dimanche 20 décembre 2009

La métaphysique 2+ :Des présupposés ou des vérités premières qui fondent le projet de la métaphysique

 Des présupposés de la métaphysique.
La philosophie est aussi une recherche pour répondre à la question:Faut-il vivre en suivant ce que nous indiquerait une raison probable dans la nature ou en prenant les chemins déjà tracés par  des hommes ou faudrait-il se définir une voie et une discipline personnelle qui  nous donnent satisfaction sans nuire à l'épanouissement des autres ?Un habitant de la Cité Fadia,dimanche matin 20 décembre dans une rue de la Cité!C'est cette philosophie qui est celle des architectes du bien.



La philosophie est selon Aristote,le chemin de la raison qui est amoureuse de savoir et qui a fait l’expérience de ses erreurs. Elle consiste donc avant tout à débarrasser la raison de tout ce qui peut lui empêcher de bien se voir en tant qu’instance de mesure ou de discernement, et de bien voir ensuite clairement la réalité. Son souhait est donc d’arriver à une connaissance débarrassée de toute sorte d’erreurs qui pourraient avoir l’homme comme source ou la chose à connaître, notamment dans le monde sensible où les choses sont en perpétuellement changement et capables de se déguiservolontairement ou involontairement, capables de cacher leur nature ou de la recouvrir par ce qu’elle n’est pas. En ce sens, nous pouvons encore dire que la philosophie dans sa forme théorique est un projet de perfectionnement de la raison, de sa manière de penser ,de nommer les choses, de les approcher, de les séparer ou de les réunir en famille selon un critère essentiel dans leur existence. Le sommet du voyage de la raison humaine serait donc ce lieu où une fois perchée la raison humaine serait débarrassée de tout ce qui lui empêchait de voir clairement les choses , les êtres et les évènements, dans leur nature, leur relation, leur mouvement, leur fonction,,etc. Le moment et le lieu où la raison humaine suppose être arrivée ou devoir arriver un jour, est le moment et le lieu de la métaphysique. Car la métaphysique comme nous venons de le voir ci-dessus, est la prétention de connaître toute chose en elle-même, de manière directe, sans ‘intermédiaire de quelque chose d’autre qui la contiendrait et de laquelle on pourrait la déduire. La métaphysique est le refus de la représentation des choses par des auxiliaires toujours imparfaits et infidèles. Quelles sont les bases ou les présupposés ou les postulats ou les vérités premières ou les prémisses posées au départ de ce projet de recherche de la vérité absolue ou de la mesure absolue de toute chose? La métaphysique suppose que chaque chose qui existe dans le monde sensible sous des aspects multiples ou des visages multiples comme l’homme, a un ancêtre dans un monde qui est au-delà de la terre où naît, évolue, change et meurt l’homme ou la fleur ou le cheval ou l’Etat. Cet ancêtre qui est le modèle idéal universel formel ou immatériel a un auteur ou un créateur qui a la sagesse parfaite ou la science ou la connaissance parfaite de toute chose et dont les actions indiquées ou exécutées par lui sont parfaites. Cet auteur est appelé Dieu par certains et Nature par d’autres ou encore Raison, par exemple chez les stoïciens. En ce sens nous pouvons dire que c’est l’esprit métaphysique de la philosophie première encore appelée philosophie spéculative, qui formula rationnellement l’existence de Dieu en tant que premier principe ou cause ou source ultime de toute chose dans la nature, y compris l’homme qui découvre son existence. Dès lors comment ne pas comprendre que l’une des fonctions de la philosophie soit de guérir les âmes pour retrouver leur alliance avec l’Etre par excellence ? Mais comment comprendre aussi cette antinomie ou cette antipathie qui est souvent évoquée entre philosophie et science ?Peut-être qu’aussi qu’accepter la nécessité d’une première cause sans cause derrière elle n’implique pas nécessaire l’existence de tous ces autres attributs autour de ce premier moteur de l’existence. La métaphysique pose aussi cette supposition : chaque chose est créée dans sa forme parfaite avant d’apparaître sous des visages multiples dans l’histoire et chaque chose est créée avec une nature ou une essence parfaite, universelle et incorruptible c’est-à-dire qu’on ne peut pas changer ou supprimer. Autrement dit encore, la métaphysique suppose qu’il existe pour toute chose, une partie qui est immobile dans le monde de Parménide et de Zénon d’Elée son discipline, insensible au temps et à l’espace, et une partie qui est dans un mouvement et en perpétuel changement dans le monde d’Héraclite d’Ephèse où même les eaux du fleuve « coulent » et changent si bien qu’on ne peut même pas dire en droit ou rationnellement que l’on s’est baigné deux fois des mêmes eaux du même fleuve. En disant que la métaphysique est la science ou la connaissance de la raison pure ou de la raison sans commerce avec l’expérience sensible de l’histoire, la métaphysique suppose qu’il existe une raison parfaite ou une « raison pure »,une « raison naturelle » comme l’appelle Descartes.

Une raison qui selon Socrate, serait héritière des vérités premières, primitives et éternelles déposées en tout homme par la nature, mais que l’éducation peut aveugler, rendre malade et égarer à son sujet et au sujet du reste du monde. Cette affirmation du rationalisme ou encore de la métaphysique qui fait une totale confiance à cette raison naturelle, est rejetée par les empiristes qui pensent comme les matérialistes que la connaissance ne vient que lorsque l’homme est en contact avec le monde. Marx critique aussi cette prétention de la raison humaine d’avoir une origine naturelle et non sociale et historique et critique l’idée selon laquelle on peut débarrasser la conscience ou la raison ou l’esprit de son contexte historique à la fois naturel et culturel. Aujourd’hui, même dans les sciences, l’idée d’une raison totalement impartiale, l’idée d’un sujet sans intérêt et absolument neutre est remise en cause pout affirmer l’omniprésence de la subjectivité, de la singularité et des circonstances extérieures dans la vie théorique comme dans la vie pratique de l’homme. Lorsque la métaphysique affirme avec Platon que les choses du monde sensibles sont des reflets imparfaits et multiples dans les consciences individuelles, il affirme en même temps que c’est l’esprit qui a d’abord pensé les choses et déterminé leur essence avant que ces choses ne soient faites matériellement. Cela veut dire que la conscience précède l’existence et la dirige ou encore l’essence de la chose précède, est déterminé avant même que la chose ou l’homme ne soit conscient de son existence dans l’histoire. Cela veut dire encore que chaque chose, chaque être poursuit une essence idéale qu’il ne rattrapera jamais totalement. C’est comme un homme qui courent derrière une immense boule d’or ou de diamant qu’il ne rattrapera jamais et qui ne peut que se contenter des grains qui se détachent les unes des autres de cette boule qui court sans pour autant que la grandeur de la boule ou sa forme ne soit affectée Telles sont entre autres quelques unes des suppositions de la métaphysique en tant que genre de connaissance. En conséquence la métaphysique n’hésitera pas à aligner les connaissances ou les discours sur les choses et les pratiques humaines dans les diverses cultures, en les comparant à un modèle qui serait le plus achevé, le monde de référence. Ainsi on parlera dans l’anthropologie d’homme civilisé et d’homme non civilisé ou d’homme ayant une culture et d’homme sans culture.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire