vendredi 10 juin 2011

Werner Heisenberg/science et pensée humaniste

Examinons les raisons pour lesquelles les représentants de la pensée humaniste préconisent toujours l’étude des langues anciennes et de l’histoire de l’Antiquité. A juste titre, ils affirment que toute notre vie culturelles, nos actions, nos pensées, nos sentiments sont enracinés dans la substance spirituelles de l’Occident ; c’est-à-dire dans cet esprit qui a pris naissance dans l’Antiquité ;qui, dès l’abord, a engendré l’art, la poésie, la philosophie grecs ;qui, ensuite, à travers le christianisme et la fondation de l’Eglise, a subi sa grande évolution et qui, finalement, a la fin du Moyen Age, dans une synthèse grandiose de la loi chrétienne et de la liberté de pensée antique, a appréhendé le monde en tant que monde de Dieu et ,par les grands voyages, les progrès des sciences de la nature et de la technique, l’a transformé de fond en comble. Par conséquent, dans chaque domaine de la vie moderne, dès que nous allons au fond des choses d’un de vue systématique, soit historique, soit philosophique, toujours nous rencontrons ces structures spirituelles qui ont pris naissance dans l’Antiquité et dans le Christianisme. C’est pourquoi on peut dire en faveur de l’enseignement secondaire humaniste, qu’il est bon de connaître ces structures, même si, en beaucoup d’aspects de la vie pratique, celles-ci ne paraissent pas indispensables. 
Werner Heisenberg, La nature dans la physique moderne, traduit de l’allemand par Ugne Karvelis et A.E.Leroy, éditions Gallimard, 1962, p.61-62.

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