samedi 30 janvier 2010

JOHN STUART MILL

John Stuart Mill est un philosophe et économiste britannique. Il est né le 20 mai 1806 à Londres et est mort le 8 mai 1873 à Avignon en France. Il est un penseur libéral et fut parmi les plus influents du XIXème siècle. S’il est libéral, cela signifie que dans les rapports entre l’individu et la société, entre l’un et le multiple ou entre la partie et le tout, il a tendance à mettre en évidence non pas forcément la supériorité de l’individu sur la société, mais au moins à défendre les droits et les intérêts de l’individu, ses initiatives personnelles, ses droits à la différence, pour autant que cette originalité ne soit pas une menace pour la vie et l’équilibre du tout social. D’autre part, il est un théoricien qui défend l’utilitarisme. Nous le retrouvons à côté de Karl Marx en tant que représentant de la théorie économique classique.

N.B : la connaissance de certains aspects de l’histoire ou de la personnalité intellectuelle physique ou autres, peuvent aider à comprendre la genèse ou la signification ou la valeur de ses pensées ou de ses action, mais elle n’est pas nécessaire et n’est pas suffisante pour comprendre un fragment tirés de ses écrits. Au baccalauréat, l’élève, tout comme le professeur de philosophie peut n’avoir jamais entendu parler de l’auteur du texte proposé. Il s’agit donc de penser un texte et non une doctrine d’un auteur.

SUJET : Expliquez et discutez le texte suivant :

La seule raison légitime que puisse avoir une communauté pour user de la force contre un de ses membres est de l'empêcher de nuire aux autres. Contraindre quiconque pour son propre bien, physique ou moral, ne constitue pas une justification suffisante. Un homme ne peut pas être légitimement contraint d'agir ou de s'abstenir sous prétexte que ce serait meilleur pour lui, que cela le rendrait plus heureux ou que, dans l'opinion des autres, agir ainsi serait sage ou même juste. Ce sont certes de bonnes raisons pour lui faire des remontrances, le raisonner, le persuader ou le supplier, mais non pour le contraindre ou lui causer du tort s'il agit autrement. La contrainte ne se justifie que lorsque la conduite dont on désire détourner cet homme risque de nuire à quelqu'un d'autre. Le seul aspect de la conduite d'un individu qui soit du ressort de la société est celui qui concerne les autres. Mais pour ce qui ne concerne que lui, son indépendance est, de droit, absolue sur lui-même, sur son corps et son esprit, l'individu est souverain.
John Stuart Mill, De la liberté, 1859.


INTRODUCTION
Avant comme après l’apparition de leurs sociétés et de leurs cultures, les hommes conservent certaines différences. Ce sont ces différences physiques ou moraux ou autres qui expliquent que la société soit toujours et partout un espace de coopération mais aussi de conflits ouverts ou potentiels. Conflits entre les individus, mais aussi conflit entre l’individu et le groupe social. Le texte de John Stuart Mil s’inscrit dans la résolution théorique de ces conflits puisqu’il s’interroge sur les moyens par lesquels ces conflits sont résolus, notamment la contrainte. La question de Mill peut être reformulée ainsi : Si le pouvoir dont dispose la communauté de contraindre l’individu est nécessaire dans quelle mesure peut-elle l’utiliser sans être accusée d’abuser de cette puissance contre la liberté de l’individu ou sur un groupe social particulier? La première partie du texte qui est constituée par la première phrase pose la thèse de l’auteur : la puissance publique ne devrait être dirigée contre la liberté individuelle que dans la mesure où les pensées ou les paroles ou les actions effectuées ou envisagées par l’individu ont fait ou peuvent faire du tort aux droits et aux intérêts reconnus et légitimes d’un autre ou des autres. La deuxième partie qui va de « contraindre…s’il agit autrement »rejette l’argument selon lequel on peut légitimement contraindre quelqu’un pour son bien. Le reste du texte reprend la première phrase et la thèse pour dire que tant que les conséquences des pensées, des paroles ou des actions de l’individu ne débordent pas au-delà de sa personne, la contrainte est illégitime. Devrait-on comprendre par là que la communauté n’a pas le droit d’empêcher à un de ses membres qui a assez de vivre de se suicider ? Peut-on dire que la mort d’un individu n’est que la fin de sa vie sans effets sur la vie des autres ? Y’a-t-il véritablement une action humaine qui ne touche pas positivement ou négativement les autres hommes ?







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