mardi 19 janvier 2016

Jean-Paul Sartre: L'enfer et le paradis sont dans la surveillance de l'existence par elle-même

   Surveiller, c’est suivre un existant physique ou métaphysique, par les pouvoirs de la sensibilité, celle de l’intelligence, celle de la raison, de la conscience, de l’instinct, de la mémoire, de la volonté et par quelque autre faculté ou moyen artificiel, dans une étendue spatiale et temporelle, pour ne pas perdre sa présence dans son mouvement volontaire et involontaire causé par les actions et les interactions et les influences positives et négatives des pouvoirs dans son intimité et par l’interaction de ses pouvoirs individuels avec les autres pouvoirs formant le champ de sa constitution et de son apparition ou qu’il traverse au cours de son histoire individuelle ou collective. Par le mot présence, je comprends l’ensemble des composantes unifiées ou non unifiées en une forme générale qui s’est détaché de l’intimité d’une chose en surface ou en profondeur et qui s’est jeté et est entré et s’est fixé volontairement ou involontairement dans une autre intimité proche ou éloignée de même nature ou de nature différente, et l’ensemble des actions, des effets, des sensations, des excitations ou des inhibitions des états et des comportements extérieurement observable ou intérieurement, et que provoque le contact avec ses traces ou le détachement de ces empreintes dans l’intimité qui jaillit et sort d’elle-même ou dans celle qui accueille. Surveiller donc, c’est  sentir par l’instinct, par la conscience ou par la raison qu’on est en possession de quelque chose que l’on tient de la nature ou de l’histoire, sous la forme d’un don, d’un héritage ou par un travail productif exclusivement personnel ou associé. Se surveiller ou surveiller, c’est aussi sentir par l’instinct ou comprendre ou supposer par la raison, qu’il y a un autre capital, un autre avoir, une autre propriété, un autre objet, un autre état possible qui pourrait s’installer dans l’intimité qui se surveille ou qui est surveillée par une autre qui veut s’en emparer ou qui s’en est déjà emparée comme on s’empare de toute chose pouvant faire l’objet d’une appropriation rationnelle, légitime et durable, en raison et de manière droite, d’une autre manière, par exemple par une expropriation forcée. L’animal sensible ou raisonnable qui se surveille ou qui surveille une autre partie de l’existence dans son monde, est nécessairement un propriétaire qui détient déjà une part de son capital qui lui est distribué par nécessité, par la nature ou par la société, et qui se sait séparé ou séparable de ce qu’il a déjà ou qu’il pourrait et devrait avoir et vise dans son devenir. L’animal qui se surveille par sa sensibilité ou par son esprit ou par quelque autre faculté ou moyen artificiel, est informé par son instinct ou par sa faculté de dissociation, qu’il est dans le devenir et que dans le monde du devenir, rien n’est encore ni totalement perdu ni absolument et définitivement gagné.  Partout, l’incertitude, la peur, la méfiance, le doute, l’angoisse existentielle, le désir, la crainte, l’espoir, le risque, sont les composantes universelles aux origines de la surveillance de l’existence en devenir. Dans un terrain de football, deux équipes en face constituent un champ général de pouvoirs positifs et négatifs dont certains sont maîtrisables par eux et d’autres pas. Chaque équipe surveille l’autre pour marquer un but et pour empêcher à l’autre parie d’en faire autant ou de ne point en faire si cela lui est possible comme c’est toujours le souhait de chacun de retirer à l’autre ce qui lui profitable et de lui transmettre ce qui est nuisible pour nous, mais ici, en suivant une règle qui dirige un arbitre absolument avec à tout ce qui n’est pas juste et reconnu comme tel par tous, avant que rien ne commence...
 

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