dimanche 7 novembre 2010

Edith Stein affirme que "La philosophie veut la vérité la plus large et la plus certaine possible."qu'en pensez-vous?

 SUJET : Que pensez-vous de cette affirmation d’Edith Stein : « La philosophie veut la vérité la plus large et la plus certaine possible. » ?
INTRODUCTION
Proposée par M. Samba Gnane

Une théorie ou une « vérité » peut être dite  « plus large »qu’une autre lorsqu’elle contient cette dernière. Ainsi, par « vérité la plus large » on peut comprendre la vérité qui contient le plus grand nombre de vérités plus petites qu’elle et pour lesquelles elle est une vérité générale ou englobant leur contenu. La grandeur ou l’étendue de la vérité ou d’une vérité peut aussi se comprendre ou se déterminer par le nombre de phénomènes naturels ou culturels que cette vérité peut expliquer objectivement ou permettre de comprendre subjectivement. En ce sens nous pourrons soutenir que la philosophie cherche à atteindre « la vérité la plus large », c’est-à-dire la vérité qui permettrait de comprendre l’unicité dans la diversité des cultures humaines, les différentes individuelles au sein des familles de choses et d’objets ou d’êtres vivants qu’elle étudie, par exemple «la vérité la plus large », ou l’essence ou la nature de l’homme qui se réalise imparfaitement, partiellement et différemment dans les hommes historiques particuliers que sont les peuples et les individus isolés au sein de ces peuples. Car, pour la philosophie, la nature de la chose, ou la « chose en soi » encore appelée « chose en elle-même », est ce qui contient dans le monde intelligible des idées, tous les aspects historiques possibles et jamais totalement réalisés de cette nature. Autrement dit encore, la philosophie cherche une cause ou un nombre fini de causes pour expliquer un fait dont les apparences historiques sont infinies. Pour atteindre cette « vérité la plus large »qui vit éternellement au-delà des choses mortelles qui le représentent imparfaitement dans le monde sensible, en un lieu que les sens  ne peuvent pas atteindre, la philosophie mobilise son agent de recherche préféré, à savoir la raison qu’elle croit être faite pour retourner vers la vérité ultime si elle s’appuie sur ses principes naturels qui structurent sa logique. Ainsi, elle produit une vérité formelle évidente, notamment dans la logique formelle d’Aristote, dans laquelle la vérité sort d’un ensemble de relations logiques nécessaires entre les concepts et les propositions. C’est ce choix de la forme de la vérité qui assure aussi à la vérité philosophique est fondement théorique assez ferme et c’est cette forme de vérité qui autorise à dire que la vérité philosophique est une vérité « certaine » dans sa genèse ou dans sa production. Mais suffit-il de parler sans contradiction interne dans le discours pour s’assurer de la contradiction entre la pensée et les faits ? Si le rapport du discours avec lui-même est digne de confiance, peut-on en déduire le rapport entre le discours et ce dont il traite dans l’histoire ? D’autres part, si la science a hérité le culte de la transparence et de la rigueur dans la formation des concepts et dans la démonstration, et qu’en plus de cette vérité formelle qu’elle produit, elle entre en lutte avec les faits pour voir si sa pensée les capture et les neutralise ou non, ne peut-on pas dire que la science est la connaissance la plus certaine parmi celles qui poursuivent les lois générales qui gouvernent les faits observables par les sens et d’autres qui échappent à la puissance et à la vigilance des sens ?La religion et la foi ne peuvent-elles pas aussi prétendre être des voies qui mènent, par la révélation, vers les vérités les plus hautes et les plus sûres que l’homme peut espérer atteindre durant son séjour sur terre ?
Il s’agira pour nous, de montrer dans quel cas la définition d’Edith Stein est juste et dans quelle condition nous sommes fondés à relativiser la justesse de cette proposition.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire