mardi 25 octobre 2011

Qu'est-ce que la philosophie?

   COURS DE PHILOSOPHIE
                 Proposé par
M.Samba Guejopaal Gnane
   PREMIERE DISSERTATION


SUJET : PEUT-ON DIRE QUE LA PHILOSOPHIE EST L’AMOUR DE LA SAGESSE ?



                                                 INTROUDUCTION
Dans le domaine de la théorie comme dans celui de la pratique, la confusion des choses peut-être fatale. La définition est donc nécessaire puisqu’elle est une opération mentale qui opère une discrimination radicale ou relative dans l’espace des idées ou dans celui des choses matérielles. Définir une chose, c’est lui donner une propriété universelle qu’elle est la seule à posséder depuis sa conception, donc naturellement et nécessairement et de manière permanente. Cet élément qui distingue une chose de ce qu’est pas est appelé « nature de la chose » ou « essence » de la chose, ou chose en général, ou chose en soi, une chose formelle et est produite par l’esprit divin ou humain par son pouvoir de créer et de donner des propriétés. Il s’agit donc pour nous de rechercher et de trouver si elle existe, une propriété ou un ensemble de propriétés qui resterait constant dans la philosophie parce que nécessaire à son existence et à celle du philosophe. Notre enquête étymologique et bibliographique du mot philosophie autorise à dire que la philosophie peut être comprise comme une tendance vers la sagesse en tant que forme et degré de connaissance, mais aussi en tant forme ou manière de vivre concrètement dans la nature et avec ses semblables.
I.            Qu’est-ce qu’une définition ?
Une définition indique une propriété naturelle, nécessaire, universelle ou générale qui appartient exclusivement à une famille d’individus naturels ou artificiellement créés par l’homme et dont chacun porte totalement ou relativement cette propriété. Une définition sert donc à distinguer une chose d’une autre et à regrouper les choses en classe ou en famille fondée sur cette propriété qui est l’essence ou la nature de chaque membre de cette famille. Comme la définition indique une propriété universelle et constante, pour qu’une chose soit donc définissable par une propriété universelle et permanente, il faut que la chose ait une forme parfaite en dehors de toute évolution dans le temps et dans l’espace. La définition d’une chose est donc sa forme idéale de la chose. Comme la perfection n’est pas dans le monde sensible de la matière où tout change, il faut supposer qu’il existe un autre monde  au sein desquels, les mêmes choses du monde sensible existent mais de manière différente. L’autre monde au sein duquel nous trouvons des choses est celui de l’esprit ou de la conscience et encore appelé monde de la raison. Comme la raison ne peut pas contenir les choses en tant qu’elles sont matérielles, les choses dans l’esprit de manière formelle. C’est pourquoi on oppose forme et matière en philosophie. C’est donc dans le monde de l’esprit qui est un monde abstrait qu’il faut chercher la propriété universelle de toute chose, sa propriété nécessaire et permanente parce que parfaite. La définition est donc un acte de création originelle  d’un esprit humain ou divin qui détermine de manière définitive ce que la chose doit être, par nécessité et universellement. Ainsi l’esprit mathématique a créé une famille de figures géométriques dans laquelle le Triangle se reconnaît toujours dans sa constitution fixe par ses trois côtés et par la valeur de ses trois angles qui est de 180 degrés. Le fait que le triangle rectangle ou isocèle n’est pas une propriété nécessaire pour définir le triangle en général, mais une propriété secondaire dans la famille du Triangle en général, du triangle universel, du triangle en soi, de l’Idée de triangle, du concept de triangle. Il y a donc un lien entre l’idée selon laquelle toute chose est définissable et l’idée du déterminisme. Il y a aussi un lien de parenté entre définition et connaissance car ce qui n’est pas fixe, ce qui est en perpétuel mouvement ne peut pas être connu.






  PREMIERE THESE :


La philosophie est l’amour de la sagesse

1. Les fondements théoriques et historiques qui justifient cette première thèse


1.1.    La composition du mot



Le mot philosophie est formé de deux mots grecs que sont « philos » qui veut dire « amour » et « sophos »qui veut dire « sagesse ».L’enquête ou l’analyse sur l’origine linguistique et étymologique du mot révèle donc que la philosophie est l’amour de la sagesse.


1.2.  Les propos de Juliusz Domanski rapportant des propos de Pythagore considéré comme créateur du mot


Dans son ouvrage intitulé, La philosophie, théorie ou manière de vivre ? , Juliusz Domanski parlant rapportant les propos de Pythagore s’adressant au tyran de Philonthe appelé Léon, écrit que « La philosophie est quelque chose de dynamique, de potentiel. Elle est une tendance permanente, un processus sans fin ; en tendant à son but, la sagesse, elle ne l'atteint jamais. Issu du grec, le terme philosophie (philos : amour et sophia : sagesse) veut dire amour de la sagesse. Le philosophe est l'ami de la sagesse. »


1.3.    L’opinion de René Descartes



La philosophie est aussi inséparable de la sagesse selon René Descartes : « J'aurais voulu premièrement y expliquer ce que c'est que la philosophie, en commençant par les choses les plus vulgaires, comme sont: que ce mot de philosophie signifie l'étude de la sagesse, et que par la sagesse on n'entend pas seulement la prudence dans les affaires, mais une parfaite connaissance de toutes les choses que l'homme peut savoir, tant pour la conduite de sa vie que pour la conservation de sa santé et l'invention de tous les arts »,René Descartes, Les principes de la philosophie.


1.4.    Ce que peut signifier l’expression amour de la sagesse



D’après Juliusz Domanski  dans l’ouvrage précédemment cité, ceux que Pythagore appelait « tendant à la sagesse » se reconnaissait par ces traits assez remarquables : « La vie humaine, lui dit-il, ressemble aux jeux panhelléniques auxquels trois genres d'hommes participent : ceux qui cherchent à y gagner le prix et la gloire, ceux qui y viennent pour vendre ou acheter quelque chose, et ceux qui - les moins nombreux et en même temps les plus nobles de tous les participants- n'y cherchent ni la gloire ni la richesse, mais se contentent de regarder ce qui s'y passe. De la même façon, continua Pythagore, nous aussi, les philosophes , nous sommes venus à cette vie d'une autre vie, non pour y gagner la gloire ou l'argent, comme les autres gens, mais en méprisant à la fois la gloire et l'argent ; nous voulons rechercher, de toute notre diligence, la nature des choses, c'est-à-dire la réalité elle-même. »Si nous considérons notre monde comme un gigantesque stade de compétitions diverses et comme un gigantesque marché, le philosophe considérerait que dans ce stade et dans ce marché, le sage est comparable à un observateur désintéressé, lucide, attentif et impartial, à un arbitre qui ne vend rien, ne convoite et ne consomme ni ne vend aucun des biens de ce marché. Nous sommes donc tentés et fondés pour dire que le sage auquel veut ressembler le philosophe, d’après cette métaphore de Pythagore, serait celui qui, tout en étant par son corps dans ce stade et dans ce marché, est en dehors de ce monde où rien ne l’intéresse. Le sage n’a qu’une seule cible, un seul centre d’intérêt qui est le centre de la nourriture non pas de son corps, mais de son esprit dont la soif est la soif de connaître parfaitement la nature de toutes choses connaissable par l’homme. Comme la sagesse est une propriété exclusive de Dieu, on peut dire que la sagesse humaine qui s’exprime dans la sagesse philosophique est un effort pour ressembler ou pour se rapprocher de Dieu, un effort pour se débarrasser du corps et un effort pour rendre l’esprit plus libre des influences du corps ou des sens. Mais la sagesse n’est pas la parfaite « connaissance de toute chose » telle qu’elle s’exprimait chez Socrate élu « sage de la cité »par l’Oracle de Delphes. En effet, Socrate revendiquer l’ignorance. Il disait tout ignorer, ne rien savoir si ce n’est qu’il sait qu’il ne sait rien. En ce sens donc, le sages est celui est conscient de ses limites, celui accepte ces limites, celui qui désire s’élever et dépasser ses limites, celui qui s’efforce de sortir de son ignorance. En ce sens la sagesse est un état d’esprit, une attitude morale, mais aussi une attitude pratique dans la vie. Dans sa forme pratique, dans « les affaires »morales, sociales, économiques et politiques consisterait à agir en se conformant à la « nature des choses et à la « nature de l’homme » si cette dernière existe, en vue de devenir libre et heureux.
En résumé nous pouvons dire que la philosophie est l’amour de la sagesse et le fait de tendre vers la sagesse, revient à dire tendre vers la connaissance de la nature des choses, vers la connaissance de l’essence qui fait « la réalité de la chose. »Tendre vers la sagesse, c’est apprendre à se débarrasser de tout ce qui empêche à notre esprit de retrouver la définition ou la forme idéale de toute chose telle qu’elle est conçoit dans la raison de la nature ou dans l’esprit de Dieu ou dans l’esprit de l’homme qui en est le créateur. Tendre vers la sagesse, c’est avant tout tendre vers la connaissance parfaite de l’esprit ou de la raison parfaite. En supposant que l’homme est né imparfait avec des sens ou une raison imparfaite, alors la philosophie peut être considérée comme un processus de perfectionnement de la raison ou du corps ou au détriment du corps méprisé et de tout ce qui est sensible. Si nous supposons que l’homme est né avec des sens ou avec une raison parfaite et que nous faisons l’expérience de ses erreurs de jugements par les sens ou par la raison, nous dirons que la philosophie est une effort pour retrouver une raison naturelle et des sens parfaits qui ont subis des transformations accidentelles rectifiables pour leur redonner leur pureté originelle et leur efficacité naturelle.


2. Qu’est-ce que la « nature » d’une chose ?


La nature d’une chose quelconque est une propriété que cette chose possède dès sa constitution dans le lieu qui est le ventre où elle a été formée comme un enfant dans le ventre de sa mère. La nature d’une est cette propriété que cette chose doit nécessairement et partout avoir. La nature d’une chose ou son essence est ce qui enlevé de cette chose entraine sa mort ou sa transformation en quelque chose d’autre. La nature d’une chose c’est ce qui permet de définir une chose.


2.1.    Y’ a-t-il dans une chose ce qui n’est pas sa nature ?



Dans une chose ou entre deux choses, on peut distinguer ce qui est sa nature ou ce qui est produit par sa nature et ce qui ne fait pas partir de sa nature. Ce qui se trouve dans une chose et qui n’est pas naturel et qui n’est donc pas nécessaire est accidentel, contingent. Ce qui se trouve dans la chose et qui n’est pas universelle est accidentel, particulière, relatif, c’est-à-dire que cela peut apparaître en un lieu et ne pas apparaître dans la même chose qui se trouve dans un autre lieu ou dans une autre époque de son histoire. Ainsi, on peut dire que la capacité de tous les humains à produire une culture est une nature ou une compétence universelle mais la culture sérère est une culture relative. Ce qui permet donc de créer la culture est universel mais les cultures que ce moyen permet de produire sont particulières.


2.2.    Pourquoi chercher à connaître la nature de chaque
chose et non pas ce que la chose a d’accidentel ?



Pour avoir des résultats ou des jugements assez généraux qui s’appliquent à un grand nombre de faits ou d’individus constituant des cas particuliers d’une même famille d’être définis par une même nature ou une même essence. Pour parler au nom de tous les humains, on ne peut pas se fonder sur des exemples particuliers même s’ils sont très nombreux. Pour émettre un jugement valable sur tout homme particulier du genre humain, il faut supposer qu’il existe quelque chose d’universelle dans tout homme depuis sa naissance et que ce dénominateur commun ne change pas. La philosophie est la connaissance du général, la connaissance de la totalité, la connaissance du genre ou de l’espèce et la connaissance d’une partie isolée du tout. La philosophie suppose qu’en toute chose il y a de l’immobile malgré l’universalité du mouvement. Comme les essences du monde intelligible de l’esprit sont immobile et éternelles parce que parfaites et que les existences particulières de ces essences dans le monde physique sont en perpétuel mouvement et en changement et qu’on ne peut connaître que ce qui est absolument immobile ou qui ne varie que très rarement, les philosophe ont choisi de connaître l’essence. Seule cette connaissance de l’universelle qui contient tous les cas particuliers possibles, est capable de prévoir ce qui se produirait dans la chose dans un avenir proche ou lointain ou dans un passé donné, historique ou hypothétique.



2.3. La nature de la chose est-elle accessible aux sens ?




Les choses sont dans le monde sensible ou physique avec des formes remplies de matières. Une chose est une forme abstraite ou générale remplie de manière particulières pas une matière qui l’habille. La nature de la chose n’est pas immédiatement accessible au sens. Elle est en général cachée au sens et se trouve au-delà de la matière de la chose concrète dans un autre monde : le monde intelligible de l’esprit ou de la raison ou encore de la conscience. C’est donc la raison ou l’esprit qui crée la nature de la chose au moment où il décide de la créer avec une propriété distinctive parmi d’autres choses. Si donc le philosophe « méprise le monde sensible » et tout laisse à dire qu’il « méprise »le monde sensible à l’image de Thalès, alors la philosophie est la recherche de la nature de toute chose par la raison pure sans la solidarité avec les sens.



2.4.Comment l’atteindre la nature de la chose ?



Comme la raison veut travailler seule et mener son enquête au sujet de l’identité de toute chose en se plaçant en dehors du monde des choses, elle ne s’appuie que sur le raisonnement. Le raisonnement est la manière dont marche la raison quand elle court derrière les choses. Certains philosophes considèrent que la raison est naturellement installée dans le corps de l’homme comme un logiciel dans un ordinateur. Ces philosophes disent que la raison qui est universellement en chaque être humain dès sa conception par son créateur, est constituée par des principes logiques primitifs nécessaires sur lesquelles elle doit s’appuyer comme sur des béquilles pour arriver à des juges acceptables. Le jugement de cette raison qui écarte le recours au fait n’est pas confirmé par les faits matériels que l’on découvrirait dans les choses dont elle parle. Ce jugement est un jugement formel, logique qui produit une vérité formelle par opposition à une vérité matérielle. La cité des vérités formelles ne donne son visa de séjour lorsque la raison reste cohérente avec ses premières vérités posées au commencement de sa recherche. Ce qui est exigé pour avoir raison dans les jugements formels portant sur la chose dont on cherche la nécessité, c’est la non contradiction interne dans le discours .C’est pourquoi Alain dit que dans la philosophie « la raison ne lutte qu’avec elle-même » et non pas avec les faits concrets sur lesquels elle s’applique. La vérité matérielle est la vérité qui naît de l’union entre ce que pense la raison et ce que dit l’intérieur de la chose dont elle parle. Aristote enseigne par exemple qu’il faut respecter le principe d’identité quand on parle et que selon le « principe d’identité », une chose ne peut pas être dans le même temps et dans le même lieu à la fois beau et laid. La démarche de la raison dans la logique formelle d’Aristote est appelé « syllogisme logique » de la « logique formelle » d’Aristote .Dans cette démarche, la raison pose une conclusion à chaque fois qu’elle pose deux pas : Tout A est beau ; Y est un A ; donc Y a nécessaire la propriété universelle de tout A qui est d’être beau. C’est donc la cohérence et la nécessité des définitions et des articulations et des prédicats qui assure que la nature ou la vérité originelle de la chose est enfin atteinte ?Cette connaissance du monde et des choses par le seul pouvoir démonstratif et de création de la raison est appelée connaissance métaphysique ou métaphysique tout court. Elle vise la connaissance de toute chose en général, dans sa nature ou dans son essence cachée aux sens et à la raison qui manque de vigilance.


De quelle expérience vécue ou de quelle idée première découle l’idée selon laquelle il y a dans chaque existence une essence nécessaire et immuable ?


4 commentaires:

  1. un philosophe c'est quelqu'un qui est ignorant mais conscient de son ignorance donc d'après la définition de la philosophie qui est l'amoureux de la sagesse donc il y a pas de philosophie la ou il y a l'amour envers le savoir c'est pourquoi le philosophe est un chercheur infatigable de la vérité. donc en conclusion partielle on peut dire selon carl jaspers " le philosophe désigne celui qui aime le savoir par différence avec celui qui possède le savoir se nomme savant" je suis en classe TL2A

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  2. "il y a pas de philosophie la ou il y a l'amour envers le savoir"
    En effet il ne oeut pas y avoir de philosophie là où il n'y a pas d'amour pour le savoir.

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  3. "on apprend pas la philosophie,on apprend a philosopher" disait kant.qu'en pensez-vous?
    mor fall ndiaye Tl'1c

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  4. Ce n'est pas seulement dans la recherche de la vérité qu'il faut s'armer de la puissance de l'amour.Selon Hegel,partout où un homme solitaire ou un contingent d'hommes engagé dans une oeuvre a réussi une grande oeuvre,nous pouvons être sûr que son premier moteur fut l'amour de ce qu'il fit:"il faut une grande passion" pour sa propre existence et pour un objet ou pour une cause pour réussir un grand exploit.L'amour multiplie l'intelligence et la force du corps et chasse la peur et le doute.

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