dimanche 13 décembre 2009

La métaphysique 1-La métaphysique;la vraie philosophie?/Présentation ou définition

QU'EST CE QUE LA MÉTAPHYSIQUE?

Nous pouvons trouver un lapin dans les laboratoires des sciences de la vie et de la terre ou des morceaux de matières ou d'autres substances matérielles dans les laboratoires des sciences physiques.Dans les premiers comme dans les seconds,nous pouvons trouver des figures géométriques et des nombres et des équations qui font appel aux mathématiques qui ont pour objets des êtres ou des réalités qui ne se trouvent pas dans le monde sensible,des êtres qui ont des propriétés rigoureusement déterminées par les esprits des héritiers de Pythagore et de Thalès:les mathématiques font partie des sciences logicoformelles. Ne peut-on pas dire alors que les mathématiques ont pour origine la métaphysique dans la mesure où les objets dont elles s'occupent sont créés par l'esprit ou la raison dans le monde suprasensible?N'est-ce pas d'ailleurs leur indépendance par rapport au monde sensible qui justifie les conditions posées par Platon et par Aristote pour entrer dans leur école:l'art des géomètres ou celui des logiciens?

INTRODUCTION 
Aristote dit que la philosophie est née le jour où l'homme a découvert qu'il peut commettre des erreurs quand son l'esprit,sa conscience ou sa raison ou son "xel"ou son "yiif" ,c'est-à-dire sa faculté qui cherche à extraire des choses et des êtres des bases afin d'expliquer ou de comprendre leur existence et leurs comportements dans le champ de leur histoire.C'est pourquoi dit-il,le jour de la naissance de la philosophie est le jour de la surprise et que le jour de son baptême est le jour de l'étonnement,celui où il peut arrêter de manger et de boire parmi les milles et unes choses que le monde lui offre pour satisfaire la faim de son corps,tellement la soif et la faim que ressent sa raison est intense et le détournent de tout autre charme autour de lui et en lui.C'est le jour où il ne veut qu'un seul pouvoir:pouvoir expliquer ou comprendre POURQUOI,mais aussi COMMENT?C'est le jour du début d'un grand amour pour la sagesse c'est-à-dire d'une connaissance,d'une mesure ou d'une manière de mesurer l'existence de toute chose qui le mettrait à l'abri de toute surprise en éliminant totalement les sources des erreurs ou en adoptant une autre posture dans le monde.C'est aussi le commencement d'une auto critique sans complaisance exigée par celle qu'il aime et que nous appelons mademoiselle Sagesse,étant entendue que nul homme ne peut prétendre l'épouser et priver les autres de ses soins divins dans la pensée et dans l'action.


 Travail de groupe en TL'1C/LPA/2009-2010
 On comprend donc que de tous les concurrents sur les chemins terrestres ou célestes qui mènent vers la demeure de la divine et belle mademoiselle De La Sagesse,seul, celui ou celle ou ceux qui y arriveraient avec une même raison parfaite commune et universelle ayant pris la place de leurs raisons subjectives qui les séparaient malgré leur origine unique,une raison guérie de tous les maux dont elle souffrit dans l'histoire parmi les hommes et qui lui empêchèrent de bien voir le monde et de s'y voir en toute transparence,une raison qui répondrait sans faille à toutes les questions susceptibles d'être posées par mademoiselle De La Sagesse au sujet de l'existence de la nature et celle du monde humain,seul donc ceux là pourront dire qu'ils sont enfin entrés dans la sphère de la certitude,de l'infaillible de laquelle la surprise est définitivement exilée vers l'immense royaume ou empire des ténèbres toujours habités de regrets, de remords, de torts,d'égarements de toutes sortes et en conséquences d'actions toujours nuisibles à la paix intérieure et à la paix extérieure qu'ils recherchent tous en tant qu'individus et État et monde sur terre.C'est cette sphère que prétend explorer la métaphysique sinon la sphère depuis laquelle elle s'adresse à ceux qui sont encore égarés dans le monde sous les déguisements des choses et des hommes.Car la métaphysique est dans sa compréhension essentielle la plus simple,la prétention de connaître pour chaque groupe de choses assemblées dans le monde sensible en famille selon leur genre,l'essence de leur ancêtre unique qui vit dans un monde au-delà de leur présence historique et qui est en chacune d'entre elle mais qui ne n'actualise ni n'exprime jamais la totalité de ses potentialités dans un individu de sa descendance.

I.DES CONDITIONS POUR PARLER DE CONNAISSANCE

Les différents projets que les hommes se sont fixés et qui forment l’ensemble des projets de la connaissance, aussi bien en philosophie que dans les sciences, reposent sur l’acceptation de vérités premières ou au moins la foi en des hypothèses premières parmi lesquelles nous pouvons citer celles qui suivent .Pour qu’une connaissance soit possible, c’est-à-dire pour que l’on puisse parler de mesure, il faut comme le dit Descartes, quelque chose à connaître et un sujet qui entreprend de connaître. Mais l’existence d’un objet ou d’une matière ou d’une donnée matérielle ou abstraite à expliquer ou à comprendre ou à mesurer, ne suffit pas pour que l’activité qui vise à produire une connaissance ou un savoir ou une mesure soit effective. Car le monde a toujours existé et les hommes ont longtemps séjourné dans ce monde naturel et dans leur société sans leur donner des explications ou des compréhensions rationnelles objectives ou subjectives. Tout philosophe, tout scientifique qui se propose d’expliquer ou de comprendre quelque chose suppose des vérités premières qu’il accepte et qui sont à la racine de son projet. Le philosophe comme le scientifique pose comme condition de départ à la base de toute mesure objective ou subjective, que la chose qu’il veut connaître n’existe pas par hasard, dans cause, sans raison suffisante, sans mesure, sans propriétés, sans loi, etc. Celui qui envisage de connaître accepte donc le principe de causalité selon lequel « tout effet a une cause » au moins, ou une conjonction de causes ou de raisons suffisantes qui puissent rendre son existence compréhensible ou intelleligible. Mais qu’est-ce qui en l’homme pense ainsi ? C’est l’esprit ou la conscience ou la raison. C’est pourquoi l’enfant d’un certain âge ne peut pas expliquer ou comprendre sa propre existence ou celle du monde. Le fou non plus. De même, c’est pourquoi Dieu est celui qui connaît par excellence. Mais peut-on dire que Newton ou Aristote furent les seuls hommes dotés de raison dans leur génération ? Si on ne peut affirmer cela, c’est qu’alors la connaissance pour être effective a besoin d’une autre condition qui est dans le sujet : celui qui peut connaître est celui qui est amoureux de la connaissance et qui est curieux et qui s’interroge et qui exerce sa raison dans sa fonction essentielle ou dans sa fin qui est de penser. Mais on peut être amoureux de quelque chose et faire les efforts nécessaires sans la conquérir. La ra donc besoin d’être amoureuse de la connaissance, mais elle a besoin d’une méthode, d’une démarche pour arriver à son but. C’est pourquoi Aristote à déterminé dans sa Logique formelle une démarche pour la raison qu’il appelle syllogisme et qui se présent comme une forme de raisonnement qui va du général ou de l’universel vers le particulier ou le singulier. Ces précautions ne suffisent pas pour garantir le succès au chasseur ou au pêcheur de connaissances. Car le chasseur qui considérerait que sa proie et est atteinte par son arme et est morte alors qu’elle n’est qu’évanouie par ruse lorsqu’elle est intelligente ou naturellement, et qui déposerait les armes pour s’emparer de sa proie peut avoir des surprises. Autrement dit il doit avoir un moyen de contrôle qui lui indiquerait la mort sûre et certaine de sa proie et de sa capture effective. Le chasseur de connaissances doit donc avoir un moyen pour déterminer si ce qu’il croit savoir est vrai ou faux : il faut un critère ou un ensemble de critères pour déterminer le vrai du faux. On distingue en général deux types de vérités qui ne se mesurent pas de la même manière : la vérité formelle qui est l’œuvre exclusivement de la raison et la vérité matérielle qui est l’œuvre de l’association de la raison et de l’expérience. La philosophie, notamment dans sa forme primitive appelée philosophie traditionnelle ou spéculative ou métaphysique est un consortium d’entreprises de la raison pure qui distribue des vérités formelles. Depuis la renaissance, l’expérimentation est devenue une composante essentielle dans la production des connaissances au sein de la Science : elle permet de vérifier comme le suggère Thalès, si ce que la raison pense est conforme au fait ou est logé effectivement dans la chose à connaître. La métaphysique se contente des critères de la validité des définitions ou des conditions de base ou des vérités premières admises avec ou sans démonstration, de la nécessité des déductions, de la cohérence et de la non contradiction interne. C’est ce genre de production de connaissance que l’on appelle métaphysique qui est le sujet de cet article.

 II.PRÉSENTATION OU DÉFINITION DE LA MÉTAPHYSIQUE
La métaphysique est un projet de connaissance qui a pour champ de recherche un espace qui se trouverait en dehors du monde des cinq sens de l’homme et dans lequel s’abriteraient les ancêtres des choses et des êtres et des évènements du monde dans leur forme unique, pur, parfaite et éternelle qui restent insensible au temps et aux conditions particulières et accidentelles qui différents les milieux et les époques de l’histoire des hommes et des choses qu’étudient les sciences de la nature depuis la terre. Cette présentation suffit sans doute pour faire comprendre que le chasseur de vérités métaphysique entreprend de divorcer totalement avec le monde des yeux, des oreilles, de la langue, de la peau et de l’odorat et de tout ce qui est né dans le monde que ces sens peuvent explorer. Son instrument unique est la raison et la « raison pure »comme l’appelle Kant. La notion de raison pure se comprend alors comme désignant une raison qui aurait retrouvée sa forme originelle, qui se serait débarrassée des impuretés accidentelles et historique qui affectent la clarté de ses lumières et de ses principes directeurs dans son projet de mesure ou de détermination. Les réalités que la métaphyisisques chassent donc n’ont aucune matérialité, elles sont abstraites, intellectives, formelles, générales alors que les réalités du monde physique ou matérielle et de l’histoire qui sont dans la nature des sciences de la nature et dans les produits culturels sont toujours des entités particulières ou singulières, accidentelles, contingentes et non nécessaires. La métaphysique est alors la connaissance qui cherche à capturer le nécessaire au-delà de l’accidentel, le parfait au-delà de l’imparfait ou du corrompu et du corruptible, l’immobile au-delà du mobile, le constant ou le permanent au-delà de ce qui n’est qu’un cas particulier du même et en perpétuellement changement. La métaphysique est donc cette ce projet philosophique qui cherche à abolir le temps, le mouvement, l’action, le changement, le devenir, le futur, etc. Elle est la connaissance par laquelle l’homme veut faire parler et entendre toute chose se dire en elle-même au lieu de l’écouter à travers des représentants non authentiques en nombre infinis dont les caractéristiques extérieures changeantes et différentes ne sont plus en mesure de nous révéler leur lien de parenté originelle et leur unité d’existants autour d’un même ancêtre dont il serait tous porteurs de son essence sans qu’aucune d’entre les héritiers ne possèdent toutes les réalisations historiques possibles de l’essence de cet ancêtre. C’est quoi encore la métaphysique ? A toi le tour de la présenter par tes propres mots et ta propre compréhension ou avec d’autres…

III.DES VERITES QUE SUPPOSE LA METAPHYSIQUE:voir prochain article

QUELQUES INDICATIONS SUR LA VIE ET LES ECRITS DE ROUSSEAU


Jean-Jacques Rousseau 

est un philosophe et écrivain de langue française (1712-1778). Il a connu une enfance difficile car il fut très tôt orphelin de mère et son père ne s’occupa guère de lui puisqu’il l’abandonna quand il n’avait encore que dix ans. Il poursuivra malgré tout son éducation en autodidacte, dans les livres mais sans doute aussi dans les faits de l’histoire, comme la plupart des orphelins qui font face très tôt à la dure réalité de l’existence solitaire au milieu des autres hommes. Une femme du nom de Madame de Warens l’accueillit avant de la rejeter. Il devint précepteur chez M. de Mably. Il souffrit de solitude et d’incompréhension .De cette expérience serait sortie l’une des racines principale de sa philosophie : l’idée selon laquelle l’homme est un sujet libre : libre dans sa conscience qui pense et libre dans son cœur capable d’amour et de haine. Il chercha ainsi à se comprendre et à comprendre les autres pour voir en quoi consiste le bonheur .Il croit comprendre que l’homme souffre. De quels maux? Le diagnostic d’un mal politique, c’est-à-dire des malaises dans la manière de gouverner les hommes, dans les vertus morales ou encore dans les mœurs, dans le manque d’harmonie dans la vie intérieure de chaque homme et entre les hommes est la source du Contrat social dont le sous-titre éclaircit l’intention et le contenu : principes du droit politique qui arrive comme un diagnostic détaillé et une proposition de remède. Ce diagnostic apparaît en effet sous la forme d’une critique des fondements ou d’une certaine conception de la vie sociale qui rend inévitablement les hommes malades intérieurement et rend pathogène leur environnement et leurs relations. La critique de cette société corruptrice et la recherche d’une nouvelle harmonie dans la vie intérieure des hommes et dans leurs relations est exprimée dans le Discours sur les sciences et les arts, dans le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, dans les Lettres à D’Alembert sur les spectacles .Le cri de détresse et la volonté d’un secours à porter au genre humain s’exprime aussi dans les principaux écrits philosophiques de Rousseau, notamment dans Du contrat social ou "principes du droit politique" et dans Émile ou "de l’éducation" où il expose des principes éthiques pour la vie publique et privée. Rousseau a exprimé aussi ses talents romanesques dans Julie ou La nouvelle Héloïse. Il a écrit aussi des ouvrages autobiographiques : Les Confessions, Les Rêveries du promeneur solitaire. 

SOURCE: Le petit Larousse illustré, 1995. Dictionnaire encyclopédique. Paris: Éditions Larousse, 1995, 1777 pages

Du contrat social:Sujet du Livre I des IV

 CHAPITRE PREMIER
SUJET DE CE PREMIER LIVRE

L'homme est né libre, et partout il est dans les fers.Tel se croit le maître des autres,qui ne laisse pas d'être plus esclave qu'eux.Comment ce changement s'est-il fait?Je l'ignore.Qu'est-ce qui peut le rendre légitime?Je crois pouvoir résoudre cette question.
Si je ne considérais que la force,et l'effet qui en dérive,je dirais:Tant qu'un peuple est contraint d'obéir et qu'il obéit,il fait bien;sitôt qu'il peut secouer le joug et qu'il le secoue,il fait encore mieux;car,recouvrant la liberté par le même droit qui la lui a ravie,où il est fondé à la reprendre,ou l'on ne l'était point à la lui ôter.Mais l'ordre social est un droit sacré,qui sert de base à tous les autres.Cependant ce droit ne vient point de la nature;il est donc fondé sur des conventions.Il s'agit de savoir quelles sont ces conventions.Avant d'en venir là je dois établir ce que je viens d'avancer.
Jean-Jacques Rousseau,Du contrat social,Editions Garnier Flammarion,p.29.

samedi 12 décembre 2009

Jean-Jacques Rousseau: Du Contrat social

LE PROJET PHILOSOPHIQUE DE JEAN- JACQUES ROUSSEAU DANS: 
  DU CONTRAT SOCIAL
               ou
PRINCIPES DU DROIT POLITIQUE


 

Je veux chercher si dans l'ordre civil il peut y avoir quelque règle d'administration légitime et sûre,en prenant les hommes tels qu'ils sont,et les lois telles qu'elles peuvent être.Je tâcherai d'allier toujours dans cette recherche ce que le droit permet avec ce que l'intérêt prescrit afin que la justice et l'utilité ne se trouvent point divisés.
J'entre en matière sans prouver l'importance de mon sujet.On me demandera si je suis prince ou législateur pour écrire sur la politique?Je réponds que non,et que c'est pour cela que j'écris sur la politique .Si j'étais prince ou législateur,je ne perdrais pas mon temps à dire ce qu'il faut faire;je le ferais,ou je me tairais.
Né citoyen d'un État libre et membre du souverain,quelque faible influence que puisse avoir ma voix dans les affaires publiques,le droit d'y voter suffit pour m'imposer le devoir de m'en instruire.Heureux,toutes les fois que que je médite sur les gouvernements,de trouver toujours dans mes recherches de nouvelles raisons d'aimer celui de mon pays!
Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social, Éditions Garnier Flammarion,p.29.

jeudi 10 décembre 2009

ARISTOTE:concepts fondamentaux et éthique ou art de vivre


Charles Jean Marie Degeorge : Aristote : La jeunesse d'Aristote - Sculpture 1840-1875 - Musée d'Orsay




1 - Les concepts fondamentaux qu’Aristote a introduit en philosophie  


Aristote n’a pas conservé la totalité de l’enseignement qu’il a reçu chez Platon. Il n’est pas d’accord avec la théorie des Essences ou Idées de son maître Platon. La place de la théorie des Idées, Aristote installe sa doctrine de la substance et de l’Etre. Il est en ce sens le père de la métaphysique même s’il n’a pas inventé le mot, parce que ce sont ses écrits qui permettent en partie d’avoir une première compréhension ou définition de ce qu’est la métaphysique pour comprendre ses rapports avec la philosophie. La compréhension des concepts suivants introduits par Aristote dans la philosophie sont importants pour comprendre la métaphysique qu’il définit de manière condensée comme prétendant être la « science de l’Etre en tant qu’Etre »opposée à la connaissance de l’être en tant que paraître ou apparence comme notre image ou notre ombre apparaît dans plusieurs sortes de miroirs qui réfléchissent quelques uns de nos caractères.  

Elèves de la TL'1C/LPA/2009 -2010
C1 : Le concept d' « acte » Ce qui existe « en acte » est ce qui existe dans sa plénitude, ce est pleinement réalisé, ce qui est achevé, ce qui est arrivé à sa maturité ou au terme de son développement. Le nouveau-né est un être humain « en acte »car il existe dans le nouveau-né des caractéristiques humaines qui ne sont pas encore réalisées, qui ne s’affirment pas extérieurement. En ce sens on peut dire que l’adulte est un être humain « en acte »
Monsieur Mbaye Kane,professeur de sciences physique,LPA,2009-2010


C2 : Le concept de « puissance » Ce qui existe « en puissance », c’est ce qui existe comme possibilité, conçue comme potentialité ou virtualité. En ce sens on peut dire que l’idée d’une chose n’est pas encore pleinement la réalisation de cette chose. On peut dire que le poussin est « en puissance » ou que dans l’œuf ou que l’œuf contient le poussin.


LPA/TL'1B/mademoiselle Thiam et Boye/2009-2010
C3 La « forme »: Le mot forme désigne dans la philosophie d’Aristote ce qui, dans un objet à penser, est intelligible ou invisible mais perceptible par la conscience ou la raison et qui contient son essence ou lui confère sa nature. La forme est ce qui est en dehors des influences du temps et du lieu, de la température ou des circonstances auxquelles généralement s’adaptent les choses et les actions. La forme n’est pas donc soumise au devenir. La forme d’une chose ne se voit donc pas dans le monde sensible de l’expérience. La forme est un principe ou une composante métaphysique de l’objet ou de la chose que l’on cherche à connaître. Nous dirons par exemple que l’âme est la forme du corps. On peut dire aussi que la forme est le contenant du corps puisque ce qui est périssable ne peut pas être le contenant de ce qui est éternel. Le périssable est ce qui vient s’attacher ou se greffer ou qui sort de ce qui n’est pas périssable et qui après un certain dans le monde disparaît sans que son contenant ne disparaisse.
   C4.La « matière »
La matière est conçue par Aristote comme un contenu virtuel, potentiel ou possible que la forme réalisera, c’est-à-dire fera voir. Ainsi la forme du triangle ou l’idée de triangle étant déterminée ou définie, un fil de fer peut venir habiter ou rendre visible le triangle. L’argile ou le ciment ou le marbre ou le papier peuvent être les matières de la table du salon. 
C5 : La « substance » La substance est la première réalité ou la première condition qui doit exister pour les autres réalités puissent exister. La substance est la catégorie première de l’existence. La substance est donc ce qui n’a pas besoin d’une autre réalité antérieure pour exister. La substance est le statut de l’être qui se suffit dont à lui-même pour exister. La substance est le sujet ultime. La substance ne à rien pour exister. La substance est donc ce qui est nécessaire à l’existence de la chose.  




C6.L' « accident » Ce qui est accident dans l’existence d’une chose, c’est ce qui n’est pas nécessaire pour que la chose existe. Donc l’accidentel ou encore le contingent ne permet pas de définir la chose car l’accidentel n’appartient pas à la chose en propre. L’accidentel s’oppose au nécessaire et à l’essentiel.C'est pourquoi on dit qu'en philosophie,l'exemple n'est qu'un accident et ne permet pas de donner une définition universelle.Le nécessaire est universel ou général ou commun à tous les cas particuliers d'une chose.


C7. Le « divin » Il désigne chez Aristote comme ce qui est vivant, éternel et parfait donc sans changement et sans devenir. Il est transcendant ou en dehors et au-dessus de toutes choses au sein du monde. Il n’est pas donc en acte, puisqu’il ne lui reste rien à avoir ou à atteindre : il est donc l’être qui est « acte pur », totalement réalisé.
2.Les "vertus morales":la morale ou l'éthique ou comment vivre selon Aristote pour être libre et heureux?

L’éthique aristotélicienne a pour fil conducteur l’idée première selon laquelle « L'homme n'est ni une bête ni un dieu».Cette proposition signifie que l’homme est capable de s’améliorer, d’ajouter dans son existence ce que la nature ne lui a pas donné à la naissance. Selon Aristote, pour comprendre le sens et la valeur des règles morales qui gouvernent la vie des hommes, il faut partir de l’analyse de la vie des hommes dans leurs situations historiques, dans les conditions matérielles de leur existence.

C’est en ce moment que nous pourrons voir le sens et la valeur des recommandations dans les différentes éthiques ou morales. Dans l’Ethique à Nicomaque (le père d’Aristote s’appelait Nicomaque et était médecin), Aristote a pour sujet de réflexion les affections, les dispositions, les caractères, les tendances et habitudes à partir desquelles les différentes vertus intellectuelles ou morales comme celle du courage, de la sagesse, de l’amour de la connaissance, de l’honnêteté, de la fidélité, de la transparence poussent et prennent leurs sens et leurs valeurs.


Pour Aristote, chaque vertu est le signe d’une excellence qui consiste à déterminer la juste mesure. Autrement dit, la vertu est pour Aristote dans le rejet de l’excès et dans le rejet du manque. On peut donc résumer ainsi l’éthique d’Aristote : dans toute chose, tu éviteras le plus et le moins. La vertu est donc un équilibre, une position neutre ou médiane entre le plus et le moins. Il existe pour Aristote une vertu qui est la mère de toutes les autres vertus particulières qui s’expriment dans les circonstances de la vie concrètes : c’est la vertu de l’homme raisonnable qui se caractérise par la prudence. Qu’est-ce que gagne l’homme qui se comporte selon cette sagesse pratique ? L’actualisation équilibrée de ses facultés intellectuelles et l’accomplissement de ses actes avec la bonne mesure donne au sage un plaisir : le plaisir d’avoir accompli ce que nous avons à faire dans la juste mesure. C’est pourquoi pour Aristote, on peut dire que le bonheur consiste à ne pas être pauvre et à ne pas être riche. Pour Aristote donc la sagesse consiste à ne pas écouter exclusivement le corps mais aussi à ne pas écouter seulement la raison, à ne pas seulement écouter le monde céleste mais aussi à ne pas seulement écouter le monde terrestre. L’éthique d’Aristote affirme que


« Le bonheur est l'équilibre harmonieux et humainement accessible de toutes les fonctions de l'âme et du corps, au sein d'une cité juste et dans des circonstances où puissent régner liberté, bien-être et amitié. »

 

lundi 7 décembre 2009

SUJET:La philosophie est -elle la recherche de ce qui ne se trouve pas pas sur la terre?

INTRODUCTION
1a.poser les conditions théoriques ou matérielles qui permettent à ce qui est envisagé d'exister Un jour dit-on,un philosophe du nom de Thalès de Milet est tombé en plein jour dans un trou qu'il ne voyait pas et qui était pourtant sur son chemin.De fait réel ou supposé comme historique, nous pouvons déduire que ce que Thalès cherchait ne se trouvait pas sur la terre ou alors il cherchait dans le ciel quelque chose qui y serait un prolongement de ce qu'il y a sur la terre ou quelque chose dont la terre serait un miroir fidèle ou déformant.En général,ce qui est sur la terre est sous la forme de matière ou de choses concrètes alors que ce qui est dans le ciel est appelé idée et a un aspect formel,général, sans matière.Le mot terre signifie ici l'espace physique ou matériel et le mot ciel corresponde à un espace virtuel à une pas confondre avec seulement le ciel de la lune, du soleil et des étoile et qui serait le monde de la raison,celui des idées ou monde intelligible qu'explore la métaphysique.D'autre part,Socrate affirme avec Platon que les philosophes n'atteindraient jamais ce qu'ils cherchent sur la terre et qu'ils appelle vérité ou sagesse,tant qu'ils ne seront pas morts et que leur corps libéreré leur âme. 1b.Poser la conception qui est envisagé pour le développement S'appuyant sur cette compréhension de la philosophie,notamment de la philosophie spéculative encore appelée philosophie traditionnelle,idéaliste ou létaphysique ou philosophie première,nous soutiendrons que "ce que la philosophie cherche ne se trouve pas sur terre".P 2.Relativiser,renversement de situation,surprise,limiter en virant vers d'autres conditions ou bases pour fonder une différence ou une erreur,etc. Pourtant, 3a. poser les conditions d'une autre réponse ou position ou point de vue,ou conception à une certaine période de son histoire,notamment durant la période hellénistique,beaucoup d'hommes et de cités demandèrent à la philosophie de répondre à une question concrète au coeur de toute vie humaine sur terre:comment vivre pour être libre et heureux ou au moins en paix?Beaucoup de penseurs se proposèrent et proposèrent à leurs concitoyens des morales,des éthiques diverses,c'est-à-dire des règles de conduite,des principes de natures diverses,mais tous fondés en raison,pour se gouverner et pour gouverner leur peuple. 3b.Formuler ce qui est envisagé dans le développelment En ce sens, nous montrerons donc qu'il est également possible de considérer que "ce que cherche la philosophie se trouve sur la terre" 4.Formuler le problème qui résulte de la possibilité du multiple et non pas de l'unique sens de l'unique valeur de l'unique méthode,etc. devant une même chose. Faut-il alors répondre que, ce que la philosophie commence par chercher sur la terre ne sera découvert qu'après avoir quitté la terre ou faudrait-il considérer que ce que la philosophie cherche sur la terre est un bien à consommer sur terre? 5.identifier et nommer le point précis qui est visé sur la cible général et en quoi ce point est-il vital pour la cible ou pour nous Ce qui est en jeu dans ce sujet c'est,à notre avis,le rapport entre la philosophie et l'histoire ou encore entre la raison et l'action,ou encore entre la réflexion philosophique et les problèmes concrets que la vie humaine rencontre sur terre.

dimanche 6 décembre 2009

SUJET:La philosophie est -elle la recherche de ce qui n'a pas une image sur terre?

SUJET:La philosophie est-elle la recherche de ce qui n'a pas une image sur la terre? QUESTIONS QUI ME VIENNENT A CET INSTANT AUTOUR DU SUJET ET DANS LE DÉSORDRE :
1.Qu'est-ce qu'une image? 2.Qu'est-ce que les hommes cherchent sur terre dans leur vie? 3.Quels sens pouvons nous donner à l'expression "n'a pas"? 4.Quels sens pouvons nous donner à l'expression "n'a pas d'image" ou "n'a pas d'images"? 5.A quoi bon de chercher ce qui n'a pas d' "image" ou "d'images" sur terre? 6.Peut-on chercher quelque chose sans en avoir aucune image qui peut être vraie ou fausse,satisfaisante ou non satisfaisante? 7.Et si l'homme ne peut pas se passer une image ou des images fabriquées par lui ou par un autre architecte? 8.Et si chaque homme se fabrique sa propre image dans les diverses choses qu'ils cherchent dans le même espace de vie communautaire avec d'autres hommes? 9.Quel est le lieu où existerait l'image de ce que la philosophie cherche depuis la terre? 10.Comment l'homme peut-il atteindre ce qui n'est pas sur terre et qui pourrait ne pas être à la lune? 11.Si l'homme peut être amené à vouloir chercher ce qui peut avoir une seule ou plusieurs images individuelles ou collectives sur terre et chercher en même temps quelque chose d'autre qui n'a pas d'image sur terre et que cette différence dans ses désirs le mettent dans une situation de choix,que devrait-il choisir raisonnablement s'il dit qu'il cherche partout le bonheur où qu'il puisse vivre,sur la terre ou sur la lune ou ailleurs? 12.Est-il possible que quelque chose qui existe réellement et indépendamment des hommes puisse ne pas avoir une image ou plusieurs images? 13.Si chaque homme peut se faire sa propre image personnelle sur chaque chose sans avoir tort comment comprendre le statut et la valeur de la vérité que les hommes semblent vouloir déterminer en toutes choses qu'ils se sentent capables de mesurer,de chercher et d'échanger dans diverses circonstances? 14.Si chaque homme individuellement ou chaque groupe d'hommes peut avoir sa vérité ou sa conception ou sa mesure en toute chose comment comprendre alors l'impact de certains savoir sur la nature et comment justifier la contrainte social par son armée de contrôle et avec toutes sortes d'armes et de munitions? 15. Qu'est-ce que cherche la philosophie et pourquoi dit-on que ce qu'elle cherche n'a pas d'image? 15+...........................................................................? LES CHOIX Il y a sans doute un ordre objectif et universel ou subjectif pour cette série de questions.Peut-être aussi qu'à chacun ordre rationnel.Nous ne pouvons pas répondre à toute ces questions de manière détaillée dans un devoir qui occupe des pages et un temps imités.Il ne faut donc choisir.A chacun aussi sans doute aussi sa sensibilité dans la philosophie et même dans la science.Mais peut-être aussi qu'il existe des points incontournables sur les chemin du corps comme sur ceux de l'esprit,comme ce trou dans lequel tomba Thalès de Milet en plein jour ou en pleine nuit dans un autre jour ou dans une autre nuit. CE QUE JE ME PROPOSE D'APPORTER COMME CONTRIBUTION THÉORIQUE 1. La vie et le temps étant précieux je me propose de justifier par son importance ma contribution dans la recherche de réponses à cette interrogation,en guise d'introduction. 2.Ensuite je montrerai qu'en diverses choses pensables ou concrètement réalisable,il peut y avoir plusieurs images ou visions ou manières de faire possibles et légitime. 3.Cette reconnaissance du multiple m'autorisera à dire donc ce que je pense sans chercher à plaire ou à déplaire mais seulement dans le but pas nécessairement de me convaincre moi-même ou de convaincre un autre, mais surtout dans le but de me convaincre qu'il existe en moi une faculté de mesure appelée raison et qui est un vrai pouvoir de découverte de ce qui est déjà et de création de ce qui n'est pas encore clairement existant pour tous. 4.J'admettrais donc et joyeusement les égarements volontaires ou involontaires de ma raison mais aussi de mes sens si quelque ami ou adversaire par sa critique venait à me mettre à jour mes défaillance. 5.Sans cette ouverture la vie est enfermée et la démocratie et la liberté se meurt dans leurs cellules au sein de leurs diverses prisons.

samedi 5 décembre 2009

Statuts de l'Association Architecte du Bien( AAB)

Le bien est partout la lumière de notre horizon L'Association Architecte du Bien (AAB) a déposé aujourd'hui mercredi 22 juillet 2009 à 10 heures, un dossier de demande de reconnaissance au niveau de la Préfecture de Guédiawaye par l'intermédiaire de son président et de son secrétaire général.

STATUTS DE L’« ASSOCIATION ARCHITECTE DU BIEN » (AAB)

TITRE I : OBJET ET COMPOSITION

Article Premier : Formation Il est formé à Dakar au Sénégal, entre les adhérents aux présents statuts, conformément aux dispositions du Code des Obligations Civiles et Commerciales modifié, une association à but non lucratif.

Article 2 : Dénomination L’ Association prend la dénomination de « Association Architecte du Bien» (AAB)

Article 3 : Siège social

Le siège social est installé à Dakar, à la Cité Guentaba N°145 ,Guédiawaye. Il pourra être transféré par simple décision de l’Assemblée générale avec au moins 3/4 des voix de cette assemblée (ou du Comité Directeur la ratification par les 3 /4 de l’Assemblée Générale sera nécessaire.)

Article 4 : Durée

La durée de l’Association est illimitée sauf cas de dissolution prévue à l’article 12 de la loi n° 84637 du 11 mai 1984

Article 5 : But

L’ « Association Architecte du Bien» (AAB) a pour but de contribuer par la pensée et par l’action, à faire de la terre un environnement de biens naturels et culturels pour la satisfaction de tous.

Pour contribuer à la réalisation de cet idéal, l’Association Architecte du Bien (AAB) inscrit sa contribution dans les domaines des Droits de l’homme, de l’Education, de la Formation et du Travail, de l'Environnement, de la Santé et de l’Hygiène, du Statut de la Femme et de la Petite Enfance et de la Culture.

Dans ces domaines, elle se propose de mener toute étude, d’organiser toute activité et manifestation, susceptibles d’instruire, d’informer, de former, de sensibiliser, d’encadrer et de soutenir les individus, les groupes sociaux et les institutions qui en auraient besoin.

·Sur la question des droits universels de l’homme elle se propose de contribuer à une sensibilisation de masse sur l’existence et sur la nécessité de reconnaître ces droits à tous et sur la nécessité de les sécuriser tout en contribuant à la sensibilisation sur les notions de liberté, de citoyenneté, de responsabilité individuelle et collective et de démocratie qui sont attachées à la reconnaissance de ces droits.

· Dans le domaine de l’éducation et de la formation professionnelle, notamment celle de la petite enfance

et celle de la jeunesse,

elle se propose de contribuer au renforcement de la solidarité scolaire et universitaire pour améliorer et sécuriser le capital des savoirs, des savoirs faire et des savoirs être nécessaires à la survie de l’homme, à celle de la société et à leur satisfaction.

Elle se propose de s’inscrire dans la philosophie qui fait du Travailune activité fondamentale, un droit et un devoir pour tous, en tant que source d’humanisation, de grandeur de l’homme, de la famille et de la cité et donc de s’engager dans le combat contre le chômage pour atténuer les dramatiques conséquences de l’oisiveté et de l’extrême pauvreté.

Elle se propose de contribuer aux combats qui visent à mettre en évidence le rôle primordial de la femme dans la vie de l’individu comme dans celle de la cité pour lui restaurer en conséquence tout le respect et la place centrale qui lui reviennent dans les institutions sociales.

· Dans le domaine de la Santé et de l’Hygiène, il s’agira de contribuer à une éducation sanitaire, hygiénique, nutritionnelle et sexuelle de masse, et à des actions susceptibles de servir de bouclier pour sécuriser la santé maternelle de la femme en grossesse ou en période d’allaitement, celle de la petite enfance et qui puissent servir de remparts préventifs contre d’autres maladies, notamment le VIH/SIDA.

· Il s’agira aussi de contribuer à la recherche de solutions durables à la portée des individus et des groupes sociaux pour les problèmes environnementaux

actuels et futurs qui peuvent venir de la nature ou des hommes, notamment dans le domaine de la salubrité et dans la préservation, la restauration et la diversification de l’environnement naturel.

·Contribuer à la fois à la défense de la diversité des cultures

et à celle d’un échange culturel, intellectuel, technologique et sur d’autres sujets entre les individus, les groupes sociaux et les peuples pour une coexistence pacifique et bénéfique des hommes sur leur terre.

Article 6 : Membres

Peuvent être membres de l’association « Association Architecte du Bien »(AAB)), les hommes et les femmes, citoyens sénégalais qui acceptent de se conformer aux présents statuts et règlement intérieur.

L’association n’est ni affiliée à un parti politique, ni à un syndicat, ni à une religion.

jeudi 3 décembre 2009

La mondialisation vue par Alain Touraine,sociologue et écrivain français

La mondialisation selon  Alain Touraine, sociologue, écrivain, directeur d'études à l'École des Hautes Études en sciences sociales de Paris.
 Propos recueillis par
Antonio Torrenzano, journaliste et économiste.


Antonio Torrenzano : Je voudrais revenir avec vous sur la période qui s'est ouverte au milieu des années soixante-dix jusqu'à la chute du mur de Berlin. Quelle est votre analyse ?

Alain Touraine : Cette période avait commencé avec la crise du pétrole, autrement dit après un déplacement massif de ressources venues du Japon et de l'Europe occidentale en direction des pays pétroliers, qui placèrent leurs réserves dans des banques de New York afin de générer des intérêts, ce qui témoignait déjà d'une forme de globalisation de l'économie. Depuis un tiers de siècle au moins, malgré l'agressivité du camp soviétique au début de la période, le monde occidental a pris une avance considérable dans presque tous les secteurs de la vie industrielle et économique, où les États-Unis ont acquis une position de plus en plus dominante. Une vision économique de l'histoire s'est alors imposée, conférant de plus en plus d'importance aux facteurs économiques et technologiques du changement social. La mondialisation des marchés, la croissance des entreprises transnationales, la formation de réseaux (networks) dont Manuel Castells a bien souligné l'importance capitale, et la nouvelle efficacité d'un système financier capable de transmettre les informations en temps réel, la diffusion par les mass media, par la publicité et par les entreprises elles-mêmes de biens culturels de masse le plus souvent américains, tous ces faits, maintenant bien connus de tous, ont créé cette globalisation caractérisée à la fois, aux yeux de nombre d'analystes, par un élargissement rapide de la participation aux échanges internationaux et par l'emprise d'un grand capitalisme dont les centres de décision sont le plus souvent américains. Pourtant, dès le début, la société civile souligna l'impossibilité d'une généralisation de ce modèle, et rapidement des protestataires se manifestèrent dans toutes les parties du monde, tandis que se multipliaient les soulèvements contre les États-Unis. Plus récemment, les graves conséquences de la crise financière et de la crise économique, elles ont accentué la défiance à l'égard des grandes entreprises qui sont apparues moins comme l'avant-garde de la modernisation que comme les agents d'une spéculation effrénée, ou comme des sources d'enrichissement direct pour leurs dirigeants.  

Antonio Torrenzano : L'élément de la mondialisation de l'économie, en termes historiques, afin de pouvoir comprendre les effets de la désagrégation dès nos sociétés contemporaines.

Alain Touraine : Si le thème de la globalisation a acquis une importance politique centrale, c'est pour une raison qui n'est pas économique, mais idéologique : ceux qui ont chanté le plus fort la gloire de la globalisation ont en effet voulu imposer l'idée qu'aucun mode de régulation sociale ou politique d'une économie mondialisée n'était plus ni possible ni souhaitable, puisque l'économie se situait à un niveau mondial et qu'il n'existait pas d'autorité capable d'imposer des limitations à l'activité économique à ce niveau-là. L'idée même de globalisation portait en effet en elle la volonté de construire un capitalisme ultime, libéré de toute influence extérieure, exerçant son pouvoir sur l'ensemble de la société. C'est cette idéologie d'un capitalisme sans limites qui a suscité tant d'enthousiasme et tant de contestation. Malgré ces résistances, le nouveau «mode de modernisation», fondé sur la libre entreprise et le rôle central du marché dans l'allocation des ressources, s'est vite installé partout. Ces rapides indications nous permettent de dégager les principales implications culturelles et sociales de la mondialisation.

Antonio Torrenzano. Quelles sont-elles, alors selon vous, les principales implications culturelles et sociales ?  

Alain Touraine : La plus manifeste est la formation d'une société de masse dans laquelle les mêmes produits matériels et culturels circulent dans des pays de niveaux de vie et de traditions culturelles très variés. Le premier d'entre eux est l'influence culturelle exercée par les grandes entreprises de consommation et de loisirs : Hollywood est bien l'usine à rêves du monde entier. Mais on constatera aussi qu'elle ne fait pas disparaître pour autant les productions circonscrites à un lieu. Car on assiste, d'un autre côté, à la diversification de la consommation dans les pays les plus riches. À New York, Londres ou Paris, il y a plus de restaurants étrangers qu'autrefois, et l'on peut y voir davantage de films en provenance d'autres pays du monde. Enfin, on assiste aussi à une résurgence de formes de vie sociale et culturelle traditionnelles ou nourries par la volonté de sauver une culture régionale ou nationale menacée. Mais partout, comme un effet de ces tendances opposées s'accélère le déclin des formes de vie sociale et politique traditionnelles et de la gestion nationale de l'industrialisation.

Antonio Torrenzano. Pouvons-nous analyser cette phase comme une situation de transition pendant laquelle les nombreux acteurs (institutions internationales, États occidentaux) feront tout ce qu'il est possible pour retrouver l'équilibre ?

Alain Touraine : Le plus urgent, aujourd’hui, c’est de redonner à la société de nouveaux moyens de se reconnaître et de se représenter. Une société divisée en castes n'est plus une démocratie. De quelle démocratie pourrions-nous discuter sans une égalité des ressources ou une égalité de possibilités ?

mardi 1 décembre 2009

Philosophie et étonnement -3:la philosophie comme réflexion et attitude critique

3. Le chemin de la philosophie est le chemin sur lequel l'homme prend des distances et une attitude critique à l'égard de ses propres pensées et de ses propres actions et à l'égard des pensées et des actes qui sont produits par d'autres dans le reste du monde,par les hommes et par les dieux.
C’est au matin du réveil de sa conscience et de sa raison surprises,déçues et perturbées dans leurs attentes que l’homme commença à sentir une absence de clarté et de fondements sûrs dans ses jugements. L’erreur pouvant entraîner des conséquences regrettables à son auteur et à ses semblables dans certaines circonstances théoriques ou pratiques, le penseur ou l’acteur qui en est victime peut ressentir le besoin d’arriver dans une situation qui lui permettrait de ne plus faire d’erreurs fatales. En tant que penseur ou acteur,l'homme qui s'est déjà trompé dans ses jugements ou dans ses actions peut s'éviter les conséquences fatales de l'erreur en choisissant un des termes qui s'ouvrent à lui dans sa situation :ou bien il décide de s'abstenir de juger comme les sceptiques ou bien il se décide à rectifier ses erreurs dans la pensée ou dans l'action.Pour arriver à cette fin,il est nécessaire pour lui de retrouver d'abord la source de ses erreurs et ensuite d'éliminer leurs effets.Cette double décision de retrouver la source de ses erreurs dans le jugement et dans l'action marque le début de la critique. La critique apparaît alors ici comme un retour du penseur ou de l'acteur sur ses propres pensées ou sur ses propres actes.Elle a besoin de certaines conditions pour exister.La perception et la rectification de l'erreur suppose l'existence d'une faculté que René Descartes la faculté de "discerner" ou de "distinguer" le vrai du faux.C'est pourquoi l'animal ne fait pas d'erreur et ne connaît pas la rectification et donc pas de le progrès.Mais l'existence de la critique repose aussi sur l'acceptation de son imperfection.C'est pourquoi comme l'enseigne Platon,les enfants d'un certain âge,les fous et les dieux ne connaissent pas non plus l'erreur dans la mesure où la faculté de discernement est absente en eux ou alors dans un état parfait.La critique a besoin aussi de la lucidité car c'est entre autre le manque de lucidité,le manque de clairvoyance et d'attention dans le jugement qui entraine l'erreur..La critique en tant que procès négatif du discours ou de l'action a aussi besoin de courage car ce qui est faux peut-être détecté aussi bien dans nos propres pensées et actions individuelles que dans celles des autres.Dirigée contre nous ou contre les autres,la critique est toujours une attitude théorique et pratique qui nie,qui soupçonne, qui suppose l'existence d'une norme et d'un écart avec cette norme.Il n'est pas toujours facile de lutter contre nous mêmes et contre les autres ou contre les institutions sociales.Si tout cela est réuni,il faudra encore une méthode. Nous comprenons sans doute alors que la critique a pour but ou pour intention l'amélioration,le progrès. L'idée de critique et celle de perfectibilité sont liées.
Etant née dans la surprise et donc dans la prise de conscience de la possibilité d'erreurs dans les pensées et dans les actions humaines et de l'intention ou du désir et de la volonté ferme de les dépasser,la philosophie peut être comprise comme une entreprise ou comme un projet de rectification et de refondation de la connaissance et de l'action sur des bases plus sûres que celles qui donnèrent naissance à la surprise.Les sources des erreurs humaines peuvent être dans la nature de l'homme ou dans son éducation ou dans les choses qu'il pense et sur lesquelles il agit. Comme pour « voir clair »en dehors de nous dans le reste du monde au sein de la nature et parmi les hommes il faut d’abord être sûr que rien en nous ne nous empêche de bien voir, la critique philosophique est avant tout une critique interne,une critique du "Je" par "Je"lui-même,une critique du "Moi"par le le "Moi" lui-même. C’est en ce sens qu’Alain estime que partout où la raison est en « lutte » contre les obstacles de toutes sortes qui embrouille sa vue, elle « lutte » essentiellement « contre elle-même ».Autrement dit ,« penser » ,et surtout penser comme un philosophe, c’est lutter avec notre raison contre notre propre raison, c’est se débarrasser de tout ce qui nous empêche de bien voir la vraie mesure de toute chose et non pas seulement ses apparences.
Qu’est-ce qui est en nous par nature ou qui est installé par l’éducation et qui pourrait nous empêcher de bien voir en nous-mêmes et en dehors de nous ?Qu’est-ce qui est dans les caractéristiques des choses que nous cherchons à connaître et qui pourrait nous empêcher de les connaître telles qu’elles sont, « en elles-mêmes » comme dit le philosophe Antoine Guillaume Amo ou encore dans leur nature originelle, dans leur essence avant qu’elles ne soient mélangées à quelque chose d’autre sui peut les transformer? Certains philosophes, notamment les philosophes idéalistes ou les métaphysiciens estiment que nos sens naturels nous trompent, c’est-à-dire que notre corps et ses organes des sens nous induisent en erreur en nous présentant les choses dans leurs effets agréables ou non agréables et non dans leur vrai être ou dans leur vraie nature ou essence.
La critique des sens est au cœur et est une condition pour eux d’accéder à la vérité que cherche à atteindre la philosophie. Ainsi Socrate estime que « tant que nous aurons notre âme » enfermée dans la cellule de notre corps au sein de l’immense prison qu’est le monde sensible, « nous autres philosophes n’atteindrons jamais la « vérité » ou la sagesse théorique et la sagesse dans l’action. En conséquence il faut supprimer le corps et tout ce qui lui est attaché quand nous voulons trouver la vraie mesure de toute chose et quand dans la vie concrète nous voulons mener une vie droite conforme à la vraie mesure de toute chose. Cette conception du rapport entre le corps et l’esprit ou la raison suppose que ces deux composantes de l’homme sont séparables, comme on peut séparer le sucre de l’eau en faisant chauffer et l’eau pour faire évaporer l’eau et recueillir le sucre dans sa propre nature. Mais peut-on faire cette séparation qui mettrait le corps à coté et la raison d’un autre tels que chaque entité était dans son état pur avant leur attelage ?
René Descartes estime aussi que « les sens nous trompent » totalement ou alors relativement nos jugements. Pour donner raison à Descartes, nous pouvons plonger un bâton droit dans une bassine remplie d’une eau transparente. Nous verrons avec nos yeux que la règle « est brisée » quand elle entre dans l’eau. De même l’illusion de la flaque de liquide qui brille à l’horizon sur le goudron lorsque le soleil projette ses rayons sur les matières sensibles qui constituent le goudron. Mais peut-on dire que les sens nous trompent totalement et que leur apport est toujours nuisible ou inutile ou négligeable dans la connaissance des choses et des êtres du monde ? La critique philosophique attaque aussi l’ensemble de l’éducation, dans ce qu’elle nous enseigne et recommande de valoriser et d’écouter et de poursuivre dans la pensée ou dans l’action. Cela signifie que la société est un espace où l’homme peut être égaré et écarter du chemin qui mène à la vérité théorique et à la vérité qui nous indique ce qu’il faut faire dans l’action.
Pourtant on enseigne dans "nature et culture" qu’aucune connaissance n’est possible sans la présence d’une société. Sauf alors quand on estime qu’il existe en chaque homme des vérités qui sont antérieures à sa naissance et qui sont déposé en lui dès sa naissance dans la nature : c’est la thèse des idéalistes et des métaphysiciens. C’est pourquoi pour eux, la philosophie est le mouvement critique par lequel l’homme se déshabille de toutes les parures qu’il tient de la société pour devenir intellectuellement et même moralement nu ou vierge, pour retrouver ces vérités premières, naturelles, premières, impérissables même si elles sont masquées. Pour eux, philosopher c’est réveiller la science qui dort en tout homme.
C’est cette conception de la raison et de la connaissance et de la vérité qui fonde la méthode de Socrate qu’on appelle la maïeutique : mon art dit-il à l’image de celui de ma mère qui fut matrone, consiste à « faire accoucher » cette raison naturelle en tout homme des « Idées » qu’elle contient naturellement. Descartes est de son avis même s’il n’utilise pas la même méthode puisque qu’il dit que philosopher c’est faire comme si on avait rien appris, c’est repartir au degré zéro de la connaissance et oubliant ce que nous tenons de nos maitres et de nos parents, etc., pour retrouver au fond de notre « substance pensante » ou de notre « raison nature » ou dans « notre faculté de juger » ces « idées innées et simples et évidemment vraies »que la nature ou Dieu à fait don à chaque homme. La critique philosophique attaque aussi l’opinion : le sénégalais qui dit par exemple que Senghor ou Abdou Diouf ou Abdoulaye Wade et leurs collaborateurs ont volé des milliards au peuple sénégalais sans être en mesure de la prouver parce qu’il a seulement entendu quelqu’un le dire dans le rue ou dans la place publique ou dans un journal ou à la radio ne fait pas un jugement personnel, mais ne fait que répéter ce qu’on lui fait dire. C’est cela l’opinion. L’opinion est donc une source d’erreur ou un obstacle à la connaissance car l’opinion marque la fin de la critique et prend ce qu’elle affirme comme une vérité indubitable sans en donner les fondements. L’opinion est une sorte de drogue que l’on fait prendre au peuple pour l’attirer vers nous. C’est pourquoi on parle de « bataille d’opinion » qui signifie une bataille d’influence. Philosopher c’est tourner le dos à l’opinion pour penser par nous-mêmes avec des arguments théoriques ou avec des bases matérielles.
La philosophie critique aussi toute forme de croyance puisque croire c’est affirmer que ce à quoi est absolument vrai et que tout ce qui est en dehors de l’univers de ma croyance est faux ou incertain. La croyance est une certitude aveugle et aveuglante qui suppose aussi qu’il existe des réalités supérieures que la raison de l’homme ne peut pas démontrer. C’est pourquoi à l’origine la philosophie s’opposait radicalement à la croyance : « croire nous dit Alain ,c’est s’interdire de connaître »En somme la philosophie est une attitude intellectuelle et pratique et critique qui cherche à délivrer l’homme des chaînes et des brouillards et qui lui empêchent de bien voir la nature intime, profonde et cachée de toute chose :en ce sens on peut Bien comprendre et fonder la thèse selon laquelle « philosopher c’est chercher l’essentiel inaperçu »dans l’existence de chaque chose, dans la pensée ou dans la vie pratique. Philosopher, ce n’est pas croire que Jésus ou Mohameth est un prophète de Dieu qui vient enseigner au sérère qui s’adresse aux pangols pour atteindre Dieu qu’il est dans l’erreur fondamentale, mais c’est plutôt oser penser « Et si le sérère avait raison malgré son isolement actuel dans le monde des nouvelles et dernières religions ? »Philosopher c’est essayer de comprendre pourquoi le sérère qui suit des pratiques traditionnelles qui visent à atteindre un autre monde et d’autres êtres n’a pas inventé ou reçu d’autres pratiques et d’autres idées au sujet de cet autre monde qui échappent aux yeux de tous les hommes ou de quelques hommes ? Philosopher, c’est être impitoyable à l’égard de sa propre raison et de ses propres comportements rapportés à des critères universels ou subjectifs qui déterminent les conditions d’existences des choses concrètes ou de la validité ou de la fausseté d’une proposition. Philosopher c’est se demander qu’est-ce qui est pensable par la raison objectivement ou subjectivement ? Philosopher c’est se remettre en cause et se demander aussi jusqu’à quel point la raison peut-elle connaître ? Philosopher c’est chercher accepter notre imperfection naturelle et culturelle, notre limite dans le temps et dans l’espace et en conséquence toujours supposer que je suis dans l’erreur. Philosopher c’est encore… Jusqu’à quel degré ou niveau de son existence peut-on connaître les choses que nous désirons connaître si nous pouvons effectivement connaître quelque chose ?
La critique est aussi à l'intérieur de la philosophie elle-même.On peut citer l'exemple des matérialistes qui critiquent les idéalistes qui à leur tour les critique ou encore la critique du rationalisme par l'empirisme qu'il critique en tant que forme ou voie de connaissance.Nous connaissons sans doute la critique de la philosophie et notamment de la philosophie idéaliste ou métaphysique ou rationaliste ou spéculative ou traditionnelle par Karl Marx dans sa onzième thèse sur Feuerbach:"Les philosophes n'ont fait jusqu'ici qu'interpréter le monde, de diverses manières "qui dépendent de leur sensibilité et de leur subjectivité et de leur intérêts alors "qu'il s'agit de le tranformer",ce qui n'est possible que si nous accpetons qu'il existent pour toute qui apparaît dans la nature et dans la culture des lois ou des vérités, ou des conditions objetctives qui conditionnent son apparition ou son absence,conditions mises dans les choses avant que les hommes ne les perçoivent et ne les pensent.
Contrairement aux philosophes sceptiques qui critiquent le projet de la philosophie qui est de vouloir connaître et qui affirment que l’homme ne peut pas connaître du tout ou que ses connaissances sont toujours incertaines et suspectes d’être contaminées de quelques considérations qui leur sont étrangères, les métaphysiciens déclarent qu’il existe un niveau, un lieu où se trouvent les mesures idéales de toutes choses qui se trouvent dans la nature et parmi les produits des hommes dans leurs cultures. Celui qui atteindra ces images parfaites des choses ou des pensées serait les sages. Et les philosophes métaphysiciens estiment qu’il est possible pour l’homme qui est doté de ce puissant moyen qu’est la raison d’arriver à ces mesures parfaites quand il utilise i sa raison d’une certaine manière. C’est cette voie de la métaphysique dans le champ de la connaissance que nous allons décrire dans le prochain article intitulé :
Philosophie et étonnement-3 :Quand la philosophie devient métaphysique.