Pour
expliquer pourquoi les progrès de l’industrialisation doivent produire la
démocratie libérale, trois types d’arguments ont été mis en avant : seule
la démocratie serait capable de traiter l’ensemble complexe d’intérêts
conflictuels qui sont engendré par une économie moderne. Cette idée a été
fortement soutenue par Talcott Parsons, qui estimait que la démocratie était un « processus évolutif universel »
pour toutes les sociétés :
Le succès relatif de la démocratie américaine à résoudre les conflits entre les différents intérêts de groupe à l’intérieur d’une population à la fois hétérogène et dynamique n’implique pas que la démocratie soit par définition capable de trancher les conflits qui se font jour dans d’autres sociétés. L’expérience américaine est tout à fait unique dans la mesure où les « Américains » pour reprendre les propos de Tocqueville sont « nés égaux ». Malgré la diversité des provenances et des terres où ils avaient leurs ancêtres, ils ont abandonné ces identités en arrivant en Amériques et se sont fondus dans une nouvelle société sans classes sociales strictement définies, ni divisions ethniques de l’Amérique a été suffisamment fluide pour prévenir jusqu’à présent l’apparition de classes sociales rigides, de nationalismes secondaires importants ou de minorités linguistiques. La démocratie américaine a rarement eu à affronter certains des conflits sociaux les plus difficiles à traiter, comme d’autres sociétés plus anciennes.
« L’argument fondamental qui nous fait
considérer l’association démocratique comme un fait universel, malgré ces
problèmes, est le suivant :plus une société devient vaste et complexe,
plus une organisation politique efficace est importante, non seulement pour sa
capacité administrative, mais aussi- et non moins- pour son soutien à un ordre
légal universaliste(…) Aucune forme institutionnelle fondamentale différente de
l’association démocratique ne peut(…) ménager le consensus dans (l’exercice du
pouvoir et de l’autorité) grâce à des personnages et des groupes particuliers,
et pour la prise de décision politique particulièrement contraignantes. »….
Le succès relatif de la démocratie américaine à résoudre les conflits entre les différents intérêts de groupe à l’intérieur d’une population à la fois hétérogène et dynamique n’implique pas que la démocratie soit par définition capable de trancher les conflits qui se font jour dans d’autres sociétés. L’expérience américaine est tout à fait unique dans la mesure où les « Américains » pour reprendre les propos de Tocqueville sont « nés égaux ». Malgré la diversité des provenances et des terres où ils avaient leurs ancêtres, ils ont abandonné ces identités en arrivant en Amériques et se sont fondus dans une nouvelle société sans classes sociales strictement définies, ni divisions ethniques de l’Amérique a été suffisamment fluide pour prévenir jusqu’à présent l’apparition de classes sociales rigides, de nationalismes secondaires importants ou de minorités linguistiques. La démocratie américaine a rarement eu à affronter certains des conflits sociaux les plus difficiles à traiter, comme d’autres sociétés plus anciennes.
En outre,
cette démocratie américaine n’a pas été non plus particulièrement heureuse pour
traiter son problème ethnique majeur, celui des Noirs. L’esclavage noir a
longtemps constitué la principale exception au principe général selon lequel
les Américains étaient « nés égaux » et la démocratie américaines n’a
pas été réellement capable de résoudre le problème de l’esclavage par des
moyens démocratiques. Longtemps après l’abolition de l’esclavage, c’est-à-dire
longtemps après l’obtention de la pleine égalité légale par les Noirs
américains, bon nombre d’entre eux restent profondément étrangers aux courants
principaux de la culture américaine. Étant donné la nature fondamentalement
culturelle du problème, aussi bien au côté noir que du côté blanc, il n’est pas
évident que la démocratie américaine soit réellement capable de faire ce qui
serait nécessaire pour assimiler totalement les Noirs e( pour passer d’une
égalité formelle des chances à une égalité plus générale et plus réelle des
conditions.
Francis Fukuyama, La fin de l’histoire et le dernier
homme, « Au pays de l’éducation ».
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