communication : il parle, supplie, appelle... Mais surtout, le regard est action. Il agit sur moi quand je suis regardé, il peut me troubler au plus profond de moi-même: regard moqueur, agressif, regard qui « déshabille », qui « dévisage »... Et même quand je veux le mépriser ou l’ignorer, cette seule intention suffit à me faire perdre mon naturel. De là vient la crainte que je peux avoir du regard d’autrui, car c’est surtout dans ces situations désagréables que je le sens peser sur moi. Heureusement, ces situations sont occasionnelles, passagères. Mais n’y a-t-il pas une action plus constante et plus essentielle du regard d’autrui sur moi-même ? Si c’est le cas, cette action n’est-elle que nuisible, destructrice, ou bien le regard d’autrui n’est-il pas aussi, sans que je m’en rende toujours compte, une aide précieuse, grâce à laquelle je peux être moi-même, je peux « exister » "


SUJET 4 :L’homme est-il voué à jouer un personnage ?



Introduction 1

Que le monde soit une vaste scène où chacun est amené à se cacher derrière un masque, à jouer la comédie, voilà un thème ancien sur lequel les moralistes n’ont cessé de broder. L’hypocrisie serait à la morale, ce que le machiavélisme est à la politique : un fait universel dont seules quelques âmes naïves jugeraient bon de se plaindre. Cette vision réaliste et pessimiste de la vie sociale ne pèche-t-elle pas cependant par une naïveté plus grande que celle qu’elle entend combattre ? Elle prête en effet aux acteurs sociaux une conscience de leur mensonge et de leur cynisme, une maîtrise des rôles et des masques que l’histoire dément. Ce sont les idéaux les plus sincères, ce sont les utopies les plus nobles qui ont aveuglé les masses des époques modernes. Déjà, les pratiques religieuses d’examen de conscience se méfiaient des confessions trop spontanées. Aujourd’hui, ce sont les sociologues qui se méfient des aveux sincères, ce sont les psychologues qui se méfient des pratiques d’introspection. Si les hommes continuent de jouer des rôles, de mimer des personnages, le soupçon apparaît qu’ils seraient davantage victimes que créateurs de ce théâtre d’ombres. Ne seraient-ce pas des personnages anonymes qui jouent à travers eux, ne seraient-ce pas des rôles inconscients qui les font agir ? Les masques ne seraient-ils pas les maîtres des acteurs ? Si tel était le cas, le jeu théâtral ne ressemblerait plus à une comédie immorale, mais bien plutôt à un combat tragique d’ombres et de pantins. Mais, de l’hypocrisie à l’auto-aveuglement, de la comédie à la tragédie, les hommes sont-ils réellement voués à jouer des personnages ?

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introduction 2

Chacun d’entre nous souhaite pouvoir se définir, et être considéré par les autres, à la fois comme personne morale et comme personnalité individuelle. Comme personne morale, je m’attribue des droits et des devoirs universels qui, pour être abstraits, n’en sont pas moins essentiels. Comme personnalité individuelle, je souhaite affirmer mes goûts, mes opinions, créer par mes actions une existence particulière qui me distinguerait de tous les autres. Homme universel dans mes droits, homme particulier dans mes choix de vie, telle est la dualité qui permettrait de concilier la liberté et le devoir, derrière l’exigence morale d’authenticité.

Or je ne suis ni simplement homme, ni simplement individu. Je suis aussi homme ou femme, jeune ou adulte, élève ou professeur, français ou allemand, ouvrier ou cadre, chrétien ou athée... Mon corps, mon caractère semble me faire entrer dans des catégories suspectes : personne timide ou farouche, aguicheuse ou prude, colérique ou douce. Mon métier m’impose ou de commander ou d’obéir, ou de suivre telles règles ou de les imposer aux autres. Ainsi se créent autour de moi, en moi, des personnages sociaux dans lesquels je dois bien m’insinuer. Ni universels, ni particuliers, ces rôles me menacent de deux côtés : trop particuliers pour me faire homme, trop généraux pour me laisser individu, ils remettent en cause mon authenticité, d’autant plus insidieusement qu’ils commanderaient aussi, souterrainement, jusqu’à mes mouvements de sincérité. Un homme peut-il faire abstraction de ces rôles sociaux pour atteindre l’unicité de son être ? Peut-il en faire abstraction pour dépasser les raisons particulières de sa situation. ? Ou bien est-il voué, dans sa sincérité même, à jouer un personnage ?

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introduction 3

Si la personnalité d’un homme pouvait se construire de l’intérieur comme se construit une plante, ou un organisme animal, les problèmes des hommes seraient moins complexes. Une séparation nette s’établirait entre un intérieur solide, et un extérieur de façade, entre un squelette et un épiderme. L’apparence ne déteindrait pas sur la réalité, il y aurait encore des menteurs, des hypocrites, des trompeurs, mais ces personnages se distingueraient nettement, par l’analyse, des hommes sincères, des hommes de l’authenticité. Des Tartuffe continueraient à mettre en danger l’ordre social, mais ils ne constitueraient pas un problème intellectuel, encore moins une énigme philosophique.

Or la psychologie contemporaine a montré à quel point la constitution d’un Moi, la naissance d’une personnalité tant psychologique que morale passaient par la constitution en chaque homme de personnages joués. C’est en jouant que l’enfant apprend à être lui-même, c’est en s’identifiant à des personnages, à des « imago » qu’il crée en lui une ossature psychologique. La réalité psychologique est faite d’images, et l’intimité de jeux sociaux. C’est peine perdue de prétendre réduire ces jeux à l’enfance. Bien loin de disparaître avec l’âge, ils se renforcent chez l’adulte : névroses, aliénations, perversions, obsessions, mauvaise foi ne sont que l’amplification de ce théâtre infantile. La comédie se fait alors tragédie, les frontières de l’être et du paraître deviennent problématique. Y a-t-il encore un choix possible entre l’authenticité et le mensonge, ou bien tout homme n’est-il pas, dés le départ, et par la force des choses, voué à jouer un personnage ?



SUJET 5 : La découverte de l'inconscient par Freud constitue t-elle un argument contre la liberté humaine ?

Lorsque Freud découvre au début de ce siècle la réalité de l'inconscient, il semble qu'il mette à jour chez l'homme des mécanismes incompatibles avec la liberté. En effet, l'inconscient n'est pas seulement un monde ignoré du sujet, c'est un monde rendu indépendant du sujet par le refoulement et les "résistances". Ce n'est pas seulement une partie de lui-même qu'il ne connaît pas, c'est aussi une partie qu'il ne peut pas connaître. De là un déterminisme qui échappe au contrôle de l'individu, aussi bien dans le détail de ses actes (rêves, actes manqués, humeurs, réactions...) que dans l'ensemble de son existence : l'individu ne paraît-il pas conditionné par son enfance ? N'est-il pas coincé entre des pulsions qui le rendent esclaves de son corps, des interdits sociaux qui l'enferment dans des complexes et enfin des formations imaginaires difficilement sublimées (art, religion, port, politique...) où il s'illusionne ?

Si l'on définit la liberté comme la capacité de l'individu de maîtriser les forces qui sont en lui, de les diriger par la volonté et, de façon plus générale, à la manière de Sartre, comme la possibilité pour l'individu de se choisir lui-même en se faisant par ses actes, il peut sembler que le déterminisme inconscient découvert par Freud soit, par définition, contradictoire avec la liberté.

Mais cette opposition ne repose-t-elle pas sur un malentendu, sur une vision superficielle des mécanismes inconscients ? Ne peut-on pas montrer que ceux-ci sont les processus fondamentaux par lesquels, à l'échelle de l'humanité, l'homme construit sa liberté ?



SUJET 6 : La mondialisation des échanges économiques doit-elle conduire à l'uniformisation des cultures ?

En cette fin de XXème siècle, la mondialisation des échanges économiques est un fait établi. Dans le même temps, la diversité culturelle, qui est la toile de fond de l'humanité depuis son apparition, est devenue un problème. En quel sens ? Ce n'est certes pas en tant qu'idéal moral. Chacun peut accorder, avec Lévi-Strauss que "la civilisation implique la coexistence de cultures offrant un maximum de diversité, et consiste même en cette coexistence. La civilisation mondiale ne saurait être autre chose que la coalition, à l'échelle mondiale, de cultures préservant chacune son originalité." [Race et Histoire. Conclusion]

Mais, ce principe étant supposé reconnu par tous, le débat porte aujourd'hui sur la possibilité même de le défendre réellement. En effet, aucune culture ne peut subsister en dehors des réalités matérielles qui la façonnent : nos goûts, nos habitudes, nos valeurs s'enracinent dans le monde tel qu'il est ; notre emploi du temps, notre travail, les objets, les images qui sont proposés à notre consommation, nous façonnent intimement. Or la puissance des logiques économiques tend à homogénéiser cet environnement matériel ; le temps, l'espace, les objets, les spectacles s'uniformisent dans le monde. Comment pourrait-on éviter que cela ne conduise aussi à l'uniformisation de nos manières de vivre, de sentir, de penser, de croire ? D'autant que les lois d'airain du marché mondial tendent à dépasser la volonté des hommes et de leurs dirigeants.

Face à ce danger, certains se mobilisent au nom de la culture. Mais que d'ambiguïtés derrière ce drapeau ! Identité nationale, défense des valeurs morales ou religieuses, respect du passé sont souvent invoqués à des fins politiques, idéologiques, populistes qui, non seulement risquent de vider la notion de culture de tout sens, mais encore d'en être la négation : repli sur soi, repli sur un passé figé, sur des frontières, sur des folklores.

Il semble que nous soyons placés devant un dilemme : ou bien, nous feignons de croire que les lois économiques ne sauraient agir sur la vie spirituelle d'un peuple, au risque de "perdre notre âme"; ou bien nous souhaitons défendre notre culture, mais par un repli protectionniste qui la ferait mourir.

Cependant le problème est-il bien posé? Faut-il, au nom du respect des lois économiques, les laisser diriger en maîtresses le destin des hommes ? D'autre part, ne peut-on opposer, à l'ouverture économique du marché mondial, que la fermeture culturelle sur des frontières figées ?

SUJET 8 : "Je ne crois que ce que je vois" : peut-on en rester à ce principe ?

De tous les sens, la vue est le plus précieux, car elle semble nous donner directement accès à la réalité : quand j'ouvre les yeux, le monde paraît se donner tel qu'il est. De là cette formule de bon sens, principe parfois de scepticisme : "je ne crois que ce que je vois", par lequel on préfère fonder son opinion sur la vue, ou le toucher, plutôt que sur de simples témoignages, hypothèses, récits, etc. Certes, il est probable qu'une telle attitude est souvent justifiée pour éviter une trop grande naïveté ou crédulité. Elle représente certainement un progrès dans la lutte contre la superstition. Mais peut-on en rester à ce jugement ? A vouloir l'appliquer systématiquement, ne risque-t-on pas de tomber dans une naïveté plus grande encore que celle qu'on voulait éviter ? Sur le plan théorique, nos connaissances, en particulier scientifiques, existeraient-elles aujourd'hui si les hommes n'avaient appliqué que cette maxime ? Sur le plan moral, notre vie de tous les jours ne requiert-elle pas que l'on dépasse sans cesse le monde visible pour donner des buts à nos actions, des idéaux à nos projets ? De manière générale, les sens constituent-ils de bons critères pour accéder à la réalité ? Si tel n'est pas le cas, quels autres principes mieux adaptés pourrait-on substituer au témoignage de nos sens ?



lundi 22 février 2010

G.H.MEAD sur INDIVIDU ET SOCIETE analyse de René Daval

INDIVIDU ET SOCIETE

SELON G.H. MEAD

par René Daval



Le nom de G.H. Mead est plus connu en France chez les sociologues et les psychologues que parmi les philosophes. Or Mead est un authentique philosophe, et on ne saurait rendre raison de son œuvre en laissant de côté son appartenance au courant pragmatiste de la philosophie américaine de la fin du XIXe siècle et du début du XXe1. Je voudrais ici analyser la manière dont Mead comprend les rapports entre individu et société, et insister sur le fait que le primat du groupe sur l’individu ne le conduit pas à une philosophie qui subordonne celui-ci à celui-là, comme le pensaient les idéalistes de l’époque : Royce aux États-Unis et Bosanquet en Grande-Bretagne, mais au contraire qui défend les droits de l’individu et insiste sur sa spontanéité et sa créativité. G.H. Mead est bien sur ce point le compagnon de route de son collègue et ami John Dewey.

G.H. Mead a toujours affirmé que le soi (Self) et l’esprit (Mind) étaient le produit d’un processus social, résultaient de la coopération sociale rendue possible entre les hommes par le langage, loin d’être des substances comme le pensaient Aristote ou Descartes, ou encore l’idéaliste absolu J. Royce, dont Mead avait été l’élève. C’est cette conviction de Mead qui a d’abord intéressé K.O. Appel et J. Habermas, et qui a fait juger à E. Tugendhat que G.H. Mead était, « avec Heidegger, le seul philosophe qui ait tenté de libérer le rapport à soi de la représentation qui en fait une relation autoréflexive, et par là du modèle sujet-objet traditionnel »2. L’esprit, en effet, résulte pour Mead de l’intériorisation du dialogue avec d’autres. Toute conduite est le produit d’une organisation sociale, et celle-ci ne résulte pas, contrairement à ce qu’affirmaient Tarde et ses successeurs, de l’imitation, mais d’une « communication humaine » qui conduit à une coopération entre acteurs sociaux. La conscience de la signification apparaît dans le cadre et à partir de l’intercommunication sociale. En d’autres termes, le soi et l’esprit sont un résultat : ils « émergent » à partir d’un processus de différenciation qui est à la fois organique et social, qui est organique donc social : si l’homme n’était pas engagé dans des relations de coopération sociale, son intellect ne pourrait se développer, et rien ne le distinguerait des autres animaux. Dans un essai placé en complément de L’Esprit, le Soi et la Société, intitulé « Le Soi et le processus de la réflexion »3, G.H. Mead précise que « la conduite sociale […] ne doit pas se limiter aux réponses mutuelles des individus dont la conduite accepte, maintient ou aide celle des autres ; elle doit inclure aussi la conduite des ennemis »4. Déjà chez les animaux, le chasseur et le gibier sont aussi étroitement liés que le sont la mère et l’enfant. Mais chez les animaux, rien ne prouve qu’un individu puisse transmettre une information à un autre grâce à des « gestes significatifs ». La bête n’a pas de soi comme objet, elle n’a pas d’esprit au sens où elle aurait la capacité de faire retour sur elle-même et de réfléchir à la réponse la mieux adaptée aux stimuli de l’environnement physique et social. Chez l’homme, au contraire, « le geste vocal représente un acte social dirigé vers soi aussi bien que vers autrui »5. La première condition d’apparition de l’esprit est que l’individu puisse s’affecter lui-même comme il affecte autrui. Alors, et alors seulement, « l’individu peut devenir un objet dans le champ de sa propre conduite »6.

On le voit donc, l’animalité est la condition requise pour qu’émerge l’humanité, mais la société humaine est irréductible à toute société animale. L’animalité est condition nécessaire mais non suffisante pour qu’advienne, dans la ligne de l’évolution vitale, cette nouvelle forme qu’est la société humaine à partir des sois qui la constituent. Les caractères distinctifs de la société humaine ressortent par comparaison avec les sociétés animales dont l’organisation est la plus complexe. C’est le cas, par exemple, de la société d’insectes. G.H. Mead écrit, dans L’Esprit, le Soi et la Société7 : « L’organisation, chez ces insectes, repose sur un principe de plasticité physiologique grâce auquel se développent, dans le processus physiologique, différents types de formes adaptées à différents types de fonctions. Ainsi, la totalité du processus de reproduction est accompli, chez les abeilles et les fourmis, par une seule reine, un seul individu dont l’hypertrophie des organes reproducteurs est remarquable – contrepoint de la dégénérescence des mêmes organes chez les autres insectes de la communauté. »8 Mead veut souligner le fait que, dans les sociétés d’insectes, les individus sont complémentaires, parce qu’ils ont des organismes différents. La coopération sociale est ici étroitement liée à une différenciation organique : ce ne sont pas des individus identiques qui participent à la même action sociale, mais des êtres organiquement complémentaires et qui ont besoin des autres, non pas seulement pour améliorer leurs conditions de vie, mais, d’abord, pour survivre. Il n’existe rien de tel dans les sociétés humaines dans lesquelles les seules différences organiques sont celles qui séparent les deux sexes et les parents et les enfants. Chez l’homme, en effet, la diversification des fonctions sociales n’a aucun support organique, mais repose sur des conventions, sur une prise de conscience de la meilleure efficacité de l’action individuelle, lorsque celle-ci s’insère dans le cadre d’un effort coopératif, bref sur une rationalisation de l’action qui pousse les divers sois à travailler ensemble.

L’organisation des sociétés humaines repose sur « la communication significative », qui lie et amène à coopérer des sois, capables non seulement de s’adapter aux comportements les uns des autres, mais encore d’agir envers eux-mêmes comme ils le feraient s’ils étaient à la place d’autrui. Dans la société humaine, chaque soi peut s’identifier aux autres sois, et adopter l’attitude qu’ils ont envers lui. Le propre de la société humaine est cette « communication significative », qui rend possible l’émergence des sois et leur permet de coopérer. Il y a, en effet, une différence radicale entre l’homme et l’animal : alors que celui-ci ne peut communiquer qu’à l’aide de signaux organiques très élémentaires, celui-là au contraire est capable de communication significative, et c’est celle-ci et elle seule, qui fait émerger sa conscience individuelle, son soi. G.H. Mead insiste avec force sur ce point : « Le principe fondamental dans l’organisation sociale est celui de la communication qui implique une participation en autrui. Cela requiert qu’autrui apparaisse en soi et que soi s’identifie à autrui ; cela requiert que le soi accède à la conscience de soi par le détour d’autrui. Cette participation est rendue possible par le type de communication que l’homme, à la différence des autres espèces, est capable d’accomplir. »

 

1 / G.H. Mead est né en 1864 et est mort en 1931.



2 / E. Tugendhat, Conscience de soi et autodétermination (1979), trad R. Rochlitz, Armand Colin, 1995, p. 203-218.


3 / L’Esprit, le Soi et la Société, trad. fr. D. Cefaï et L. Quéré, PUF, 2006, p. 385-405.


4 / Ibidem, p. 388.


5 / Ibid., p. 390.


6 / Ibid., p. 390-391.


7 / Ibid., p. 286.


8 / Ibid.


9 / Ibid., p. 304.






vendredi 19 février 2010

l'école sénégalaise 50 ans après les indépendances:de Senghor à Abdoulaye Wade

CE QUI A CHANGE DANS LE DOMAINE DE L’EDUCATION DEPUIS QUE SENGHOR EST PARTI


D’APRES PLUSIEURS DIALOGUES QUE J’AI EUS AVEC DES ELEVES ET DES ETUDIANTS PARMI LESQUELS CELUI-CI



L’existence et la grandeur des vrais Etat libres et indépendant n’a jamais commencé avec leur richesses matérielle sous la terre ou à la surface de la terre. Elles n’ont jamais commencé aussi avec la puissance militaire de leurs soldats. Elles n’ont jamais commencé non plus avec la délimitation de leur territoire puisque si tel Etat le cas l’Afrique ne serait pas dominé. Les habitants de l’Afrique n’ont pas les plus faibles physiquement. Les territoires des Etats africains ne sont pas les plus étroits et ne sont pas tous ceux qui ont le moins hérité des biens de la nature. Les causes profondes de l’infériorité militaire et économique de l’Afrique d’hier et de celle d’aujourd’hui sont donc ailleurs.

Dans sa conception ,dans sa réalisation et dans sa défense, chaque vrai Etat, chaque vraie république, chaque nation véritable, c’est la conscience et de a volonté d’être un Etat, une république et une nation véritable ,et la volonté de vivre en toute indépendance tout en restant dans un commerce équitable avec les autres qui inspirent et animent ses fondateurs et ses héritiers.




C’est en ces lieux que l’Afrique doit regarder sans la moindre complaisance pour ne pas rester l’espace des éternels dominés du monde. Pour ne pas rester le continent où, dans le contexte d’aujourd’hui et sans doute aussi d’hier, beaucoup d’homme et de femmes n’auraient pas choisi de naître, de grandir et de mourir.

L’éducation de cette conscience et de cette volonté, source des richesses intellectuelles et matérielles véritablement humaines au sein des Etats, qui inspirent et animent les fondateurs et les défenseurs de tout Etat, de toute république et de toute nation véritable devrait être au cœur de chaque famille et est au sein de chaque famille dans ces groupements politiques. C’est pour généraliser cette éducation que les sociétés et les Etats déjà constitués, indépendants ou sur les chemins des indépendances que les écoles et les universités sont créées.

Or, en ce qui concerne le Sénégal, comme je l’ai souligné dans mes témoignages précédents, beaucoup a changé dans ce domaine au Sénégal depuis que Senghor est parti.

C’est ce que je vois tous les jours. Je n’invente rien. Je n’exagère rien. Ceci est une discussion avec un de mes jeunes amis.


-Etais tu au stade lors du lancement des festivités de la célébration du cinquantenaire des indépendances des Etats de l’Afrique et notamment du Sénégal ?



-Non

-Pourquoi

-Je n’étais pas au courant

-Et si tu étais au courant e que tu avais la possibilité de partir y serais-tu ?

-Oui

-En espérant que tu y trouverais quoi d’utile ?

-En espérant y entendre un discours qui nous dirait d’arrêter de nous lamentons et d’accuser les européens.

-En quoi un tel discours est-il utile pour toi et pour un autre ?

-Parce que pour moi la colonisation est une erreur des hommes et que l’indépendance c’est pour permettre de rectifier ces erreurs et d’aller de l’avant

-Les erreurs de qui ?

-Les erreurs du colonisé et les erreurs du colonisateur

-Et qui devrait rectifier ces erreurs ?

-La jeunesse

-La jeunesse des anciens colonisés ou la jeunesse des anciens colonisateurs ?

-La jeunesse des anciens colonisés et celle des anciens colonisateurs

-En faisant quoi ?

-En s’adressant à leurs dirigeants

-En disant ou en faisant quoi ?

-En leur disant que le temps passe

-Quel temps ?

-Le temps pour les rectifications des erreurs de l’humanité

-A tu jamais vu une photo de Senghor ?

-Oui

-Est-il beau ou laid ?

-Il est beau

-As-tu entendu la voix de Senghor ?

-Oui à la radio et à la télévision

-Comment tu la trouves ?

(SILENCE ET PRECISION DE LA QUESTION)

-Sa voix est-elle violente, arrogante, douce, ou encore comment ?

- Plutôt douce parce qu’il parlait lentement

-Elle ressemble à celle d’un guerrier ou plutôt à celle d’un chanteur ?

-A celle d’un chanteur

-As-tu entendu dans ton entourage d’anciens dire quelque chose de lui ?

-Oui

-Oui ?

- Ma grand-mère qui travaillait chez les prêtres à Ngazobile, l’école secondaire que Senghor a fréquentée me disait que « pendant les récréations, Senghor partait dans les buissons avec un livre et on allait toujours le chercher. Quelquefois on cherchait longtemps avant de le retrouver »

-Aime-tu et pense-tu que les élèves de ta génération aiment les études et particulièrement la lecture comme Senghor les aimaient ?

-Non

-Pourquoi ?

-Nous n’avons la patience des études

-Pourquoi ?

-Nous faisons du « donjuanisme intellectuel »

-Qu’est-ce que cela veut dire ?

-C’est quelqu’un qui veut tout connaître sans prendre la peine de l’approfondir.

-Pourquoi ?

-Nous n’avons plus le temps pour lire des livres ou des leçons

-Pourquoi ?



-Nous sommes à la quête de l’argent

-Pourquoi

-Parce qu’il faut avoir quelque chose pour survivre

-Pourtant vous n’avez pas de l’argent parce que je constate que dans une classe de 60 élèves, il n’y a qu’un blanco qui coûte 500francs CFA et que tout le monde partage.

-C’est vrai. Il arrive même que l’on parte d’une salle de classe à une autre pour en emprunter

-finalement vous n’avez ni la connaissance ni l’argent pour vous faire une place dans votre société et dans votre monde

-En effet nous avons un avenir incertain et un présent difficile

-Penses-tu que l’on peut faire quelque pour changer ce présent et faire espérer un avenir désirable ?

-oui

-Quoi

-aller en Europe ou dans les pays développés

-Quand les jeunes de l’Afrique fuit vers les pays des anciens colonisateurs cela ne peut-il pas vouloir dire que mieux valait rester sous la domination de ces anciens colons ?

-Si

-Mais tout le Sénégal ne peut -il partir vers l’Europe ou ailleurs en Afrique ?

-Non

-Que faire

-L’Etat peut aussi diminuer les problèmes économiques des élèves et des familles pour nous permettre d’avoir du temps pour les Etudes. Il pourrait aussi recenser les meilleurs élèves dans chaque région, dans chaque département, dans chaque communauté rurale et les envoyer dans une école d’élites .Il pourrait donner aussi des bourses et des primes de motivations aux élèves qui manifesteraient leur amour et leurs compétences dans les études pour assurer leur avenir et assurer en même l’avenir du Sénégal et celui de l’Afrique, mais aussi du monde.

-Pense-tu que cette formation intellectuelle dans les sciences, dans les lettres et dans les arts est nécessaire pour construire un Etat, une république et une indépendance?

-Oui parce que j’ai lu quelque part où René Descartes dit que « C’est un grand bien pour tout Etat que d’avoir en son sein de vrais philosophes »et tous les pays développés sont les pays qui ont de hauts cadres formés dans toutes les disciplines.

-Mais les cadres aussi peuvent nuire à leur propre pays et à leur peuple.

- Ils faut aussi que les cadres et tous les hommes soient formés et éduqués pour être de grands patriotes, de grands humanistes pour servir leur peuple et pour dialoguer dans la fraternité avec les autres hommes. Il faut aussi que les hommes apprennent à être de vrais démocrates.



mercredi 17 février 2010

Esthétique de la poésie/conférence organisée par AAB en collaboration avec la Cellule des Professeurs de français du lycée des Parcelle Assainies

 Oussama Monique Germaine Sagna,Secrétaire Générale de AAB
Aujourd'hui samedi 13 février,dans le cadre des activités de la Commission Education Formation Emploi,l'Association Architecte du Bien(AAB) en collaboration avec la Cellule des professeurs de français du lycée des Parcelles Assainies, a organisé au foyer dudit Lycée,une conférence
THEME:ESTHETIQUE DE LA POESIE

La conférence a été animée par messieurs:
Mohameth Kébé(LPA),      
Cheikh Tidiane Kane(LPA 13)

Issakha Niang(LPA)

La conférence a commencé à 14heures 30 minutes et s'est terminée à 17 heures 11 minutes.
La conférence a été suivie par plus de 100 élèves venus des écoles publiques et privées environnantes.
Avant la conférence,l'AAB s'est adressée aux jeunes lycéennes et lycéens pour rappeler ses objectifs.Elle a enregistré de nouvelles intentions d'adhésion.      







lundi 15 février 2010

Méthodologie de la dissertation par l'exemple:philosopher est-ce apprendre à mourir?

SUJET:Philosopher est-ce apprendre à mourir?

 Par Guejopaalgnane et madesoille Ndèye Fatou Diouf/LPA/200962010.

INTRODUCTION


En général le philosophe apparaît comme quelqu'un qui n'est pas interressé par les choses que convoitent les hommes dans le monde sensibles comme la recherhce de la richesse,de la gloire et de  l'honneur.Il semble indifférent ou apprend à devenir de moins en moins conditionné par les joies et les peines qui font jubiler et pleure le commun des mortel.Dans les textes qui parlent de la vie des philosophes anciens comme Thalès et Socrate, nous semblons voir que pour le philosophe,la vie consiste à apprendre à prendre ses distances par rapport à tout ce qui pourrait rendrre difficile un éventuel exil de ce monde sensible.Il cherche à se détourner le maximum possible du monde matériel des habitudes,des traditions, des coutumes, des significations et des explications que les mythes et les légendes qui guident le plus grand nombre des hommes.Pour un tel homme, l'idée de devoir mourir un jour et l'arrivée effective du moment de la mort pourrait être non pas un évèvement craint,mais un moment désiré qui libère la plus noble partie de l'homme et qu'ils appellent âme rationnelle.En ce sens philosopher peut être interpréter comme une préparation à la mort.Autrement dit, "philosopher c'est apprendre à mourir".Mais pourquoi ne pas apprendre à vivre,c'est-à-dire à lutter,à affronter la joie de la victoire et la douleur de l'échec,à combattre comme les buffles pour conserver sa place dans le monde?En se détournant du monde sensible,du monde de l'action, du monde de la jeunesse et de la vieillesse,du monde où les intérêts et les passions s'affrontent,le philosophe ne rsiquerait-il pas d'être comparé un soldat déserteur qui se construit un autre front à défendre ou à conquérir appelé monde métaphysique où toute chose et toute vie serait en parfait équilibre et dans le repos total?  Pourtant il semble que l'on puisse dire que philosopher c'est bien apprendre à vivre si vivre comme un humain c'est exprimer sa capacité à penser, à donner sens et ordre à la totalité ou à ses parties,car philosopher c'est aussi apprendre à faire un bon usage de sa raison.
DEVELOPPEMENT
Qu'est-ce que "apprendre"? Apprendre,c'est s'exercer,essayer,s'entraîner à acquérir de nouvelles compétences pour nottre corps ou pour notre esprit ou encore pour notre raison et notre âme. L'apprerntissage est une des marques principales qui distinguent l'homme de l'animal.En effet,de son premier statut d'animal,l'homme est l'être vivant qui au cours de son histoire celui qui ajoute toujours une plus-value dans ce que la nature lui a donné en lui-même, et dans ce qu'il lui a donné dans son environnement.L'homme n'est né pas né avec le pouvoir de parler et de résoudre des équations mathématiques ou des équations politiques.Il n'est pas né philosophe ou physicien.La condition de l'homme au sein du monde est exprimée par Jean-Paul Sartre dans cette formule:l'homme est un être vivant qui se construit de son histoire.Cette formule de sa conception de la vie humaine est reprise par Simone de Beauvoir qui enseigne que ce n'est pas le corps qu'elle tient de la nature qui définit l'essence de la femme ou qui fait la féminité.Etre femme est l'aboutissement d'un apprentissage au sein d'une culture qui propose un ou des modèles et des antimodèles de femme ou de féminité.C'est en ce sens que l'homme est un être vivant qui est mû par deux moteur,le moteur de la nature et le moteur de la culture.Quant à la "mort",elle est au sens physique du terme,l'arrêt total de tout échange entre un organisme vivant avec son environnement exclusivement naturel ou à la fois naturel et social.La mort est la fin des passions, celle des tourments, celles des choix des sens.La mort c'est l'indifférence à tout, la passivité,le passage du dynamique au stattique.La mort c'est le moment ou aucune action n'est plus possible pour le corps ou pour l'esprit.
On comprend alors ce que signifie "apprendre à mourir".Apprendre ou se préparer à mourir, c'est s'éduqueer pour se mettre dans les dispositions surtout mentales pour que l'idée de la mort ne soit plus une idée traumatisante qui perturbe notre équimibre lorsque les évènements nous rappelle l'existence de ce jour où tout s'arrête pour nous.
Comment la philosophie peut-elle être comparée à une préparation à la mort?L'histoire de la vie des philosophes anciens nous décrivent les rapports entre le philosophe et la nature et entre le philosophe et la société.Très souvent,dans les livres, le philosophe est présenté comme un homme qui ne donne pas tellement une grande considération au monde matériel dont le plus proche est son propre corps.Il semble privilégier cette autre partie de lui-même qu'il a découvert au fond de lui-même et qu'il appelle la raison.Pour lui,notamment pour Socrate, ce corps et tout ce qui lui ressemble dans le monde matériel est conçu comme un obstacle sur son chemin.Le chemin du philosophe, c'est celui qui mène vers un monde supérieur, dont l'éccès est refusé aux sens qui a leur tout font tous pour empêcher à la raison qui en serait le destinataire,ce monde supérieur de la conscience, de la raison et de la vérité,monde où toute chose est parfaitement égale à elle-même."Tant que nous aurons notre corps enfermé dans le corps" enseigne Socrate, nous "n'atteindrons"jamais ce que nous autres philosophes nous cherchons et que l'on appelle la sagesse ou la vérité.Conséquence immédiate:il faut élimner le corps ou à défaut de pouvoir l'éliminer,s'éququer pour que les choses agréables et désagréables auxquels nous attaeche notre corps soient les moins nombreuses et les moins contraignantes possibles sur notre pensée et sur notre action.Socrate lui-même raconte dans son procès qu'il n'a jamais su s'occuper convenablement de son corps parce qu'il est au service d'une divinité dont l'essence qu'elle considère en l'homme n'est pas le corps, mais la raison.Le détachement du philosophe du monde sensible est aussi manifeste dans l'anecdote qui présente Thalès de Milet comme un homme qui s'intéresse surtout à ce qui se passe au-dessus de la terre, dans les cieux cachés au sens.La leçon que l'on tire du cas de Thalès est en effet que le désir du philosophe,  du philosophe métaphysicien en tout cas,est de quitter le monde des sens en y laissant son corps pour aller vers le monde intelligible par les seuls pouvoirs des lumières de s a raison.N'est-ce pas d'ailleurs cette préparation qui permis à Socrate d'attendre en agitation particulière et sans crainte le retour du bateau sacré de Delos?N'est-ce pas la croyance fortement ancrée en lui selon laquelle il existe un autre monde meilleur que celui d'ici et maintenant pour l'homme qui lui permit de rececevoir la ciguë et la mort dans la joie alors qu'il pourvait bien se faire évader par ses amis?
Comment alors récuser l'idée selon laquelle "philosopher c'est apprendre à mourir"?

( A SUIVRE...)




jeudi 11 février 2010

PROJET RAFAEL(Restauration de l'Abondance dans la Forêt l'Agriculture et l'Elevage)cherche Architectes du Bien pour financement

Dans le cadrre de son programme de lutte contre le chômage et la pauvreté,la commission Economie et Travail de l'Association sénégalaise à but non lucratif Association Architecte du Bien (AAB)a conçu un projet dénommé
Restauration de l'Abondance dans la Forêt l'Agriculture et l'Elevage(RAFAEL)
                                     

                       AAB


 Association Architecte du Bien

Réc : N°14252/MINT/DAGAT/DEL/AS du 23/12/09


Région de Thiès - Département de Mbour


Communauté rurale de Ndiaganiao


Village de Loumatyr


E-mail : aarchitectedubien@yahoo.fr


Blog: http://association-architecte-du-bien.over-blog.com/


Projet pour la Restauration de l’Abondance dans la Forêt l’Agriculture et l’Elevage


(RAFAEL)


Version résumée




En partenariat avec l’ONG CONCEPT


Tel 221/338 35 45 27 Fax 221/338 35 45 37


GSM 221/776 36 07 79 E-mail :
concept@orange.sn


Avec l’appui technique de Mr Amadou DIONE


Ingénieur zootechnicien


Loumatyr, février 2010






VIH SIDA/RAES,OSIWA,ASPROCIDE,SIDA SERVICES




Aujourd'hui 10 février 2010,au Théâtre National Daniel Sorano de Dakar,


le RAES a organisé la Première Cérémonie des SUNUKADDU AWARDS
Ces Awards récompensent les meilleures productions de sensibilisation au VIH SIDA effectuées par de jeunes lycéens,dans un projet appuyé par OSIWA en partenariat avec ASPROCIDE et Sida Services.
La Cérémonie a été présidée par le Ministre de l'Education Nationale du Sénégal,Monsieur Kalidou Diallo,
représentant la Première Dame du Sénégal,Madame Viviane Wade empêchée



Les lauréats viennent du Lycées Blaise Diagne,du Lycée des Parcelles Assainies,du Collège Sacré Coeur et du Collège de Diakhaye.
Une très forte mobilisation a été organisée grâce à monsieur Badji au lycée des parcelles assainies.