mercredi 8 juin 2011

Werner Heisenberg/Jean Le Rond d'Alembert( 1717-1783)/l'étendue est forme


Nous voilà donc conduits à déterminer les propriétés de l’étendue, simplement du point de vue de la forme. C’est l’objet de la géométrie qui, pour y parvenir plus facilement, considère d’abord l’étendu limitée par une seule dimension, ensuite par deux, et enfin sous trois dimensions qui constituent l’essence du corps intelligible, c’est-à-dire d’une portion de l’espace terminée en tout sens par des bornes intellectuelles. Ainsi, par des opérations et des abstractions successives de notre esprit, nous dépouillons la matières de presque toutes ses propriétés sensibles pour n’envisager en quelque manière que son fantôme ;et on sentira dès l’abord que les découvertes auxquelles cette recherche nous conduit ne pourront manquer d’être fort utiles toutes les fois qu’il ne sera point nécessaire d’avoir égard à l’impénétrabilité des corps :par exemple, lorsqu’il sera question d’étudier leur mouvement en les considérant comme des parties de l’espace figurées ,mobiles et distantes les unes des autres.
Werner Heisenberg, La nature dans la physique contemporaine, pp. 149-150.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire