mercredi 8 juin 2011

Werner Heisenberg/Usage des mathématiques dans les sciences


L’usage des connaissances mathématiques n’est pas moins grand dans l’examen des corps terrestres qui nous environnent. Toutes les propriétés que nous observons dans ces corps ont entre elles des rapports plus ou moins sensibles pour nous : la connaissance ou la découverte de ces rapports est presque toujours le seul objet auquel il nous est permis d’atteindre, et seul par conséquent que nous devions nous proposer. 
Ce n’est donc point par des hypothèses vagues  et arbitraires que nous pouvons espérer connaître la nature, c’est par l’étude réfléchie des phénomènes, par la comparaison que nous ferons des uns avec les autres, par l’art de les réduire, autant qu’il sera possible, un grand nombre de phénomènes à un seul, qui puisse en être regardé comme le principe. En effet, plus on diminue le nombre d’une science, plus on leur donne d’étendue : puisque l’objet d’une  science étant nécessairement déterminé, les principes appliqués à cet objet seront d’autant plus féconds qu’ils seront en plus petit nombre.
Il n’y a, pour parler exactement, que les disciplines  qui traitent du calcul, des grandeurs et des propriétés générales de l’étendue, c’est-à-dire l’algèbre ,la géométrie et la mécanique, qu’on puisse regarder comme marquées au sceau de l’évidence.
Werner Heisenberg, La nature dans la physique contemporaine ,éditions Gallimard,p.152.

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