mercredi 15 juin 2011

Heinrich Hertz/Bac 2 011/Y a-t-il une place pour la subjectivité dans la science?


Nous donner la possibilité de prévoir des expériences futures afin que nous puissions organiser nos actions présentes d’après cette prévision : telle est la prochaine tâche de notre connaissance consciente de la nature et, dans un certain sens, sa tâche la plus importante.
 




Les expériences antérieures, qu’elles résultent d’observation fortuites ou de tentatives volontaires, serviront en toute circonstance de fondement pour résoudre ce problème de la connaissance. Pour déduire le futur du passé et atteindre  à la précieuse désirée, cependant, nous procédons toujours de la façon suivante : nous créons des représentations intérieures imaginaires ou des symboles des objets antérieurs et nous les façonnons de manière que les conséquences intellectuellement nécessaires des images soient toujours les images des conséquences naturellement nécessaires des objets représentés. Pour que cette exigence puisse être satisfaite, il  doit exister une certaine conformité de notre esprit à la nature. L’expérience  nous enseigne que cette exigence peut être satisfaite et  donc qu’une telle conformité existe effectivement .Lorsqu’on a réussi à constituer, à partir de l’expérience accumulée jusqu’à présent, des images de la qualité désirée, on peut en peu de temps développer sur elles, comme sur des maquettes ,les conséquences qui se manifesteront dans le monde extérieur que dans  un avenir lointain ou par suite de notre intervention ;ainsi nous avons la possibilité de devancer les faits et d’orienter nos décisions présentes en fonction de la connaissance acquise.
Les images dont nous parlons sont la représentation que nous nous faisons des choses ;elles sont conformes aux objets par un point essentiel, à savoir que l’exigence énoncée est satisfaites, mais leur fin ne nécessite pas d’autres conformité aux choses. En fait, nous ignorons, et n’avons de ;si la représentation que nous  nous faisons  des choses est conforme à celle-ci en aucun point autre que cet unique rapport fondamental .
Incontestablement, les images que nous voulons nous faire des choses ne sont pas encore déterminées par l’exigence qui veut que les conséquences des images soient de nouveau les images des conséquences. Il y a plusieurs images possibles pour un même objet et ces images peuvent différer sous plusieurs aspects.
Heinrich Hertz (1857-1894), in Werner Heisenberg, La nature dans la physique contemporaine, « sources historiques », p.158-159.




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