mercredi 8 novembre 2017

Un problème dans le diagnostic de l’action humaine



                Un problème dans le diagnostic de l’action humaine 




Le diagnostic de l’action humaine pour la détermination de sa nature et l’identification  de ses caractéristiques particulières est essentiel dans la vie sociale et dans la vie personnelle de l’homme, parce que l’homme, en tant qu’être moral et animal politique, comme l’animal et toute chose dans l’existence, est essentiellement une force, ou, est universellement composé de forces, et le destin de toute force est d’agir, de réagir, volontairement ou involontairement, avec un certain pouvoir d’action et d’influence, dans une étendue spatiale et temporelle, sur elle-même, sur d’autres forces dans son environnement physique ou métaphysique. Les choses et les êtres qui constituent l’ensemble qu’on appelle monde ou univers, y compris l’être supérieur qu’on appelle Dieu, sont égaux par nature.

 C’est donc l’action qu’ils exercent ou qu’ils peuvent  subir et les caractéristiques de leurs actions, qui distinguent les choses et les êtres de l’existence essentiellement considérés en tant que forces, constantes ou extensibles, dans leurs divers mouvements au sein d’une étendue spatiale et temporelle déterminée dans la nature ou dans la société humaine.

On peut ne pas connaître le nom d’un végétal ou d’un animal rencontré et observé dans la nature, et donner une information significative sur son existence, sur son identité, en fournissant des renseignements sur son comportement, sur les réponses constantes ou variables qu’il fournit dans une certaine situation dans laquelle, en tant que force ou ensemble de forces, il entre en contact avec d’autres forces connues ou inconnues de lui ou de l’observateur.

Deux végétaux de la même famille répondent de la même manière et toujours, aux actions des autres forces avec lesquelles les forces qui les composent entrent en contact. Deux jumeaux ayant reçu la même éducation ou des éducations différentes, deux sociétés, deux institutions sociales ayant la même fonction et les mêmes composantes, ne produisent pas les mêmes problèmes, et  ne répondent pas nécessairement de la même manière dans une même situation donnée, en supposant qu’ils ont les mêmes forces physiques ou psychiques, les mêmes pouvoirs d’action et d’influence.

Deux policiers ne répondent pas de la même manière quand ils ont reçu le même entrainement et sont équipés des mêmes armes, des mêmes droits, et dans la même mission, dans une même situation déterminée, et deux contingents de la  même institution ne reçoivent pas nécessairement les mêmes ordres sous le commandement de deux chefs ayant reçu la même formation dans une même situation engageant leur vie personnelle, celle du corps général qu’il constituent ou celle de l’ordre public et de l’intérêt général du peuple, de la république ou de la nation. C’est donc l’action qui fait l’animal et c’est l’action qui permet de définir l’homme et ses diverses intuitions dans le même monde, sous l’action de le présence ou de l’absence des mêmes forces : dis-moi comment tu réagirais dans telle situation ou comment tu as effectivement réagi dans telle situation, et je te dirais une caractéristique permanente ou provisoire de ton identité, en tant qu’individu, animal sensible ou raisonnable, peuple, société, nation, État ou gouvernement.
 Si tous les hommes naissent égaux par la même force originelle et universelle, et avec les mêmes forces initiales constituant leur intimité, c’est l’action des forces qui les composent dans les forces de leur champ d’apparition qui est la source de toutes les différences qui les séparent et de tout ce qui les rapproche dans leur devenir. L’histoire humaine, celle de l’homme, celle de la société, celle du peuple, celle de la nation, celle de sa gouvernance, est toujours et partout, l’histoire de l’orientation, du contrôle, de l’éducation, de l’entraînement, de l’extension, de la compression du mouvement des forces qui les composent, par un ensemble d’activités et d’actions spécifiques individuelles ou collectives, caractérisables et quantifiables, par un diagnostic pouvant viser leur efficacité, leur rationalité, leur légitimité, leurs conséquences, etc.

Tous les tribunaux des hommes, les tribunaux dans  leurs consciences individuelles et les tribunaux publics en dehors de leurs consciences individuelles, sont toujours des instances dans lesquelles s’examinent, se caractérisent, se jugent, s’apprécient, se mesurent, s’approuvent, se désapprouvent, se condamnent,  se punissent et se récompensent les actions humaines individuelles et leurs actions collectives, en termes de rationalité, d’efficacité, de rationalité, de moralité, de bien et de mal, etc.

Mais vois-t-on que ces jugements sont universellement considérés comme justes ou injustes ? Non, car, il est possible qu’une affaire soit jugée différemment d’un tribunal à un autre par des juges sortant de la même université et sous la direction des mêmes maîtres.





Le problème fondamental ou un des problèmes fondamentaux du diagnostic de  l’action humaine et même de l’action au sein de la nature, se trouve dans la relativité de sa signification, de sa valeur, de sa rationalité, de son efficacité, de sa légitimité, de son universalité, de sa reconnaissance comme visant ou sortant du bien ou du mal. Est-ce à dire que l’universalité et l’unité des hommes n’est pas possible dans le champ de l’action humaine ?

Quelle est la source de ce relativisme ? Est-ce impossible de désigner l’action droite, l’action bien, l’action vertueuse, l’action légitime, l’action rationnelle dans le champ des actions humaines personnelles et collectives au-delà des différences de toutes sortes qui séparent les humains, leurs cultures, leurs convictions, leurs certitudes et leurs croyances et leurs intérêts ?

N’y a-t-il pas une boussole indépendante de la raison et de la volonté et des intérêts humains en lutte pour dire : voici la caractéristique ou l’ensemble des propriétés universelles de l’action humaine raisonnable, de l’action humaine légitime, de l’action humaine vertueuse, de l’action humaine nécessaire ?

C’est le problème fondamental de ces recherches et réflexions philosophiques sur le mouvement des forces qui constituent les choses et les êtres de l’existence dans le devenir universel  et en dehors du devenir, notamment des forces du devenir historique.

mardi 10 octobre 2017

De l’origine et de la nature ou de la composante universelle des choses et des êtres du monde et de leur destin






De l’origine et de la nature ou de la composante universelle des choses et des êtres du monde

 
1.
      Nous constatons sans peine dans les indications des mots « existere », « exister », « am » et « jig », pris respectivement du latin, du français, du wolof et du sérère au Sénégal, et en accord avec les faits dans la réalité qu’ils désignent,  dans les choses et dans les êtres de toutes sortes au sein de la nature et dans la société humaine, que la totalité de l’existence qu’on appelle  monde ou univers est une gigantesque étendue spatiale et temporelle d’un immense mouvement général et d’une multitude de mouvements particuliers d’un nombre fini ou toujours extensible et compressible de mobiles particuliers produits par la nature et par la société et produisant la nature et la société.
2.      Le Dictionnaire Larousse indique pour le latin, le « existere » signifie « sortir de quelque chose, se faire voir, naître de quelque chose, avoir son origine, sa source ou son fondement matériel ou théorique dans quelque chose de plus ancien qui en est la cause ou qui suit et qui est sa conséquence ou sa raison d’être nécessaire et suffisante, subjective ou objective. Le français qui a transformé ce mot indique qu’ « exister, c’est être présent dans quelque chose, apparaître dans quelque chose, se former dans quelque chose, appartenir à quelque chose », etc. Quant au Wolof et au sérère du Sénégal, les mots « am » pour le premier et le mot « jig » pour le deuxième, équivalents des expressions latine et françaises, « »existere » et « exister », c’est « avoir quelque chose, être propriétaire de quelque chose ».
3.      La sortie implique nécessairement un mouvement, de même que l’entrée d’une chose dans une autre.
4.      En accord avec les mots, nous voyons la nature sortir de la nature par la rencontre des ovules et des spermatozoïdes, par le processus de la gestation et de l’accouchement. Nous voyons la sueur sortir du corps. Nous voyons la lumière sortir d’un ciel et du soleil, de la lune, des étoiles, de l’eau et des yeux. Nous voyons le vent sortir du ventre de la nature. Dans la société humaine, nous voyons la culture sortir de la rencontre entre la sensibilité et l’intelligence humaine et les choses et les différents événements de leur monde extérieur et des manifestations de leurs intimités. Nous voyons la dictature, la tyrannie, la monarchie, l’argent, sortir des diverses rencontres entre les hommes. Nous voyons la pauvreté et richesse faire leur apparition dans la société. Nous voyons la guerre et la paix apparaître et mourir parmi les hommes.  
5.       Ce mouvement observable à la surface du monde dans sa dimension physique la plus proche, est aussi présent selon la physique et la biologie, dans l’infiniment petit du monde physique ailleurs, comme il est constable dans la partie psychique et métaphysique du monde, dans l’esprit, dans la raison, dans l’âme, dans la volonté, dans la conscience, dans l’inconscient physique.
6.      L’existence des choses et des êtres matériels et immatériels, réels ou imaginaires, est inséparable de la force, parce qu’ils admis par tous les êtres pensant, qu’il ne peut rien exister sans l’activité d’une force ou d’un ensemble de forces ayant un certain pouvoir d’action et d’influence lui permettant de créer, d’imaginer, d’inventer, de concevoir, d’exécuter, de matérialiser, de concrétiser, de vouloir, de refuser, d’attaquer, de résister, de produire, de se produire, de se reproduire. Pareillement, il est admis que le destin, la finalité, la fonction de toute force est d’agir ou de réagir. Il ne peut pas non plus y avoir de force et d’action si rien n’existe pas.
7.      Le mouvement universel qui s’observe dans la partie  physique et dans la partie métaphysique du monde ou de l’univers nous révèle que la nature et la société humaine sont essentiellement comme les considèrent la physique et Newton, des champs de forces.
8.      Aux origines de l’existence de la nature et de la société humaine, se trouve donc nécessairement une certaine force, un ensemble de forces qui coopèrent et agissent ensemble, qui s’opposent, se contredisent, se neutralisent, qui entrent en compétions et en conflit dans leurs rencontres au sein des étendues spatiales et temporelles qui constituent leurs champs d’apparition.
9.       Exister « en acte » et « en puissance », de fait ou en droit par la raison, c’est donc sortir d’une certaine activité propre à une certaine force, à un ensemble de forces ayant un pouvoir d’action et d’influence leur permettant de produire, de reproduire, de détruire, de transformer, de conserver et que l’avoir, la propriété, la composante matérielle nécessaire et universelle pour concevoir et donner l’existence à toute chose, est la force et le destin de toute force est d’agir ou de réagir ou de permettre d’agir et de réagir, d’attaquer, de se défendre, de résister contre une autre dans son champ d’apparition.
10.  Le monde ou l’univers considéré dans la nature et dans la société, est donc une étendue spatiale et temporelle à la fois matérielle et immatérielle, un champ de mouvements généraux et de mouvements particuliers d’un ensemble d’activités de forces.

11.  C’est ce mouvement et donc les forces et les activités qui le produisent dans la nature et plus spécifiquement dans la société humaine, qui constituent la matière première de ces Réflexions philosophiques sur l’existence.




mardi 3 octobre 2017

Hegel/ Francis Fukuyama:"Les hommes ne recherchent pas simplement le confort matériel, mais le respect ou la reconnaissance"



 Les hommes ne recherchent pas simplement le confort matériel, mais le respect ou la reconnaissance, et ils croient qu’ils méritent ce respect parce qu’ils possèdent une certaine valeur ou une certaine dignité. Une psychologie ou une science politique qui ne prendrait pas en compte le désir de reconnaissance de l’homme et sa volonté intermittente-mais très prononcée- d’agir parfois contre ses instincts naturels les plus forts méconnaîtrait quelque chose de très important à propos du comportement humain.



Pour Hegel, la liberté n’était pas simplement un phénomène psychologique, mais l’essence de ce qui était spécifiquement humain. Dans ce sens, la liberté et la nature sont diamétralement opposées. «  Liberté » ne signifie pas la liberté de vivre dans la nature ou conformément à la nature : au contraire, la liberté ne commence que là où la nature cesse. La liberté humaine n’apparaît que lorsque l’homme est capable de transcender son existence naturelle et animale, et de créer un nouveau moi pour lui-même. Le point de départ emblématique de ce processus d’autocréation est la lutte à mort de pur prestige.



Mais si cette lutte pour la reconnaissance est le premier acte authentiquement humain, il est loin d’être le dernier. La lutte se termine en effet par une relation de maître à esclave qui est loin d’être satisfaisante, à plus d’un titre, pour l’un comme pour l’autre. La bataille sanglante entre les « premiers hommes » de Hegel n’est que le point de départ de la dialectique hégélienne, et nous laisse un très long chemin à parcourir avant d’atteindre la démocratie libérale moderne. 




Le problème de l’histoire humaine peut être vu, en un sens, comme la recherche d’un moyen de satisfaire à la fois les maitres et les esclaves dans leur désir de reconnaissance, sur une base de réciprocité et d’égalité ; l’Histoire se termine alors avec la victoire d’un ordre social qui accomplit cet objectif.



Toutefois, avant de passer aux étapes ultérieures dans l’évolution dialectique, il serait utile d’opposer la conception hégélienne du « premier homme » à l’état de nature les visions des fondateurs du libéralisme moderne, Hobbes et Locke. En effet, si les points de départ et d’arrivée de Hegel sont assez semblables à ceux des penseurs anglais, les conceptions de l’homme sont radicalement différentes et nous offrent des points de vue opposés sur la démocratie libérale moderne.
Francis Fukuyama, La fin de l’histoire et le dernier homme, « Au début, une lutte à mort de pur prestige ».