samedi 31 janvier 2015

Galilée sur sciences, mathématiques, hypothèses et réalité selon Heinsenberg


L'expérience doit confirmer les propriétés des corps de façon que la définition coïncide avec les phénomènes. Galilée écrit dans une lettre à Carcarille, datée du 5juin 1637( vol.VII, p.156):


"Si l'expérience montre que les propriétés que nous avons déduites trouvent confirmation dans la chute libre des corps, nous pouvons affirmer, sans crainte d'erreur, que le mouvement concret de la chute est identique à celui que nous avons défini et présupposé: si ce n'est pas le cas, nos démonstrations, qui s'appliquent à notre seule hypothèse, ne perdent rien de leur force et de leur valeur,pas plus que les propositions d'Archimède sur la spirale ne pâtissent du fait qu'on ne trouve dans la nature aucun corps auquel on puisse attribuer un mouvement en spirale."


Nous trouvons ici l'énoncé étonnamment clair et concis du principe fondamental de la pensée scientifique moderne:ce principe fondamental établit le rapport alternatif entre les hypothèses et l'expérience.Pour observer la nature, l'esprit humain développe des hypothèses qui doivent être mathématiques, logiquement concluantes. 


Les démonstrations mathématiques portent sur ces hypothèses. Le fait qu'elles soient concluantes ne donne cependant pas aucune indication quant à l'existence réelle, dans la nature, des rapports tels qu'ils sont envisagés dans les hypothèses. Les hypothèses n'acquièrent le caractère de lois naturelles que si elles ont été employées pour l'expérience empirique et confirmées par celle-ci. Des hypothèses qui sont, en soi, logiques, mathématiques, mais ne correspondant à rien dans la nature, ne cessent pas pour autant d'être concluantes mais ne constituent pas une loi naturelle.
Werner HEISENBERG, La nature dans la physique contemporaine, "Galilée(15 fév.1564-8 jan.1642)

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