jeudi 10 décembre 2009

ARISTOTE:concepts fondamentaux et éthique ou art de vivre


Charles Jean Marie Degeorge : Aristote : La jeunesse d'Aristote - Sculpture 1840-1875 - Musée d'Orsay




1 - Les concepts fondamentaux qu’Aristote a introduit en philosophie  


Aristote n’a pas conservé la totalité de l’enseignement qu’il a reçu chez Platon. Il n’est pas d’accord avec la théorie des Essences ou Idées de son maître Platon. La place de la théorie des Idées, Aristote installe sa doctrine de la substance et de l’Etre. Il est en ce sens le père de la métaphysique même s’il n’a pas inventé le mot, parce que ce sont ses écrits qui permettent en partie d’avoir une première compréhension ou définition de ce qu’est la métaphysique pour comprendre ses rapports avec la philosophie. La compréhension des concepts suivants introduits par Aristote dans la philosophie sont importants pour comprendre la métaphysique qu’il définit de manière condensée comme prétendant être la « science de l’Etre en tant qu’Etre »opposée à la connaissance de l’être en tant que paraître ou apparence comme notre image ou notre ombre apparaît dans plusieurs sortes de miroirs qui réfléchissent quelques uns de nos caractères.  

Elèves de la TL'1C/LPA/2009 -2010
C1 : Le concept d' « acte » Ce qui existe « en acte » est ce qui existe dans sa plénitude, ce est pleinement réalisé, ce qui est achevé, ce qui est arrivé à sa maturité ou au terme de son développement. Le nouveau-né est un être humain « en acte »car il existe dans le nouveau-né des caractéristiques humaines qui ne sont pas encore réalisées, qui ne s’affirment pas extérieurement. En ce sens on peut dire que l’adulte est un être humain « en acte »
Monsieur Mbaye Kane,professeur de sciences physique,LPA,2009-2010


C2 : Le concept de « puissance » Ce qui existe « en puissance », c’est ce qui existe comme possibilité, conçue comme potentialité ou virtualité. En ce sens on peut dire que l’idée d’une chose n’est pas encore pleinement la réalisation de cette chose. On peut dire que le poussin est « en puissance » ou que dans l’œuf ou que l’œuf contient le poussin.


LPA/TL'1B/mademoiselle Thiam et Boye/2009-2010
C3 La « forme »: Le mot forme désigne dans la philosophie d’Aristote ce qui, dans un objet à penser, est intelligible ou invisible mais perceptible par la conscience ou la raison et qui contient son essence ou lui confère sa nature. La forme est ce qui est en dehors des influences du temps et du lieu, de la température ou des circonstances auxquelles généralement s’adaptent les choses et les actions. La forme n’est pas donc soumise au devenir. La forme d’une chose ne se voit donc pas dans le monde sensible de l’expérience. La forme est un principe ou une composante métaphysique de l’objet ou de la chose que l’on cherche à connaître. Nous dirons par exemple que l’âme est la forme du corps. On peut dire aussi que la forme est le contenant du corps puisque ce qui est périssable ne peut pas être le contenant de ce qui est éternel. Le périssable est ce qui vient s’attacher ou se greffer ou qui sort de ce qui n’est pas périssable et qui après un certain dans le monde disparaît sans que son contenant ne disparaisse.
   C4.La « matière »
La matière est conçue par Aristote comme un contenu virtuel, potentiel ou possible que la forme réalisera, c’est-à-dire fera voir. Ainsi la forme du triangle ou l’idée de triangle étant déterminée ou définie, un fil de fer peut venir habiter ou rendre visible le triangle. L’argile ou le ciment ou le marbre ou le papier peuvent être les matières de la table du salon. 
C5 : La « substance » La substance est la première réalité ou la première condition qui doit exister pour les autres réalités puissent exister. La substance est la catégorie première de l’existence. La substance est donc ce qui n’a pas besoin d’une autre réalité antérieure pour exister. La substance est le statut de l’être qui se suffit dont à lui-même pour exister. La substance est le sujet ultime. La substance ne à rien pour exister. La substance est donc ce qui est nécessaire à l’existence de la chose.  




C6.L' « accident » Ce qui est accident dans l’existence d’une chose, c’est ce qui n’est pas nécessaire pour que la chose existe. Donc l’accidentel ou encore le contingent ne permet pas de définir la chose car l’accidentel n’appartient pas à la chose en propre. L’accidentel s’oppose au nécessaire et à l’essentiel.C'est pourquoi on dit qu'en philosophie,l'exemple n'est qu'un accident et ne permet pas de donner une définition universelle.Le nécessaire est universel ou général ou commun à tous les cas particuliers d'une chose.


C7. Le « divin » Il désigne chez Aristote comme ce qui est vivant, éternel et parfait donc sans changement et sans devenir. Il est transcendant ou en dehors et au-dessus de toutes choses au sein du monde. Il n’est pas donc en acte, puisqu’il ne lui reste rien à avoir ou à atteindre : il est donc l’être qui est « acte pur », totalement réalisé.
2.Les "vertus morales":la morale ou l'éthique ou comment vivre selon Aristote pour être libre et heureux?

L’éthique aristotélicienne a pour fil conducteur l’idée première selon laquelle « L'homme n'est ni une bête ni un dieu».Cette proposition signifie que l’homme est capable de s’améliorer, d’ajouter dans son existence ce que la nature ne lui a pas donné à la naissance. Selon Aristote, pour comprendre le sens et la valeur des règles morales qui gouvernent la vie des hommes, il faut partir de l’analyse de la vie des hommes dans leurs situations historiques, dans les conditions matérielles de leur existence.

C’est en ce moment que nous pourrons voir le sens et la valeur des recommandations dans les différentes éthiques ou morales. Dans l’Ethique à Nicomaque (le père d’Aristote s’appelait Nicomaque et était médecin), Aristote a pour sujet de réflexion les affections, les dispositions, les caractères, les tendances et habitudes à partir desquelles les différentes vertus intellectuelles ou morales comme celle du courage, de la sagesse, de l’amour de la connaissance, de l’honnêteté, de la fidélité, de la transparence poussent et prennent leurs sens et leurs valeurs.


Pour Aristote, chaque vertu est le signe d’une excellence qui consiste à déterminer la juste mesure. Autrement dit, la vertu est pour Aristote dans le rejet de l’excès et dans le rejet du manque. On peut donc résumer ainsi l’éthique d’Aristote : dans toute chose, tu éviteras le plus et le moins. La vertu est donc un équilibre, une position neutre ou médiane entre le plus et le moins. Il existe pour Aristote une vertu qui est la mère de toutes les autres vertus particulières qui s’expriment dans les circonstances de la vie concrètes : c’est la vertu de l’homme raisonnable qui se caractérise par la prudence. Qu’est-ce que gagne l’homme qui se comporte selon cette sagesse pratique ? L’actualisation équilibrée de ses facultés intellectuelles et l’accomplissement de ses actes avec la bonne mesure donne au sage un plaisir : le plaisir d’avoir accompli ce que nous avons à faire dans la juste mesure. C’est pourquoi pour Aristote, on peut dire que le bonheur consiste à ne pas être pauvre et à ne pas être riche. Pour Aristote donc la sagesse consiste à ne pas écouter exclusivement le corps mais aussi à ne pas écouter seulement la raison, à ne pas seulement écouter le monde céleste mais aussi à ne pas seulement écouter le monde terrestre. L’éthique d’Aristote affirme que


« Le bonheur est l'équilibre harmonieux et humainement accessible de toutes les fonctions de l'âme et du corps, au sein d'une cité juste et dans des circonstances où puissent régner liberté, bien-être et amitié. »

 

2 commentaires:

  1. je viens d'étre membre du site philosolidaire .et j'aurais préféré que vous insistez sur la méthode de la dissertation

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  2. je me suis inscrite sur le site philosolidaire. je l'ai trouvè intèrèssant. mais si vous pouvez insister sur la methode de la dissertation sa serai très bien

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