dimanche 28 mars 2010

Aristote:Qu'est-ce que la nature?

Parmi les êtres, en effet, les uns sont par nature, les autres par d'autres causes; par nature, les animaux et leurs parties, les plantes et les corps simples, comme terre, feu, eau, air; de ces choses, en effet, et des autres de même sorte, on dit qu'elles sont par nature. Or toutes les choses dont nous venons de parler diffèrent manifestement de celles qui n'existent pas par nature; chaque être naturel, en effet, a en soi-même un principe de mouvement et de fixité, les uns quant au lieu, les autres quant à l'accroissement et au décroissement, d'autres quant à l'altération. Au contraire un lit, un manteau et tout autre objet de ce genre, en tant que chacun a droit à ce nom, c'est à dire dans la mesure où il est un produit de l'art, ne possèdent aucune tendance naturelle au changement, mais seulement en tant qu'ils ont cet accident d'être en pierre ou en bois ou en quelque mixte, et sous ce rapport; car la nature est un principe et une cause de mouvement et de repos pour la chose en laquelle elle réside immédiatement, par essence et non par accident.
Je dis et non par accident parce qu'il pourrait arriver qu'un homme, étant médecin, fût lui-même la cause de sa propre santé; et cependant, ce n'est en tant qu'il reçoit la guérison qu'il possède l'art médical; mais par accident, le même homme est médecin et recevant la guérison; aussi ces deux qualités peuvent-elles se séparer l'une de l'autre. De même pour toutes les autres choses fabriquées; aucune n'a en elle le principe de sa fabrication; les unes l'ont en d'autres choses et hors d'elles, par exemple une maison et tout objet fait de main d'homme; les autres l'ont bien en elles-mêmes, mais non par essence, à savoir toutes celles qui peuvent être par accident causes pour elles-mêmes. La nature est donc ce que nous avons dit. Maintenant, avoir une nature est le propre de tout ce qui a un tel principe. Or toutes ces choses sont substances, car ce sont des sujets et la nature est toujours dans un sujet. Maintenant, sont choses conformes à la nature et ces substances et tous leurs attributs essentiels; par exemple, pour le feu le transport vers le haut; car cela n'est pas nature, pas davantage n'a une nature, mais cela est par nature et conformément à la nature. On vient de dire ce qu'est la nature, ce que c'est que être par nature et conformément à la nature. Quant à essayer de démontrer que la nature existe ce serait ridicule; il est manifeste, en effet, qu'il y a beaucoup d'êtres naturels. Or démontrer ce qui est manifeste par ce qui est obscur, c'est le fait d'un homme incapable de distinguer ce qui est connaissable par soi et ce qui ne l'est pas. C'est une maladie possible, évidemment: un aveugle de naissance peut bien raisonner des couleurs; et ainsi de telles gens ne discourent que sur des mots sans aucune idée.
Aristote, Physique 2.



LA LIBERTE dans la nature et dans la vie sociale:utopie ou projet réalisable?


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A chaque instant de l’histoire, si ce n’est pas toi ou moi, et même si nous n’avons aucun signe de son existence, nous pouvons être sûrs que quelque part dans le monde, il existe une vie humaine solitaire ou une assemblée de vies humaines qui dit non à quelque chose qu’elle cherche à vaincre ou qu’elle aurait voulu pouvoir vaincre.
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Cette dénonciation est en même temps un signe de liberté mais elle indique en même temps une absence de liberté. Car, il y a absence de liberté à chaque fois que la vie animale ou humaine est victime d’un obstacle, d’une barrière, d’un fardeau qui lui empêche d’être ainsi qu’elle voudrait être et de faire ce qu’elle voudrait faire dans on espace, avec son corps, avec son esprit, avec sa volonté et avec son cœur. En termes plus clairs, la liberté se conçoit idéalement par l’esprit comme une absence totale de contrainte ou alors comme le droit de lutter contre toute contraintte qui s'applique sur la vie personnelle ou sur la vie,qu'elle soit rationnellement justifiée ou douteusement justifiée,par la conscience,par la raison, par l'habitude, par la peur,par l'ignorance ou par quelque autre source de contrainte.
Par cette première identité, l’être libre revendiquerait alors une vie d’isolement pur ou alors une insensibilité totale dans un immense réseau relations naturels et sociales parcourus par des influences de toutes sortes,conscientes et qui échappent à notre conscience. Comment stisfaire une telle demande théoriquement et comment l'homme pourrait la vivre concrètement en tant que sujet individuel ou en tant que peuple?
                                                                                                                          
Pierre Hadot,philosophe contemporain,spécialiste de la pensée hellénistique et romaine
Aucun animal ni aucun homme n’est la cause de son apparition dans la nature ni l'inventeur se ses aptitudes acquises au cours de sa socialisation.Les personnalités d'une société humaine ne sont jamais intellectuellement ni du point de vue de leur agilité physique,identique comme deux gouttes d'eau.Néanmoins, dans chaque personnalité ou dans chaque personnahe social s'exprime sa société.En termes courant,il y aurait un déterminisme naturel et un déterminisme culturel,social et psychologique de l'individu du genre humain et donc de ses tendances,goûts et comportements. Le fait que l'homme soit né sans aucune "nature" et soit condamné à s'inventer une identité et un monde subjectifs ,à s'ateler à réaliser cette identité intérieure et extérieure de son existence,est admis depuis longtemps, notamment depuis Jean Itard qui mit en évidence que la source  de toute humanité est la société, qu’il est impossible de se faire homme dans la solitude.Aristote et d'autres comme Rousseau ont montré qu'il est nécessairement un être vivant qui s'appartient relativement dans la mesure où la satisfaction de certains de ses besoins dépend d'autres compétences en dehors de lui. 
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Faut-il conclure de cette situation que les animaux et les hommes sont condamnés à renoncer à la liberté, à vivre comme des esclaves ? N'est-il pas possible de supposer avec Rousseau un homme qui fut indépendant et libre de tout lien social?Mais cette hypothèse ne signifierait-elle pas que l'animal est libre alors que la condition de l'animal est dans son intérieur comme dans son extérieur le dernier degré de l'absence de liberté?
                                         

                                                                           

Le propre de l’homme et c’est là un autre signe de la présence de la liberté en lui, est qu’il est capable d’adapter les choses et le monde à sa situation comme il est capable de s’adapter aux exigences de son environnement naturel et social. Ainsi, pour certains philosophes, l’homme conscient et raisonnable ne réclame pas un monde sans ordre ni loi ni une vie d’isolement qui se conduirait sans principe ou loi à l’égard de lui-même, de la nature et de ses semblables. Quelque soient l’ordre et les lois de la nécessité posées de manière inviolables dans la nature et de manière conventionnelle parmi les hommes, il reste toujours une partie vide, vierge sans contrainte et dont l’aménagement dépend des consciences et des volontés des individus et des peuples. De même, pour l’homme raisonnable, au lieu d’être toujours des entraves vicieuses et fantaisistes contre la liberté, les vraies lois civiles sont essentiellement faites pour servir de garantie ou d’arbitre dans la rencontre des libertés individuelles et les lois naturelles que découvrent les diverses sciences sont des armes pour nier, pour se défendre et pour contrôler la nature. D’autre part, peut-on empêcher à un homme de penser ou de vouloir ou d’aimer par des contraintes extérieures ou domiciliées dans sa conscience ? Mais cette acceptation de l’ordre naturel et de l’ordre social, l’affirmation d’un libre arbitre inattaquable par les diverses influences du monde sauve-t-elle la liberté de l’étreinte de cet inconscient psychique posé au cœur de la vie humaine par la psychanalyse de Freud ? Cette découverte est sans doute une grave menace contre la liberté car c’est pour sécuriser la liberté que Jean-Paul se refuse de reconnaître cette composante de la vie psychique.
Mais pourquoi les individus et même les sociétés s’accrochent-ils à la liberté puisque toute société reconnaît son existence dès l’instant que toute société se définit des limites et qu’elle se crée des tribunaux pour juger des individus et des groupes sociaux supposés agir sans influence incontrôlable par eux ?Si la liberté est l’effort par lequel un homme ou un peuple cherche à se débarrasser d’un fardeau psychologique, morale ou physique qui lui empêcherait d’être ainsi qu’il voudrait l’être et de se comporter ainsi qu’il voudrait, la liberté ne serait-elle pas un des plus hauts biens de la vie humaine.Cependant n’apparaît-elle pas quelquefois comme un lourd fardeau dont on cherche à se débarrasser, et donc comme quelque chose qui devient soudainement négatif et insupportable,lorsque la nécessité de répondre à la responsabilité menace de mort la liberté ou la  vie elle-même?
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SUJET 1: Quand la société condamne un homme ou un groupe d'homme défend-t-elle ou nie-t-elle la liberté?
SUJET 2: La société a-t-elle intérêt à ce que l'homme ne soit pas libre?
SUJET 3: Dieu peut-il tout se permettre?








vendredi 19 mars 2010

Sigmund Freud,Les trois blessures narcissiques


                                     Sigmund Freud,1938

Dans le cours des siècles, la science a infligé à l’égoïsme naïf de l’humanité deux graves démentis. La première fois, ce fut lorsqu’elle a montré que la terre, loin d’être le centre de l’univers, ne forme qu’une parcelle insignifiante du système cosmique dont nous pouvons à peine nous représenter la grandeur. Cette première démonstration se rattache pour nous au nom de Copernic, bien que la science alexandrine ait déjà annoncé quelque chose de semblable. Le second démenti fut infligé à l’humanité par la recherche biologique, lorsqu’elle a réduit à rien les prétentions de l’homme à une place privilégiée dans l’ordre de la création, en établissant sa descendance du règne animal et en montrant l’indestructibilité de sa nature animale. Cette dernière révolution s’est accomplie de nos jours, à la suite des travaux de Ch. Darwin, de Wallace’ et de leurs prédécesseurs, travaux qui ont provoqué la résistance la plus acharnée des contemporains. Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu’il n’est seulement pas maître dans sa propre maison, qu’il en est réduit à se contenter de renseignements rares et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience, dans sa vie psychique. Les psychanalystes ne sont ni les premiers ni les seuls qui aient lancé cet appel à la modestie et au recueillement, mais c’est à eux que semble échoir la mission d’étendre cette manière de voir avec le plus d’ardeur et de produire à son appui des matériaux empruntés à l’expérience et accessibles à tous. D’où la levée générale de boucliers contre notre science, l’oubli de toutes les règles de politesse académique, le déchaînement d’une opposition qui secoue toutes les entraves d’une logique impartiale.
Sigmund Freud, Introduction à la psychanalyse (1916),Deuxième partie,chap18, trad. S. Jankélévitch, Payot, colt. «Petite Bibliothèque», 1975, p. 266-267.



lundi 15 mars 2010

SUJET III:Expliquez et discutez le texte suivant

SUJET: Expliquez et discutez le texte suivant



On ne doit pas s'attendre à ce que les rois se mettent à philosopher, ou que des philosophes deviennent rois ; ce n'est pas non plus désirable parce que détenir le pouvoir corrompt inévitablement le libre jugement de la raison. Mais que des rois ou des peuples rois (qui se gouvernent eux-mêmes d'après des lois d'égalité) ne permettent pas que la classe des philosophes disparaisse ou devienne muette, et les laissent au contraire s'exprimer librement, voilà qui est aux uns comme aux autres indispensable pour apporter de la lumière à leurs affaires, et parce que cette classe, du fait de son caractère même, est incapable de former des cabales et de se rassembler en clubs, elle ne peut être suspectée d'être accusée de propagande.



Emmanuel Kant





























I. Avoir une approche globale du texte pour construire l'introduction en se posant certaines questions fondamentales dont les réponses permettraient de déterminer les affirmations fondamentales du texte et de déterminer les rapports entre ces propositions


Question N°1: Quel est le thème du texte ? 
 Dans ce texte Emmanuel Kant s'interroge sur la philosophie.Pour être plus précis il s'interroge sur le rapport entre la philosophie et le pouvoir politique. On pourrait donc donner au texte le titre suivant:philosophie et pouvoir politique



Question N°2:Quel est l'objectif du texte? 
L'intention ou le but ou ce que Kant veut atteindre,c'est de réfuter ou de renverser ou d'invalider ou de rendre incertaine ou discutable  une thèse ou une théorie philosophique défendue par Platon et selon laquelle fa fonction du philosophe est de gouverneer la cité.Cette thèse est soutenue dans le livre de Platon qui a pour titre La République.
Question N°3:Quelle est la question à laquelle le texte tente de répondre ? 
Quelle est la fonction ou le rôle ou la place du philosophe au sein de la cité dans le domaine de la politique?
Question N°4:Quelle est la réponse ou la thèse que l'auteur donne à la question qu'il se pose ?
Selon Kant le philosophe n'a pas pour fonction politique de gouverner la cité car "ce n'est pas désirable" mais il doit pouvoir s'exprimer librement pour éclairer le pouvoir en place et le peuple.
Question N°5:N'existe-t-il pas une thèse opposée à celle de l'auteur ?
La thèse opposée à celle de Kant est natrellement celle qu'il cherche à invalider, à savoir celle de Platon,la thèse ou la théorie des philosophes-rois de la cité.
Question N°6:Quelle est la structure logique du texte ?
Dans une première partie qui va du début du texte à "le libre jugement de la raison"Kant indique que c'est une attente mal fondée et une possibilité indésirable que de vouloir mettre les philosophes au pouvoir.Mais dans la deuxième partie,il indique qu'il n'y a aucune raison justifiée d'interdire aux philosophes de s'exprimer et que tenir cette classe d'intellectuelle au silence reviendrait à priver aux gouvernants et aux gouvernés de beaucoup d'avantages dans l'éclairage rationnel de l'espace politique.










samedi 13 mars 2010

Hannah ARENDT,Les origines du totalitarisme

Une différence fondamentale entre les dictatures modernes et toutes les autres tyrannies d'autrefois est que la terreur ne sert plus à exterminer et à épouvanter les adversaires,mais à gouverner des masses parfaitement dociles.La terreur telle que nous la connaissons aujourd'hui frappe sans qu'il y' ait eu auparavant provocation,et ses victimes sont innocentes,même du point de vue de l'oppresseur.Ce fut le cas dans l'Allemagne nazie où la terreur fut pleinement employée contre les Juifs,c'est-à-dire contre des personnes qui avaient en commun caractéristiques indépendantes de leur comportement spécifique...
Nous n'examinerons pas ici la conséquence du gouvernement par la terreur,à savir que personne,pas même les bourreaux,n'est jamais à l'abri de la peur;ce qui nous occupe c'est l'arbitraire dans le choix des victimes;il est fondamental que qu'elles soient objectivment innocentes et qu'elles soient choisies indépendamment de ce qu'elles peuvent avoir ou n'avoir pas fait...La victime de la terreur moderne présente toutes les caractéristiques du bouc émissaire:elle est objectivement et absolument innocente,puisque rien de ce qu'elle a fait ou n'a pas fait n'a d'importance,ni la moindre relation avec le sort qui la frappe.
Hannah ARENDT, Les origines du totalitarisme, Chapitre premier ,"L'antisémitisme,insulte au sens commun",Editions Quarto Gallimard,p.223.

Sigmund Freud sur conscience,inconscient,résistance et refoulement


Comment se faisait-il donc que des patients eussent oublié tant de faits de leur vécu extérieur et intérieur,et qu'ils pussent cependant se les remémorer quand on leur appliquait la méthode que nous avons décrite?A ces questions l'observation apporta une réponse exhaustive.Tout ce qui était oublié avait été d'une manière ou d'une autre pénible,que ce fût effrayant ou douloureux ou honteux,face aux exigences de la personnalité.Une idée s'imposait d'elle-même;c'était justement pour cette raison que cela avait été oublié,c'est-à-dire n'était pas resté conscient.Pour le rendre malgré tout à nouveau conscient,il fallait surmonter chez le malade quelque chose qui le cabrait,il fallait y mettre du sien pour le presser et l'obliger.L'effort exigé de la part du médecin était d'une intensité variable suivant les cas,il était proportionnel à la difficulté que présentait la chose à remémorer.La dépense d'énergie du médecin donnait manifestement la mesure d'une résistance chez le malade.Il suffisait maintenant de traduire en mots ce qu'on avait éprouvé soi-même,et l'on était en possession de la théorie du refoulement.
Sigmund Freud,Sigmund Freud Présenté par lui-même,traduit de l'allemand par Fernand Cambon,Editions Gallimard,pp.49-50.

Jean-Jacques Rousseau sur science et vertu



Que la culture des sciences corrompe les moeurs d'une nation, c'est ce que j'ai osé soutenir,c'est ce que j'ose croire avoir prouvé.Mais comment aurais-je pu dire que dans chaque homme en particulier la science et vertu sont incompatibles,moi qui ai exhorté les princes à appeler les vrais savants à leur cour,et à leur donner leur confiance,afin qu'on voie une fois ce que peuvent la science et la vertu réunies pour le bonheur du genre humain?Ces vrais savants sont en petit nombre,je l'avoue;car pour bien user de la science,il faut réunir de grands talents et de de grandes vertus;or c'est ce qu'on peut espérer de quelques âmes privilégiées,mais qu'on ne doit point attendre de tout un peuple.On ne saurait donc conclure de mes principes qu'un homme ne puisse être savant et vertueux tout à la fois.
Jean-Jacques Rousseau, "Réponse au roi de Pologne, Duc de Lorraine",in Discours sur les sciences et les arts,Editions Garnier-Flammarion,Paris,1992,p.75. 

mardi 9 mars 2010

Sujet:Peut-on dire que la société est créée pour rendre l'individu plus fort?

INTRODUCTION

Dans les premiers jours de sa naissance, le petit de l'homme ne dispose presque d'aucun pouvoir.Il n'a aucun pouvoir particulier émanant de son corps.Il n'a aucun pouvoir émanant de son esprit.Pendant des années il est presque exclusivement sous la dépendance totale de son entourage,contrairement à beaucoup d'autres êtres vivants qui n'ont besoin de l'assistance de leurs semblables que durant quelques mois,rarement des années parce que retrouvant presque le même pouvoir que les autres après quelques mois au sein du monde,puisque ce pouvoir est logé totalement en eux par la nature et s'éveille sans avoir besoin d'être excité ou éduquer.Mais tout au long de son séjour avec ses semblables, nous voyons que le petit de l'homme est instruit,est entraîné et découvre dans son corps et dans son esprit des compétences qui ne se manifesteraient point en lui s'il avait été isolé de ses semblables dès sa naissance.En effet, il ne suffit pas de naître d'un père et d'un mère hal pulhar pour parler le peulh ou le toucouleur.De même, il ne suffit pas d'avoir une tête d'homme pour retrouver dans cette tête les compétences nécessaires pour sésoudre un problème de mathématique.L'exemple des cas d'enfants sauvages rééduqués par le médecin français Jean-Itard est une des preuves matérielles ou historiques qui met en évidence ce que les divers pouvoirs de l'homme doivent à leur commerce avec leur semblable.Si l'homme devient fort, il tient cette puissance moins de la nature que de l'éducation qu'il reçoit au sein de sa société.En ce sens, il est légitime de dire que la société ait rend l'individu plus fort comparé à ce qu'il serait s'il était isolé de ses semblables.Mais la société n'est-elle pas une source de contrainte?L'inidivud qui intègre et assimile les lois, les normes, les valeurs et les modèles de sa société et qui est sous le contrôle d'un pouvoir public impersonnel,peut-il encore concerveiquer ou revendcette liberté qui voudrait pouvoir tout dire et tout faire en tout domaine et à tout moment?Peut-on dire que partout la création de la société a augmenté la sécurité de l'individu?Ne peut-on pas voir dans quelque société que la présence de d'autrui est plus aliénante qu'elle ne libère et inspire confiance et sécurité,puisque l'autre peut apparaître comme celui qui confisque ce qui est légitimement à moi, que l'autre est plus prompt à tuer son semblable que la nature sauvage?
Il y a donc lieu de se demander si la société est une source de renforcement de l'individu ou plutôt une source d'affaiblissement.Il s'agit d'une question qui intéresse tout un chacun à présent que chaque vie humine est inscrite dans une société.

lundi 1 mars 2010

CONSCIENCE ET INCONSCIENT DANS LA VIE

INTRODUCTION

L'éléphant est physiquement plus grand que l'homme mais ne nettoie pas son milieu de vie:la notion de propreté et la gestion de l'environnement sont aussi des inventions de la conscience.

Si nous nous limitons au contenu ou au sens que livre immédiatement son origine latine,nous dirons que la conscience se définit toujours ou a pour essence ou se définit par son pouvoir de savoir,de connaître, de distinguer, de reconnaître, d'identifier,de sentir,de se souvenir,etc. En ce sens nous ne pouvons pas nier son existence chez l'aminal et chez tout être vivant, en ce sens que vivre, c'est au moins sentir quelque chose ou identifier quelque chose dans le monde.Les vautours peuvent identifier un cadavre et localiser sa position dans l'espace.Mais il y a quelque chose que les vautours ne savent pas:pourquoi ou de quoi est morte la vie autour de laquelle ils se régalent et se battent?
Les chiens aident la police et la gendarmerie dans des activités qui impliquent un pouvoir de rétention d'information et de rappel des informations antérieurement enregistrées.Mais le chien ne sait pas pourquoi la drogue se vend dans la société et où va l'argent de la drogue.Ce pouvoir de savoir est celui qui marque la ligne de séparation entre la conscience purement animale ou instinctive parce que naturelle et la conscience humaine.Le propre de la conscience humaine est de savoir,d'imaginer, de concevoir, d'innover, de démontrer, de justifier, de nier, d'accepter, de prévoir,de supposer,d'organiser,d'indiquer ce qu'il faut dire ou faire ou empêcher de dire ou de faire en considération de certaines conséquences.La conscience de l'animal ou le pouvoir de savoir du vautour ne lui permet pas de savoir si demain une vie va mourir ou non.Cette conscience sensitive ne connaît que le présent et connaît de manière immédiate, sans détour,alors que la conscience humaine atteint ce qu'elle sait comme vrai ou faux ou possible en passant par des comparaisons, des déductions, des hypothèses,c'est-à-dire de manière immédiate.En ce sens la conscience humaine est la faculté de mettre en évidence des relations cachées ou de créer des relations artificielles entre les choses du monde et entre elle-même et les autres consciences du monde.
On comprend alors toute l'importance de la conscience dans la vie individuelle des hommes comme dans leur vie sociale.Elle est la mère de la philosophie, de la science,de la paix, de la guerre,etc.Mais la conscience est-elle la seule à conduire l'homme dans le monde?Malgré son pouvoir qui se lit dans les transformations que l'homme a introduit dans sa vie et dans son environnement,aussi bien dans la conception du monde que dans l'action poitique, peut-on dire que la conscience est assez puissante pour nouus éclairer toute la réalité?Ne nous arrive-t-il pas dans nos rêves ou dans certaines de nos actions ou dans ceux des auutres, de nous sentir étrnager à nous mêmes, de ne pas nous reconnaître.Comment expliquer qu'un élève ayant récité sept fois de suite une leçon,dans une huitième tant immédiatement la dernière performence,n'arrive plus à réciter sans faute?Comment comprendre le fait que dans certaines circonstances, la bouche d'un orateur puisse faire sortir publiquement un mot indésirable qu'il ne fallait pas dire selon un certain ordre dans les rapports avec ses interlocuteurs et dans les propos de son discours?Pourtant, lorsque Sigmund Freud a émis l'idée de l'existence d'un inconscient psychique,des voix bien informées et bien autorisée dans leur domaine se sont élevées pour combattre cette conception de la vie psychique.Cette critique ou ce refus, est sans doute motivé,car l'homme raisonnable et libre refuse toujours ou accepte à cause d'une conséquence positive ou négative perçue.En effet, comment Jean-Paul Sartre pourrait-il sauver sa liberté face aux forces armées destructrices de l'inconscient?Comment Socrate et plus proche de nous,René Descartes pourrait-il sauver l'idée d'une conscience absolue face aux ordres exécutés de l'inconscient par les individus et par les foules?
Renoncer à des heures de sommeil ou de loisirs ou de dépenses inutiles dans des cérémonies pas nécessaire et investir dans le sens d'une qualification professionnelle est un choix et un choix et acte engendrés par la conscience et nourris par la volonté.Les différences entre les hommes et les peuples ne seraient-elles pas alors des conséquences des différences entre leurs consciences,différences qui viendraient sans doute comme le dit Marx des conditions matérielles de la vie,mais aussi de la volonté de vivre individuellement mais aussi collectivement?

Il importe de s'interroger sur la conscience,non pas seulement pour avoir une bonne note en classe, mais toout simplement sinon surtout et avant tout, pour nous comprendre et pour comprendre l'autre vie qui s'exprime en dehors de nous et pour chercher un ordre social et mondial conforme à notre situation d'être vivant limité dans le temps et dans l'espace.