jeudi 29 janvier 2015

Problématique de la Gouvernance: Yaakaar peut-il naître parmi nous à Pagaal aujourd'hui?


 


       








Dans les eaux du Fleuve Jotnaam Ndigil encore appelé Fleuve de la Vérité chez nous à Pagaal et qui passe en surface et en profondeur par toutes les terres du monde Pagaal,  il y a une pirogue en or transportant une femme enceinte, sourde, aveugle, muette et amnésique,  en compagnie d’un homme qui, lui aussi, est sourd, aveugle, muet et amnésique. Dans la pirogue, il y a un ballon en or sur un pied droit en or.

Je ne fais que raconter d’abord, pour ensuite réfléchir sur ce que j’ai entendu au cours d’un rêve durant un long et profond sommeil existentiel. Je crois que personne ne s’étonnera que je m’intéresse à mes rêves et de ne pas les garder secret, comme si mes rêves ne voulaient rien dire et ne pouvaient rien dire aux autres hommes sur la terre, proches de moi ou très éloignés de moi, ici dans le même Etat de Pagaal ou en dehors de Pagaal.

Je ne sais pas comment ni pourquoi je suis arrivé au cours de mon sommeil au milieu de cette grande assemblée des Assises du Khoy des saltiguis de Wéthiar Ndigil qui se tiennent quelque part dans le monde. Wéthiar Ndigil, c’est l’Esprit universel du monde qui n’oublie qui n’oublie jamais ce qu’il sait des vérités du monde et dont il est témoin. Les saltiguis de Wéthiar sont des femmes et des hommes qui n’oublient pas la vérité et qui ne vénèrent que la vérité.

Le Corps social des saltiguis de Wéthiar est l’Ancêtre, la forme la plus ancienne du Corps social des Renseignement Généraux dans la chaîne de la surveillance de l’existence à l’intérieur et à l’extérieur du territoire de l’Etat moderne de Pagaal.

La fonction du Corps social des saltiguis de Wéthiar à Pagaal et ailleurs dans d’autres corps politiques et celui des Renseignement généraux de l’Etat moderne de Pagaal ont la même fonction sociale, la même mission politique, mais les moyens pour entrer en contact avec la réalité sur laquelle porte leurs renseignements ne sont pas les mêmes. Les méthodes dont ils disposent pour transmettre ce qu’ils savent ou prétendent savoir au sujet de l’existence de nature à être surveillée et qui aurait un besoin de surveillance ne sont pas non plus les mêmes.

Les Renseignements généraux de tous les Etats anciens et modernes rendent compte à un chef ou à un directeur de leur institution de surveillance alors que le corps des Saltiguis de Pagaal s’adresse toujours publiquement au peuple. Les Assises du Khoy de Wéthiar Ndigil sont les assises de tous les hommes et de tous les peuples parce qu’il n’existe pas de groupement politique qui ne tiendrait pas son existence de quelque assemblée.

La valeur des renseignements de ces deux corps n’est pas non plus la même. Je ne sais rien de la valeur des informations des RG, mais j’ai entendu dire durant cette assemblée, par la voix du personnage qui introduit l’Assemblée et lance l’appel à ce qui ont vu ou entendu quelque chose de signifiant dans l’existence, leur rappeler que jamais le Corps des saltiguis de Wéthiar n’a annoncé au peuple ce qui n’est pas en route et qui pourrait arriver à sa destination ou qui pourrait être détourné de sa fin personnelle ou de sa fin collective.

Les agents du Corps social des saltiguis de Pagaal sont des fonctionnaires de la communauté de Pagaal, mais ils ne reçoivent aucun salaire et leur activité n’est pas un métier. Leur salaire et leur satisfaction, je crois, c’est la chance d’entendre ou de voir quelque chose, quelque signe de la vérité, par leurs « Grandes oreilles  claires», leurs « Grands yeux clairs » dans l’Oreille et dans l’œil de la Transparence de Wéthiar Ndigil dans l’obscurité externe et interne de l’existence dans ses intimités particulières et dans leur environnement naturel ou social.

Je ne sais pas par où commence et par où s’arrête la responsabilité des RG dans la surveillance de l’existence, mais il n’est pas de la fonction des saltiguis d’agir. Leur mission est d’alerter. Ils ne prétendent pas dire la vérité, mais leur éthique est de dire tout ce qu’ils ont vu ou entendu et qui pourrait concerner quelque autre existence en dehors de leur vie individuelle en tant qu’agent ou en tant que corps social dans la surveillance de l’existence, sans rien déformer. La seule cause qui leur fait perdre leur pouvoir est de déformer volontairement la vérité de ce qu’ils ont vu ou entendu. Ils n’interprètent rien. Ils ne comprennent pas nécessairement tout ce qu’ils voient ou entendent et c’est pourquoi ils doivent en parler. Ils ne parlent pas pour effrayer et ils ne parlent pas pour tempérer une angoisse existentielle collective ou personnelle venant de la nature ou de l’homme lui-même.

Les saltiguis de Wéthiar ont dit que la femme qui se trouve dans la pirogue en or dans les eaux du fleuve Jotnaam s’appelle Mosselle. Ce nom dit qu’elle est belle ou alors fut très belle. L’homme s’appelle Goulmaam, ainsi qu’il convient d’appeler raisonnablement tout être égaré conscient de son état ou qui n’est pas conscient de sa condition dans le monde. Goulmaam est un ancien chasseur de loups et d’autres fauves et carnivores dans la nature et parmi les hommes. Confondant Mosselle qui dormait dans un buisson quelque part dans la forêt des mystères, elle l’aurait atteint par une de ses flèches empoisonnées. Il a entendu une vie humaine lui dire « Tu m’as atteint, mais pourquoi voudrais-tu de ma mort ? » C’est alors que commença sa cécité et c’est ce jour là qu’il s’est converti en Défenseur des Droits de l’Homme et s’est engagé à accompagner Mosselle et Yaakaar cet enfant que portait alors et que encore aujourd’hui Mosselle dans son ventre. Mais Mosselle avait alors perdu toutes ses facultés.

Mosselle, Yaakaar et Goulmaam sont à la recherche d’une terre promise. Ils sont en route depuis l’établissement des premiers pouvoirs des premiers gouvernements qui furent les bergers de l’existence dans la nature et parmi les hommes. Il y a de cela très longtemps. Depuis ces temps de l’humanité naissant dans la nature, Mosselle porte sa grosse et Yaakaar est à la recherche de cette terre de naissance promise par son père encore inconnu.

Aux Assises de Wéthiar, il me semble qu’il s’agit de reconstituer une histoire dont l’unité est dissociée, dont les parties sont dispersées et que chaque orateur tiendrait une portion de la vérité que l’on cherche à saisir par les sens ou par l’esprit. Au fur et à mesure que les saltiguis entrent en scène et parlent, il me semble que le visage et la nature de ce dont il est question dans l’ordre du jour se trace et devient de plus visible.

Le Corps social des saltiguis de Wéthiar dit qu’un jour, une jeune fille très belle qui s’appelle Mosselle à cause de sa beauté, avec toutes les filles de sa communauté quelque part existant encore ou disparu dans le monde, se sont rendues dans la forêt des mystères pour y chercher du bois qui devait servir à la préparation d’un repas collectif au cours d’une cérémonie initiatique.

Alors qu’elles s’apprêtaient à retourner à la cité où les attendait leur peuple,  elles auraient entendu une voix, celle d’une femme qui solitaire qui demandait de l’aide. « Depuis que je suis dans cette forêt, me voici enfin devant ce fagot de bois que mon peuple m’a demandé de retrouver dans cette forêt et de ramener au milieu du peuple. Il me reste maintenant après que je l’ai enfin retrouvé après plusieurs nuits et jours de recherche, mais il me faut à présent le porter sur ma tête. Je n’ai pas la force pour le soulever avec mes propres forces. Des femmes et des hommes très forts qui se sont étonnés que je ne puisse pas soulever ce fagot de bois avec mes propres forces, se sont rendus eux-mêmes compte qu’il n’est pas donné à toutes les forces de faire ce que je ne peux pas faire sans aucune autre contribution venant des hommes ou de quelque autre force de la nature. Je suis incapable de le porter sur ma tête par mes propres forces et je n’ai pas le droit, ni même le pouvoir d’en  diminuer un seul morceau. Y’ aurait quelque part dans ce monde, une présence proche ou éloignée dans cette nature ou en dehors de cette nature pour me venir en aide et sachant qu’en retour que  je n’aurais rien à lui rendre qui pourrait servir de prix  pour son concours ? »

Malgré l’esprit de méfiance de ses camarades qui l’en dissuadèrent, Mosselle n’avait pas eu la force de rester indifférente à cette appel. Elle fit ce qui dépendait d’elle et elle le fit avec succès, parce qu’elle comprit ensuite qu’elle venait de sauver une vie humaine. Cette femme était condamnée. Elle devait porter ce fagot de bois sur sa tête et ce fagot de bois c’était le fagot des corps et des esprits de son peuple rassemblés en un seul corps.

En décidant par sa propre conscience de répondre à cette voix inconnue, elle ignorait tout de la portée de son acte. Elle suivait alors la voix du devoir et de la solidarité que lui suggéra sa conscience individuelle qui n’est pas celle de sa société puisqu’elle n’était pas seule et elle fut la seule à se décider de répondre positivement.

Mosselle n’était pas le seule et la première à répondre à l’appel de cette voix. Beaucoup d’hommes et de femmes avaient entendu cet appel et auraient répondu positivement, mais malheureusement, leur présence n’avait rien changé.  

Le fagot de bois que cette femme inconnue était condamnée à retrouvée pour retourner dans la communauté qui l’avait exilée, n’était pas n’importe quel fagot de bois, mais un fagot de morceaux de bois sensibles, intelligents, doués chacun d’une volonté individuelle et d’une volonté générale qui les attachait les uns aux autres, et poursuivant chacun une fin individuelle et ensemble une fin collective.  

Il ne dépendait pas de la volonté individuelle et du pouvoir individuel de la femme qui devait le porter sur sa tête ou des pouvoirs individuels associés ou personnels qui répondirent à son appel, mais surtout de la volonté, de la sensibilité et de l’intelligence des bois du fagot et du fagot. Cette femme condamnée ne pouvait pas soulever cette charge pour la porter sur sa tête, parce qu’elle n’inspirait plus confiance aux membres de sa communauté.

Depuis ce matin, Mosselle est en état de grossesse. Les saltiguis de Pagaal disent qu’elle ne sait rien du père de cet enfant qu’elle porte. Elle est devenue sourde, aveugle, muette et amnésique dès qu’elle fut renversée par une force humaine ou surnaturelle dans la nature, après avoir répondu à l’appel d’une inconnue et après lui avoir rendu un immense service. Pour retrouver la confiance qui lui fut arrachée par sa société, cette femme devait arriver à ramener ce fagot de bois au milieu des siens. Mosselle est donc la source de la restauration de sa confiance perdue. Mieux vaut mourir dans la solitude que de vivre avec des femmes et des hommes qui ne nous font pas confiance et à qui nous ne faisons pas confiance.

Peut importe le sexe de cet enfant que porte encore Mosselle dans son ventre ; son nom sera toujours Yaakaar. C’est le nom que son père encore inconnu lui a soufflé dans son âme depuis sa conception pour lui signifier de ne jamais se séparer de la confiance et de l’espoir. C’est ce père encore inconnu qui guide leur voyage. Depuis le ventre de sa mère, Yaakaar entend la voix de son père, voit clairement son corps et son esprit dans un grand et beau peuple quelque part dans le monde.

Les saltiguis de Wéthiar ne l’ont pas dit, mais je suppose qu’il est logique de penser que le peuple où Yaakaar devrait naître et où Mosselle et Goulmaam devraient retrouver enfin leurs facultés perdues, serait une grande nation de football.

Les voyageurs qui sont dans la pirogue en or dans les eaux du Fleuve Jotnaam Ndigil, le Fleuve des vérités du monde, n’ont pas encore fait le tour de l’existence, mais ils auraient fait une bonne partie des sociétés humaines. Comme le corps des saltiguis de Wéthair, ils espèrent qu’ils n’ont pas encore fait le tour de toutes les humanités possibles.

Ce que les saltiguis de Pagaal affirment tous avoir entendu de la voix de Wéthiar lui-même, c’est que le peuple que cherche Yaakaar est un peuple amoureux de science et de sagesse positive. Wéthiar n’est pas Dieu, mais il est, de tous les esprits en dehors de l’esprit de Dieu, le plus ancien et le plus proche de l’Esprit du Dieu de l’univers, et il n’oublie rien de ce qu’il sait au sujet de la nature et au sujet de l’homme. Le corps des saltiguis de Wéthiar est formel : le peuple de Yaakaar est un celui de l’abondance en toute sortes de biens naturels et culturels à l’image de leur pirogue de ce ballon et de ce pied en or.

Le Corps des saltiguis de est comme celui des Renseignement Généraux, mais avec encore cette grande différence qui est que les agents qui renseignent les Etats modernes et leur gouvernement au sujet de l’environnement naturel et sur tous les secteurs signifiants de l’environnement social parleraient un langage clair et avec le maximum de précision et de preuves possibles, alors que les premiers parlent généralement par énigme et l’existence dont ils parlent n’est pas toujours clairement et évidemment présente dans les esprits ou dans les corps du monde. Avec les saltiguis de Pagaal, on est toujours entre le possible et l’impossible, quand ils sont suffisamment clairs et quand leur discours est moins transparent, le plus grand nombre des hommes penche très souvent à dire qu’ils ont tout inventé, que ce dont ils parlent n’a jamais existé et ne saurait jamais exister.

Il n’est pas toujours facile de comprendre ce que disent, ce que cherchent les hommes dans leur voyage solitaire et dans leur voyage collectif, mais je crois savoir de ces voyageurs dont j’ai entendu parler de l’existence aux Assises du Khoy de Wéthiar seraient à la recherche d’un pouvoir dont l’essentiel de son  autorité consisterait à rapprocher toute chose de l’existence et tout être de l’existence de ce dont ils pourraient être séparés, de ce dont ils sont effectivement séparés par la nature ou par l’histoire, accidentellement ou volontairement, par la force ou par la ruse, par la raison, par un contrat ou sans contrat. Un gouvernement dont l’essentiel du pouvoir consisterait à séparer, à détacher et à éloigner toute chose et tout être de ce qui serait attaché volontairement ou involontairement à son existence et qui pourrait le séparer du pouvoir individuel ou collectif qui lui est nécessaire pour atteindre sa fin personnelle ou sa fin collective.

 Il me semble aussi, mais ce n’est qu’une hypothèse, que ces voyageurs qui sont dans les eaux du Fleuve Jotnaam sont à la recherche des terres des hommes de la bonne gouvernance. 

Depuis que je me suis réveillé de ce long et profond  sommeil existentiel, je me demande  si Yaakaar pourrait enfin naître parmi nous, aujourd’hui à Pagaal ?

 

 

 



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