dimanche 22 novembre 2009

PHILOSOPHIE, SURPRISE ET ETONNEMENT-1

PHILOSOPHIE, SURPRISE ET ÉTONNEMENT
1. La surprise est un conflit dans les fondements de l’existence au sein d’une instance de mesure
La surprise figure dans l’ensemble des faits les plus répandus dans la vie. Mais elle n’existe pas chez touts les êtres vivants. Elle n’existe pas chez les animaux. Elle n’existe pas non plus chez le nouveau-né. Elle n’existe pas chez le fou. Elle n’existe pas non plus chez les dieux. Les machines dotées d’une intelligence artificielle et d’un système de détermination et de mesure et d’identification ne connaissent pas non plus la surprise.
En effet, on n’entendra jamais un fou ou un enfant d’un certain âge dire « Non, ce n’est pas possible ! ».Or c’est toujours ainsi que s’exprime silencieusement ou s’extériorise la surprise. Le fou ne peut pas s’exprimer ainsi et aucun dieu ne peut s’exprimer de la sorte car ce jugement contient en même temps la négation d’une chose et l’affirmation de quelque chose d’autre. Il souligne une contradiction. Un juge qui dit que « ceci n’est pas possible » dit en même temps « c’est cela qui est possible ».Qu’est-ce que cela veut dire ?
Cela veut dire que dans le tribunal de ce juge, il y a un système de conception ou de représentation et de détermination des conditions ou des raisons qui fondent la possibilité ou l’impossibilité d’une existence particulière ou de la totalité de l’existence. Dans ce système de mesure, d’analyse de conditions d’existence, se trouvent des règles de composition et de décomposition, des formes de raisonnement déductif ou inductif, des principes ou des vérités premières déjà admises, des images modélisées.
Ce qui constitue le fait qui provoque la surprise est aussi déterminé, conçu dans un système de mesure en dehors du juge et qui comprend lui aussi les composants ci-dessus que nous avons cités et qui sont nécessaires à tout système naturel ou artificiel de mesure. Ainsi celui qui est surpris et qui dit « ceci n’est pas possible » dit que ce qui m’est proposé ou ce qui est arrivé dans les faits de l’histoire, ne peut pas avoir une existence de droit dans mon tribunal car les conditions qui servent de support à son existence sont étrangères aux critères qui fondent l’existence de droit dans ma cité.
La surprise naît donc d’un conflit entre deux instances de mesure. Elle apparaît comme un conflit. Ce qui surprend, c’est ce qui s’introduit ou cherche à s’introduire frauduleusement en tant qu’étranger dans un espace au sein duquel sont déjà posées les conditions à remplir pour y avoir le visa en tant qu’existant concret ou abstrait. La surprise est donc un refus de reconnaissance. Etre surpris, ce n’est pas nécessairement nier ce qui est arrivé ou qui est annoncé, mais c’est affirmer ne pas reconnaître, ne pas comprendre ses fondements.
Ce qui est nié ou ce qui surprend lorsque le dernier de la classe ayant eu une moyenne annuelle de 4/20 réussit au Bac avec la mention très bien, ce n’est pas la réussite, mais ce qui fait la surprise, c’est comment le jury a mesuré les compétences de l’élève et comment durant l’année scolaire les compétences de l’élève ont été mesurées. C’est pourquoi sous une autre forme, celui qui est surpris est aussi celui qui s’inquiète et qui s’interroge : comment ce qui est arrivé ou arrivera pourrait-il arriver si malgré mon refus de reconnaître sa possibilité cela arrive ? En termes plus clairs, la surprise est aussi une ouverture, une disposition pour comprendre, pour accepter l’autre possibilité qui se déclare en dehors de moi ou en moi dans une autre situation.
Voilà pourquoi l’être humain d’un certain âge ne peut pas connaître la surprise et pourquoi le fou n’ont plus ne peut connaître la surprise car chez l’enfant il n’ya pas encore de modèle déposé dans son tribunal et chez le fou tous les modèles de bases sont effacés ou alors mis dans la corbeille du tribunal des hommes et des dieux. Voilà pourquoi aussi dans les tribunaux d’un dieu quelconque ,il ne peut y avoir de surprise puisque tout dieu véritable est possesseur de la totalité des possibles et des impossibles dans la pensée comme dans les faits et tout dieu est droit et ne suit que la bonne mesure.
La surprise est la révélation d’un écart plus ou moins grand mais toujours inattendu entre l’image qu’un juge extérieur se fait d’une chose et une autre image de cette même chose qu’il voit sortir de la chose elle-même ou d’une autre instance de même nature que la sienne ou même de sa propre instance. La surprise est donc le moment d’une contradiction, d’un conflit entre l’instance qui juge et le monde extérieur, mais aussi le moment d’un conflit dans l’instance qui juge. Elle marque un arrêt de la certitude. Elle inaugure le doute, la méfiance à l’égard du monde et à l’égard de soi-même. La surprise marque la fin du narcissisme du juge qui délibère en dehors de ce qui arrive. Elle est donc le début d’une remise en cause. Elle divise l’instance qui juge en deux sous instances: la sous instance qui dit oui et celle qui dit non. N’est-ce pas suffisant pour dire avec Aristote que « Ce fut l'étonnement qui poussa les premiers penseurs aux spéculations philosophiques » ?
2.Après la surprise vient l'étonnement et l'interrogation
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